Les catastrophes nucléaires, de Tchernobyl à Fukushima, sont de véritables catastrophes écologiques… Il faut non seulement trouver des solutions pour traiter l’ensemble des déchets radioactifs mais aussi parvenir à dépolluer les sols contaminés.
Et pour y arriver, la technique de phytoremédiation offre des résultats très intéressants. Concrètement, il s’agit d’utiliser le potentiel de certains végétaux aux caractéristiques étonnantes : ils absorbent ou neutralisent les substances polluantes présentes sur les lieux contaminés.
Bernard Bigot, administrateur du Commissariat à l’Energie Atomique, a notamment évoqué cette piste pour Fukushima : «En ce qui concerne la décontamination des sols (…) nous avons suggéré la phytoremédiation, avec des plantes qui accumulent les radionucléides dans leurs racines puis sont traitées pour élimination. » .
Parmi les plantes les plus efficaces, il y a :
- Un champignon nommé Podospora anserina
- Grâce à ces spores de champignons magiques, ou plutôt à l’enzyme qu’ils contiennent, les composés toxiques sont absorbés, modifiés et stockés. Il ne reste plus qu’à ramasser régulièrement ces charmants petits végétaux pour traiter une zone contaminée.
- Le tournesol
Les grandes capacités anti-pollution du tournesol ne sont plus à démontrer. Il fait d’ailleurs partie des nombreuses plantes à l’étude sur les terres agricoles autour de Fukushima pour déterminer les conditions d’une utilisation optimale : faut-il l’associer à d’autres plantes ? Quelle quantité de tournesols est recommandée pour décontaminer réellement un sol en profondeur ?
- Le cannabis
Les graines de cannabis destinés à un usage industriel (le chanvre) donnent naissance à des plantes qui accumulent en grande quantité les éléments radioactifs dans leurs racines mais aussi dans leurs feuilles. Slavik Dushenkov, scientifique à l’Université du New-Jersey, est formel : « Le chanvre a prouvé être l’une des meilleures plantes de phytoremédiation que nous avons pu trouver ».
Mais pour l’instant, les études indépendantes sur le sujet restent encore trop rares pour pouvoir dégager un consensus.
S’il y a encore beaucoup d’incertitudes autour de la phytorémédiation, cette nouvelle méthode permettrait d’inscrire le traitement des sols contre les radionucléides dans une démarche éthique et respectueuse de l’environnement.