JOKO INTERVIEW : UNE ARTISTE QUI S’ASSUME

PRESENTATION DU CLIP CHERCHEUSE D’OR –

Un joli trait d’union entre rêve et réalité

Crédit Joko

Avec un EP du nom éponyme sorti en mai 2012, et maintenant la sortie de son clip associé au titre phare, «  Chercheuse d’or », c’est une artiste épanouie, un somptueux sourire aux lèvres, qui nous accueille chaleureusement dans le salon écarlate de l’ hôtel le Five, (voir le site de cet hôtel en cliquant sur le lien précédent), situé dans le 5ème arrondissement de Paris.

 

Une quête de longue date …

 FNI : Bonjour Joko.

J : Bonjour.

FNI : Joko, cela a une signification ?

J. : Au départ, c’est un hommage à ma mère que j’ai perdue jeune. Je voulais nous réunir dans un seul nom en me servant des deux premières lettres de mon prénom et des deux dernières de son nom de famille, cela a donné Joko. Un ami rencontré par hasard un après m’a révélé que joko signifiait lien, communication en langue wolof[1]. J’ai trouvé la coïncidence très heureuse d’autant qu’elle traduisait exactement le message que je voulais porter : faire le lien entre ma mère et moi.

FNI : Vous nous présentez votre clip du titre phare de l’EP « Chercheuse d’or ». Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

J : Ecoutez il y a l’EP qui est sorti. L’album sortira fin septembre début octobre. Le clip est là. Il me plaît, ma foi je me sens très bien. Et je suis très contente du titre sur son marché.

FNI : Pourquoi ce titre « Chercheuse d’or » ?

J. : Avec les couplets, vous comprenez qu’il s’agit de trouver l’or intérieur, de se découvrir, d’arriver à une certaine sérénité. C’est une recherche essentielle pour moi, comme pour nombre d’entre nous il me semble.

FNI : Votre carrière de chanteuse est la réalisation d’un rêve d’enfant ?

J. : Les choses ne sont pas arrivées par hasard, mais surtout naturellement… Quand j’étais petite, donc déjà très très jeune, j’aimais danser. A toutes les fêtes familiales, on me réclamait parce qu’on savait que j’aimais danser. Alors, je me mettais au milieu de l’assemblée, et je dansais. J’ai aussi eu très tôt l’intuition que je devais embrasser un voie artistique, me mettre en scène, sans trop savoir quelle direction prendre : théâtre ?, danse ? Ce sont des rencontres de vie qui m’ont poussée tout naturellement vers la musique. Il est vrai que toutes les rencontres décisives de ma vie ont été autour de la musique. Je chantais déjà un peu, je dansais et de nombreuses personnes principalement des musiciens m’exhortaient à chanter davantage. On n’arrêtait pas de me dire « tu devrais chanter, tu devrais faire de la musique ». Alors, au départ, c’était comme un jeu d’enfant, j’ai monté un groupe et de fil en aiguille nous sommes passés de scènes successives à un album.

FNI : Quel âge aviez-vous ?

J. : Les vraies rencontres musicales se sont produites tôt, dès mes 13 ans. Vers 16 ans, une « major » m’a approchée avec un projet qui ne me satisfaisait pas. Je l’ai refusé. La révélation est intervenue réellement vers l’âge de 19 ans, lorsque je suis montée sur scène pour la première fois avec mon groupe. Là, je me suis vraiment dit en mon fort intérieur, je veux faire de la musique. D’ailleurs j’ai eu l’impression d’avoir toujours fait cela, d’être là où je devais être. Être sur scène m’a paru naturel, logique. C’est agréable cette sensation, malgré le trac qui nous ronge juste avant. Et donc, suivant mon instinct, j’ai continué. Aujourd’hui j’ai 31 ans.

FNI : Et ces rencontres dont vous parliez précédemment, elles arrivent comment ? Orchestrées par la production ?

J. : Ce sont des rencontres de vie, je dirai. Par exemple, mon projet solo s’est concrétisé surtout sur une idée de mon producteur, qui m’a confié qu’il aimait bien ce que je faisais, ce que je dégageais. Il m’a alors dit : « j’ai envie de te produire ! ». Et c’est parti comme cela. Il est artiste musicien. Et aussi mon ami.

D’ une artiste qui se construit au fil de ses rencontres de vie…

 

Crédit Joko

FNI : Mais tout particulièrement pour ce qui concerne la réalisation de l’EP, comment ont eu lieu les rencontres, notamment avec les musiciens de Ben l’Oncle Soul ?

J : Ce sont encore des rencontres de vie. Que ce soit pour moi ou pour mon producteur. Lorsque je sors quelque part ou lorsque je poste quelque chose sur Facebook. Souvent il y a de gentils échanges. On me répond qu’on aime et cela peut déboucher sur de vraies rencontres. D’ailleurs la plupart des musiciens qui ont participé au premier album sont aussi sur le second à deux exceptions près. Le bassiste de Sandra Nkaké, qui est un très bon bassiste et Hailé, le guitariste de Ben l’Oncle Soul. J’ai aussi demandé à Maureen, une DJette, très sympa, de rejoindre le projet parce que je voulais donner une dimension un peu plus festive à mes scènes, dans le sens « club » et ainsi nous permettre des changements de rythmes inattendus qui feront danser les spectateurs. Pas de façon acoustique comme dans le premier album, mais de façon plutôt pop, club.

