Les séries, le monde, la crise, les femmes de Gérard Wajcman

En librairie le 20 septembre 2018 paraitra aux éditions Verdier un excellent essai intitulé Les séries, le monde, la crise, les femmes de Gérard Wajcman.

Les séries, le monde, la crise, les femmes

De quoi parle l’essai ?
La série n’est pas simplement un genre télévisé en vogue (plus de 450 séries diffusées l’an dernier sur les chaînes américaines) relevant de la critique ; ce n’est pas simplement non plus un objet de grande consommation frôlant l’addiction, appelant un intérêt économique, sociologique ou de santé publique ; la série est d’abord une forme. C’est du neuf esthétique, et on sait que les inventions de formes sont rares. Du coup, pour la décrire, il faut se lancer dans une anatomie comparative et la confronter à d’autres formes, au cinéma, évidemment, mais aussi à des formes plus anciennes, fondamentales dans notre civilisation, au mythe, au roman, aussi au tableau.

Pour être nouvelle comme forme, la notion de série existe bien sûr depuis longtemps, dans divers domaines, et la question de la série se pose aussi depuis longtemps, dans la littérature, avec le feuilleton par exemple, ou dans l’art. Aux temps modernes, avec les Nymphéas de Monet, la reproductibilité technique selon Walter Benjamin ou la collection, elle ne cesse de se poser.

Mais la forme-série n’est pas qu’un problème esthétique, et cette forme n’est pas seulement nouvelle, elle est actuelle, très actuelle, profondément actuelle. C’est-à-dire que quelque chose semble attacher intimement la série à notre époque, et peut-être dans l’autre sens, l’époque à la série. Les séries évidemment parlent du monde, mais elles ne font pas qu’en parler. L’idée est que la forme-série pourrait être le langage du monde comme il est, c’est-à-dire en crise. La série serait une forme de crise. Ce qui pourrait donner à entendre que la série serait structurée comme le monde en crise, ou que le monde serait lui-même structuré comme une série.

D’où l’interrogation qui anime le propos : de quoi la série est-elle la forme ?
La série symptôme du monde comme il va, ou comme il ne va pas. Une forme témoin du malaise dans la civilisation. Que cela conduise tout droit au point de savoir pourquoi les femmes occupent aujourd’hui le devant de la scène des séries, on dira pourquoi.

Mon avis de lectrice :
Avec son livre : Les séries, le monde, la crise, les femmes l’écrivain et psychanalyste Gérard Wajcman expose des idées fortes et percutantes avec de nombreux exemples à l’appui. Même s’il ne parait pas évident de prime abord de relier entre eux les quatre mots qui forment le titre de l’ouvrage, sa logique déroulée tout au long du livre est implacable.

Mêlant actualité, histoire, cinéma et faits de société, Gérard Wajcman donne les clés de sa réflexion en proposant un éclairage nouveau sur la question de la fracture allant jusqu’au repli sur soi. Avec beaucoup de pédagogie, Gérard Wajcman explique des idées complexes en utilisant des termes simples et imagés pour atteindre un très large public. Le pari est réussi haut la main, rendant cet essai : Les séries, le monde, la crise, les femmes extrêmement intéressant et instructif. Une plongée passionnante dans les entrailles de la condition humaine. Bonnes lectures.

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