“Mascarade” le 1er novembre au cinéma : rencontre avec Nicolas Bedos et François Cluzet à l’occasion du festival Cinéroman

Mascarade, la quatrième réalisation de Nicolas Bedos sort mardi 1er novembre au cinéma. Porté par un magnifique casting (Isabelle Adjani, Marine Vacth, Pierre Niney, François Cluzet, Emmanuelle Devos, Laura Morante, Charles Berling…), le film est une savoureuse satire de la Côte d’Azur. Cynique à souhait, Nicolas Bedos met en scène des personnages corrompus, cupides, qui veulent exister et obtenir leur part du gâteau dans cette Côte d’Azur, objet de tous les clichés et si souvent décrite comme superficielle par ses détracteurs.

Une satire de la Côte d’Azur servie par un magnifique casting

Martha (formidable Isabelle Adjani), actrice sur le retour entretient Adrien (Pierre Niney), un gigolo, ancien danseur qui a dû abandonner sa carrière en raison d’une blessure à la jambe. Il tombe amoureux de Margot (Marine Vacth), une femme fatale tout aussi cupide que lui, qui fait tourner la tête d’hommes fortunés. Les deux jeunes gens vont s’associer et former un duo maléfique pour faire tomber dans les filets de la belle Margot, Simon (François Cluzet), un riche promoteur immobiler. Autour d’eux gravitent plusieurs personnages, embarqués dans cette mascarade, qui donne si bien son titre au film.

Nicolas Bedos montre, une fois de plus, qu’il a un immense talent. Le rythme est soutenu du début à la fin et l’on ne s’ennuie pas une seconde. On se délecte de suivre les tribulations de ces personnages détestables et aimables à la fois, et dont on devine qu’ils cachent un profond mal-être. En plus, cerise sur le gâteau, on peut admirer pendant un peu plus de deux heures des paysages de la Côte d’Azur. Le film dispose de nombreux atouts pour attirer un large public.

Mascarade a été présenté à Nice au festival Cinéroman

Après le Festival de Cannes en mai dernier, le film a été présenté il y a trois semaines à Nice au Pathé Gare du Sud, à l’occasion du festival Cinéroman. Une séance très attendue qui a connu un vif succès puisque le film était projeté dans trois salles qui affichaient toutes complet. Le fait que le film ait été tourné à Nice et que Nicolas Bedos soit présent, accompagné de Marine Vacth, François Cluzet et Charles Berling, explique sans aucun doute le succès de cette projection !

Quelques heures avant la présentation de Mascarade au Pathé Gare du Sud, c’est dans un salon de l’hôtel Négresco, (dans lequel se déroulent d’ailleurs plusieurs scènes du film) que nous avons pu rencontrer Nicolas Bedos et François Cluzet, qui nous ont parlé du film, de son casting et de cette Côte d’Azur, objet de tous les fantasmes.

France Net Infos : Mascarade est une satire de la Côte d’Azur. Les personnages sont cupides, névrosés, manipulateurs. Pourquoi avez-vous voulu montrer cet aspect de la région ?

Nicolas Bedos : C’est un film qui s’inscrit dans la pure tradition des films noirs. Il raconte une histoire dramatique avec tous les éléments : la femme fatale, l’argent, la trahison, les infidélités. Je n’étais pas parti au départ pour faire une peinture à charge de la région. J’avais envie d’en dire plein de choses. Je l’observe depuis de longues années. J’aime la région avec ses qualités et ses défauts. C’est comme dans un couple ! Il y a plein d’éléments personnels dans le film mais en les travaillant, je me suis rendu compte qu’ils allaient bien dans le sens du genre du film noir. Après, je suis allé au bout de cette idée. « Mascarade » est le film le plus dur que j’ai fait, le moins aimable. Mais il n’y a pas un vrai salaud dans mon film. C’est la situation qui fait mal se comporter chacun de mes personnages, dans cette région particulière.

France Net Infos : Au départ, « Mascarade » était un roman que vous aviez écrit et que vous avez décidé d’abandonner. Qu’est-ce qui vous a incité à en faire un film ?

Nicolas Bedos : C’est le désir qui, à un moment donné, a supplanté la difficulté du romancier. Le plaisir du scénariste est venu sauver l’échec du romancier que j’essaie péniblement d’être, en vain, depuis des années ! C’était déjà un peu le cas de « La belle époque ». Peut-être que ces romans inachevés sont des brouillons de la suite. Le premier jet en prose développe une dramaturgie, des personnages parce que j’écris abondamment. J’ai beaucoup d’informations que j’essaie ensuite de condenser. D’ailleurs, quand je suis passé à l’écriture du scénario, j’ai pris un appartement à Nice avec mon assistante.

France Net Infos : Le casting du film est exceptionnel…

Nicolas Bedos : J’avais très envie de travailler avec François. Il m’est apparu comme une évidence dans le personnage de Simon. Lors d’une précédente édition de Cinéroman, j’ai rencontré François Cluzet qui était là avec son épouse et j’avais déjà en tête « Mascarade ». J’ai trouvé qu’il serait parfait pour incarner Simon. Quant à Pierre Niney, c’est un camarade. Quand je finalisais le scénario de «Mascarade », j’étais en plein tournage avec lui en Afrique pour OSS mais, étrangement, je n’ai pas pensé à lui. Il m’a fallu le déclic des essais. Chaque rôle a son histoire.

France Net Infos : François, comment est Nicolas en tant que réalisateur ?

François Cluzet : Il dirige le personnage ; il ne dirige pas l’acteur. C’est ce qui est intéressant parce qu’on a des réflexions et des situations qui s’enrichissent au moment où on les joue. Sur le plateau, je l’ai vu très inspiré et heureux, même s’il était convaincu qu’il avait une grande responsabilité parce que le film est important. Il donnait l’impression qu’il avait tellement digéré le script qu’il pouvait encore s’en inspirer. Finalement, il n’y a rien de mieux que des acteurs pour diriger des acteurs.

France Net Infos : Il semble que ce soit la première fois que vous incarniez un tel personnage….

François Cluzet : Oui, c’était très intéressant. Simon est un vieux beau, avec un très bon compte en banque. Il y avait ce sentiment de cauchemar pour mon personnage. C’était intéressant de voir comment la relation avec le personnage de Marine Vacth allait évoluer. On pense au début qu’il va plonger face à cette femme si belle, si intelligente. Au fur et à mesure, on s’aperçoit que Margot est un personnage plus riche et complexe qu’on ne l’imaginait. J’ai pris beaucoup de plaisir sur ce tournage. C’était une expérience d’une richesse folle. Et puis, je tiens à dire que j’étais allé le voir un jour pour lui dire : « j’aimerais bien être dans un de tes films. » Rien de plus. Nicolas est un type talentueux à l’écriture, au jeu, à la mise en scène.

France Net Infos : Isabelle Adjani est formidable dans le rôle de Martha, une actrice sur le retour…

Nicolas Bedos : Martha est un personnage qui m’a été inspiré par des amies de mes parents, des femmes que j’ai connues, blessées et frustrées par la désintégration de leurs renommées. Il me fallait une vraie grande actrice pour jouer une grande actrice. Je ne connaissais pas Isabelle Adjani. Pour être franc, j’étais intimidé à l’idée de tourner avec elle. Je la connais très peu. Son mystère reste entier pour moi. J’aime bien mes personnages même si je les fais souffrir et si je montre parfois leur lâcheté. Il fallait la sensibilité d’Isabelle pour qu’on sente sa fêlure et qu’on éprouve de la tendresse pour Martha.

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