FNI : Et cette évolution est due au hasard, ou faisait partie intégrale de votre projet initial ??

J : Non, sur « Instinctive », comme son nom l’indique, les choses coulaient de source, comme par instinct. Et sur le deuxième projet, c’est plus un travail de recherche. On est allé chercher quelque chose : une couleur, un son, une direction. Le style, le travail sont plus affinés.

FNI : Vous avez continué à vous découvrir, c’est cela ?

J : C’est exactement cela. Et je continue à me découvrir. Je suis actuellement en studio. Je m’aperçois que je continue à découvrir ma voie, mes sensations, mes émotions. C’est très, très agréable. Je me laisse un peu porter, et pour le coup, avec l’impression d’être dans la bonne direction avec ce deuxième album. J’espère évidemment qu’il y en aura un troisième, avec une autre évolution. C’est là tout l’intérêt.

FNI : Vous écrivez donc vos chansons ?

J : Oui, je suis auteure de mes textes

FNI : Vous êtes auteure et musicienne ?

J : Non, je suis auteure et mélodiste. C’est-à-dire que je crée mes mélodies. Donc souvent, je trouve une mélodie sur laquelle je pose n’importe quel texte. Ensuite j’appelle Hyacine, mon producteur. Il se met ainsi au piano et il essaie d’habiller cette mélodie au piano. Si cela lui plaît, on va au studio avec les musiciens et nous faisons la structure du morceau. Enfin, je pose les paroles.

FNI : Justement le travail sur les paroles, cela se passe comment ? Elles n’arrivent pas avant la musique ?

J : Non, jamais ! Bien sûr, il peut m’arriver d’avoir une phrase ou deux au tout début que je garde pour le projet final, parce que je les aime bien. Mais elles sont toujours accompagnées d’une mélodie. La mélodie peut venir seule. Mes mots, je les accompagne toujours d’une mélodie. Une fois la mélodie émergée, je l’enregistre sur mon dictaphone. Oui, j’ai toujours un dictaphone sur moi, grâce à mon téléphone qui a cette fonctionnalité. Il m’arrive donc de faire un beat[2] avec ma voix, avec un certain rythme (Joko émet un joli son rythmique qui donne envie de danser) que je réécoute de nombreuses fois pour trouver une mélodie qui sera le point de départ de mon écriture.

FNI : Où trouvez-vous votre inspiration ?

J : Beaucoup de choses m’inspirent. Je pourrais dire tout m’inspire, mais ce serait faux. Cependant, beaucoup de choses me poussent à écrire : la vie, l’amour, son expression dans toutes ses facettes, les rapports humains… ou encore les choses qui me touchent, me heurtent ou me révoltent. Dans mon premier album, j’ai écrit une chanson qui s’appelle « Je vole » qui parle de cette espèce de climat difficile latent qui règne alentour et ce besoin d’avoir une bulle dans laquelle se réfugier, comme le dernier espoir de salut.

FNI : Vous avez besoin de solitude pour écrire ?

J : Il m’est impossible d’écrire avec du monde autour, même de très proches et avec lesquels je me sens très très bien. J’ai besoin de me mettre en retrait, de m’isoler. Il m’est arrivé d’essayer de le faire en studio. Mais ça été difficile. Parfois il me faut chanter, me coucher, me mettre sur le ventre, enfin trouver la position qui convienne à mon corps pour qu’il « expulse » les mots justes, à ce moment-là. Donc je préfère écrire seule.

Toujours dans une exigence de qualité…

 

Chercheuse d’or – Du peps – Crédit Joko

FNI : Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans la réalisation du clip « Chercheuse d’or »?

J : Bonne question… C’est d’avoir travaillé avec quelqu’un, Jiwee (NDR Béchir), le réalisateur du clip, avec lequel cela a été au final assez conflictuel, dans le sens où il avait son idée et moi la mienne, qui semblaient très éloignées l’une de l’autre. Mais en découvrant le clip, il n’y eut qu’un constat à faire : nous avions toujours été sur la même longueur d’ondes. Tous les deux, nous avons voulu le meilleur. Et quel ravissement ! Le meilleur moment ce fut donc cela : la découverte du clip… De plus, je garde un très bon souvenir de ce tournage.

FNI : Fut-il long ce tournage ?

: Oui, de 08h00 du matin à 02h00 du matin le jour suivant, sans trop s’arrêter. Mais moi, j’étais tellement heureuse de le tourner ce clip avec des danseurs sympas avec lesquels j’avais déjà répété, une équipe technique sympa, que rien d’autre ne comptait plus. En outre, tout le monde a travaillé avec son cœur. Il y avait du dynamisme. C’est très important d’être entouré de gens dynamiques et voir que le projet avance. Ce fut beau. J’ai été très très heureuse.

