La raison des sortilèges: Michel Onfray, Jean-Yves Clément (autrement)

LaRaisonDesSortileges-120x184La philosophie et la musique sont intimement liées.Michel Onfray et Jean-Yves Clément le démontrent en revenant sur le parcours initiatique de Michel Onfray. Celui-ci accorde à son ami un dialogue musical et philosophique qui ravira les lecteurs avertis.

Ce philosophe moderne raconte sur un ton intimiste sa relation fusionnelle avec la musique. Il expose sa passion de la musique classique sans tabous, avec délectation. Il lui accorde tous les biens faits thérapeutiques et enjôleurs. Chaque son est inclassable, cependant les silences sont aussi éloquents qu’un violoncelle ou un piano.

Quand Michel Onfray narre son expérience musicale, il ne peut la dissocier de son amour pour la philosophie. Celle-ci permet de comprendre la musique. Certes la musique est un art qui ne peut être expliqué que par des termes philosophiques. Elle doit garder sa part d’existence et être ressenti à travers la sensibilité de chacun. Elle est unique et plurielle.

Michel Onfray s’attarde sur Nietzsche, un philosophe passionné de musique. Celui-ci a souffert d’être un piètre compositeur. Son union à l’art reste un point fondamental dans la vie de cet auteur prolifique. Michel Onfray ressemble étrangement à son professeur.Cette conversation donne à réfléchir sur nos choix musicaux, ce qu’ils évoquent mais elle accentue l’idée que la philosophie est un “moyen” de se l’approprier davantage.

“Cette voix m’a cloué l’âme, elle m’a pénétré, dilué, transformé en musique, elle m’a sidéré, envahi, stupéfié : je découvrais le pouvoir d’une voix de cantatrice. Je faisais aussi connaissance avec l’opéra que j’ai beaucoup écouté par la suite, lors de ma formation intellectuelle à l’université. J’ai beaucoup lu sur Maria Callas. Acheté des livres épuisés. Collectionné des numéros de revues qui lui étaient consacrés. Elle est restée celle qui m’a ouvert les portes de l’art lyrique.”

“[…] Ma sensibilité va vers la célébration de la prose du monde, certes, mais je peux aussi prendre du plaisir à ceux qui préfèrent l’éther – car l’éther fait aussi partie de la prose du monde… Mon élément est berliozien, mais je ne suis pas sourd au debussysme… L’hédoniste que je suis ne s’interdit pas le plaisir quand il vient d’un lieu où je n’ai pas mes habitudes et mes marques…”

“J’aime donc les musiques dans lesquelles je trouve la force et la puissance d’une énergie construite, le caractère et le tempérament d’une signature reconnaissable, une célébration des flux qui bruissent dans la vie et constituent la trame et la matière du réel, une mise en scène des débordements d’une âme conquérante… Dans le désordre, et en oubliant les aveux déjà faits depuis les débuts de notre conversation, j’aime : les pulsations de Vivaldi, la joie de Scarlatti, la grâce de Rameau, la sauvagerie de Varèse, la puissance de Scelsi, l’élégance de Couperin, le souffle de Sibelius… Liste non exhaustive…”

A propos Agence

A lire aussi

“Première affaire” au cinéma : rencontre avec la réalisatrice Victoria Musiedlak et l’actrice Noée Abita

Mercredi 24 avril, sortira au cinéma “Première affaire”. Pour son premier long métrage, Victoria Musiedlak …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com