C’est presque un gone que Nicolas Journet, Libraire, accueille ce soir. Les aléas climatiques du Gers ont empêché le vol de Achdé…Entre les rayons de livres, Laurent Gerra apparait discrètement, bottes mexicaines aux pieds, avec son léger sourire pétillant.
Le libraire lyonnais engage la discussion. Pour Laurent Gerra, l’art de la Bande Dessinée est délicat. L’improvisation est d’autant proscrite qu’il s’agit de poursuivre l’œuvre de Morris et Goscinny : Canons du genre, codes des ouvrages destinés aussi aux enfants, imposent une vigilance d’écriture.L’humoriste-scénariste nous révèle que c’est Jacques Pessis, auteur, qui lui avait mis le pied à l’étrier.
Pour « les tontons Dalton », Laurent Gerra rend hommage aux « Tontons flingueurs » de Georges Lautner et Michel Audiard.Le prochain est en projet. Ainsi mêlant réel et fiction, il s’inspire de l’envoi par les frères Lumière d’un émissaire aux E.U.A. pour capter des images.Laurent Gerra aime aussi mixer les cultures. Pour exemple régional, dans une des dernières cases de l’album, l’on trouve Marc Veyrat, Chef Savoyard, en formation auprès de Ma Dalton, peut-être une ancêtre des « mères Lyonnaises ».
A notre interpellation, le scénariste avoue que son personnage préféré est Averell pour sa gentillesse et peut-être pour son insatiable appétit : l’humoriste apprécie les bonnes tables. Pour preuve, il nous livre quelques adresses de tables lyonnaises.
L’auteur prend le temps d’écouter ses interlocuteurs. Pour tous il aura une attention particulière empreinte de retenue et de pudeur.
C’est cela qu’il nous faut retenir de Laurent Gerra, à la façon de Lucky Luke, un « cœur tendre » qui tire plus vite que son ombre.
Ludovic Levy