FNI : Votre clip est-il déjà diffusé ?

J : Sa diffusion à la télé est prévue dès le mois de septembre. Pour l’instant, il tourne beaucoup sur YouTube. Mais le plus remarquable est que le titre est déjà en play list sur quelques radios. Il sera par la suite sur toutes les radios. Donc c’est du bonheur pour moi. Et j’espère qu’il va plaire au public.

FNI : Votre expérience de la scène est uniquement parisienne ou…?

J : Pas uniquement. J’ai fait un concert àla FNAC de Clermont-Ferrand, à celle de Lorient et j’ai apprécié le bel accueil qui m’a été réservé par le public. Il ne me connaissait pas par ailleurs. Pour l’occasion, nous avions adapté toutes les chansons afin d’avoir un guitare-voix uniquement. Avec Hailé ce fut facile. Alors, j’ai chanté tout mon soul. Et le public est toujours resté jusque la fin. Cela m’a beaucoup touchée… Mais il est vrai que je suis plus souvent sur les scènes parisiennes.

FNI : Quel grand rêve vous reste-il à réaliser ?

J : Des rêves, j’en ai tous les jours. A chaque fois que j’accomplis quelque chose, je pense à mon prochain but. Je ne sais pas si on peut appeler cela des rêves, mais je me fixe des buts voilà tout. Je vis déjà un rêve, dans la mesure où je fais la musique que j’ai envie de faire, où j’ai de la chance d’avoir un producteur qui me laisse toute la liberté de m’exprimer, la chance d’avoir des musiciens qui me suivent, de monter sur scène, quelle qu’elle soit. Je souhaite juste que cela continue en s’amplifiant, jusqu’à ce que mort s’en suive…

FNI : Vous voulez donc mourir sur scène ? (Eclats de rire)…

J : (Eclats de rire)… Oui, pourquoi pas ? Mais, mon rêve est que cela dure. Quand j’ai su que j’allais faire de la scène, je rêvais de pouvoir en vivre. De me lever, retrouver mes musiciens, faire des concerts le soir. Cela dit, je n’ai pas besoin d’être une grosse tête d’affiche. Je serais heureuse d’avoir un public qui me suive et avec lequel je partage ce que j’ai envie d’offrir.

FNI : Avez-vous déjà un espace de partage avec le public, un site ?

J : Oui, j’ai un  site internet(cliquez sur le lien précédent pour aller sur le site de Joko) qui vient d’être refait et j’en suis très ravie. J’y ai inséré une rubrique « mon univers » où je partage avec mes visiteurs, les artistique que j’aime. Je peux mettre des photos de moi qui sont plus personnelles, des vraies tranches de vie. Ce ne sont pas uniquement des photos glamour.

FNI : Pourquoi est-ce- important pour vous d’offrir cela aussi au public ?

J : Parce que derrière les paillettes, la scène, les shootings, Joko, ce n’est pas que l’artiste. C’est aussi celle que je suis dans la vie car tout ce qui me nourrit dans la vie fait de moi ce que je suis sur scène. Pour moi, c’est important d’offrir ces petits bouts de ma vie, avec leurs images… Et j’attends la même chose des artistes qui me plaisent. J’aime qu’ils me donnent un peu plus à voir de leur personnalité. Pour ma part, ce partage me donne le sentiment de connexion avec les personnes qui viennent me voir sur scène, même si je ne les connais pas individuellement. Et je n’ai pas peur des dérives… A l’heure actuelle c’est tout à fait gérable…

FNI : Quels sont vos projets immédiats ?

J : Terminer mon album en studio et préparer ma scène au Café de la danse (cliquer sur le lien précédent pour voir leur programmation) le 20 septembre 2012. J’aimerais que chaque personne qui sera venue me voir reparte heureuse, avec le sentiment d’avoir passé un bon moment. Moi j’aime la chaleur humaine. Et je n’ai pas envie juste de rester derrière mon micro et chanter dans mon coin. J’ai envie d’offrir un show visuel, avec du son, faire le tour de ce que mes musiciens ont envie de donner au public. C’est très important. Je sais que je repars déçue d’un concert si j’ai la sensation que l’artiste n’a pas tout donné. Donc je redouble d’attention lorsque je prépare mes propres scènes. Les gens peuvent dire, ce n’est pas mon style de musique ou c’est mon style, j’aime ou je n’accroche pas forcément, mais mon Dieu, j’ai passé un bon moment. C’est l’essentiel pour moi.

FNI : Merci Joko d’avoir reçu France Net Infos. Nous vous retrouverons donc bientôt, au mois de septembre dans les bacs et sur scène.

 Clip : Making of “Chercheuse d’or”

Articles FNI sur Joko : Article sur Joko du 6 juillet 2012 et Article sur Joko du 21 avril 2012

Retrouver Joko sur France Net TV : France Net Infos TV

Facebook de Joko

Ecouter : Joko sur FNITV


[1] Le wolof (parfois écrit ouolof) est une langue parlée au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie.

[2] Battre un rythme

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