“On sourit pour la photo” au cinéma le 11 mai : rencontre avec François Uzan , Jacques Gamblin et Pablo Pauly

Mercredi 11 mai sortira le premier long-métrage de François Uzan, On sourit pour la photo, une jolie comédie familiale portée par un excellent casting : Jacques Gamblin, Pascale Arbillot, Pablo Pauly, Agnès Hurstel, Ludovik. Le réalisateur, qui a été pendant plus de dix ans scénariste pour le cinéma et la télévision (notamment Lupin diffusée récemment sur Netflix) est venu en avril dernier présenter en avant-première son premier film au public niçois, au Pathé Gare du Sud, entouré de Jacques Gamblin et de Pablo Pauly. Nous les avons rencontrés à l’hôtel Beau Rivage. Il nous ont parlé du film, qui ne va pas manquer de rappeler aux spectateurs certaines vacances passées en famille.

Jacques Gamblin est Thierry, dont l’une des occupations favorites est de classer ses photos de famille. Un jour, sa femme (Pascale Arbillot), lui avoue son intention de divorcer. Là, c’est le choc. Pour tenter de la retenir et de raviver la flamme, il lui propose de partir en Grèce en famille comme en 1998, en veillant à respecter les détails de ces anciennes vacances. Or, désormais, les enfants sont adultes ( l’un est un web entrepreneur velléitaire tandis que l’autre est une avocate accro au travail, fiancée à un homme un peu ennuyeux, qui est loin de convenir à Thierry). Evidemment, les vacances ne vont pas se dérouler comme Thierry l’auraient voulu et le séjour va être parsemé de péripéties.

France Net Infos : François, vous êtes scénariste. Qu’est-ce qui vous a donné envie de passer à la réalisation ?

François Uzan : J’ai adoré écrire pour des projets que je n’allais pas réaliser mais cette histoire est un peu plus personnelle. J’avais envie de la conduire jusqu’au bout. Je n’imaginais pas laisser porter à l’écran ces souvenirs qui me tenaient à coeur.

France Net Infos : Pourquoi avoir choisi la Grèce comme lieu de vacances dans le film ?

François Uzan : Je voulais un endroit ensoleillé, méditerranéen, avec la sensation d’avoir du sable sous les pieds quand on rentre de la plage. En Grèce, j’avais tout ce que je voulais. Beaucoup de choses ont changé depuis plusieurs années mais le Parthénon est toujours là. C’est un peu le film : quand on plonge dans les souevenirs, il y a des choses qui ne changeront jamais et d’autres qui évoluent et qu’on doit accepter. Il faut savoir regarder devant.

France Net Infos : Jacques, qui est Thierry ?

Jacques Gamblin : Il est le papa de deux enfants. Il profite de sa retraite pour trier les photos de toutes ses vacances, depuis des années. Son bureau est rempli d’albums. Il est un peu obsessionnel ! Il essaie de convaincre ses enfants et sa femme, avec qui il y a un léger flottement au début du film, de passer les vacances en Grèce, exactement les mêmes qu’il y a vingt ans. Il a comme but de reconquérir sa femme ! C’est un personnage un peu près de ses sous, avec des idées pas vraiment excellentes. C’est ce qui m’a intéressé dans cette histoire : on se demande comment on va trouver de la sympathie à ce personnage qui est un peu à l’ouest. Le film est une comédie. Même quand il est obsessionnel et un peu bizarre, Thierry, en nous faisant rire, nous devient sympathique !

France Net Infos : Pablo, vous êtes le fils de Thierry. Pourriez-vous nous présenter votre personnage ?

Pablo Pauly : Il y a un peu de nous dans chaque personnage qu’on joue mais j’espère pas plus que ça pour celui-ci ! C’est ce côté enfantin qui fait rire chez lui. Il ne prend pas beaucoup de responsabilités. C’est un jeune homme qui va se laisser porter par la vie. Il n’est pas méchant. Il se fait même payer par son père pour partir en vacances en famille.

France Net Infos : Pablo, qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce film ?

Pablo Pauly : Je n’avais pas encore fait vraiment ce genre de films. J’avais déjà joué avec Jacques Gamblin mais jamais avec Pascale Arbillot que j’adore. Et puis, la Grèce m’a aussi bien attiré ! C’était agréable de faire un film sur une famille un peu bancale.

France Net Infos : François, êtes-vous nostalgique comme Thierry ?

François Uzan : Je feuillette les albums et je classe les photos comme lui mais j’ai un peu arrêté. Je me suis interrogé sur ces rapports un peu compulsifs aux souvenirs. Ca allait assez loin pour moi… J’ai alors décidé de parler de cette nostalgie et des rapports aux souvenirs en faisant rire !

France Net Infos : Thierry ressemble à beaucoup de monde. Certains spectateurs vont sûrement se reconnaître en lui…

Jacques Gamblin : Je suis d’une génération où on prenait des photos, qu’on mettait dans des albums. Maintenant, ce n’est plus du tout la même chose. Quel est le rapport à la mémoire de chacun ? C’est aussi le sujet du film. Comment reproduire ce qui était bien, lorsque les enfants étaient petits par exemple ?

François Uzan : Lors des avant-premières, les gens avouent souvent que le film leur a rappelé des souvenirs. Certains parents me disent que ça leur donne envie de partir en vacances avec leurs enfants et les enfants, eux, disent qu’ils vont appeler leurs parents pour leur dire qu’ils les aiment.

France Net Infos : Ce film aborde donc plusieurs genres…

Jacques Gamblin : J’adore ça ! J’ai la chance d’avoir pu jouer dans des films où il y avait ce mélange des genres. Dans Le premier jour du reste de ta vie, il y avait vraiment ça, avec ce temps qui passe et les enfants qui grandissent. Le nom des gens mélange également les genres avec le sujet de l’engagement, du rapport à l’autre. J’adore quand on peut rire et être ému au détour d’une image. J’aime mieux ça que des films qui sont calibrés. J’aime cette liberté qu’ont certains réalisateurs de tout mélanger, parce que la vie est ainsi faite. Il y a de tout.

France Net Infos : Le film parle aussi du couple et du temps qui passe…

François Uzan : Il y a quelques années, le film Le zèbre, adapté du roman d’Alexandre Jardin m’avait beaucoup marqué. Il parlait du couple et de la façon dont on pouvait réinventer l’amour. J’ai voulu continuer à parler de cette thématique. Dans un couple, quand il ne reste plus qu’à regarder les photos, que fait-on ? Le film montre au début un personnage qui n’a pas les bonnes réponses et, à la fin, c’est justement l’absence de réponse qui est la bonne réponse ! Je pense que c’est l’ennui qui est le poison du couple. Il faut essayer de surprendre l’autre en permanence.

France Net Infos : Jacques, quand vous ne tournez pas, vous êtes sur scène. Vous êtes nommé aux Molière pour Harvey. Pourriez-vous nous dire quelques mots sur cette pièce ?

Jacques Gamblin : C’est une pièce américaine de 1945 de Mary Chase, qui était un gros succès à Broadway et en Angleterre. Il y a eu un film adapté de la pièce avec James Stewart. Mon personnage s’est inventé un ami imaginaire, quel seul lui voit. Il se confie à lui. Sa sœur et sa nièce, qui vivent avec lui, aimeraient le faire interner dans un hôpital psychiatrique, car il est étrange avec cet ami, Harvey, qu’il présente à tout le monde. C’est un grand lapin blanc d’un mètre quatre-vingt dix ! Mon personnage est un être d’une grande générosité, curieux des gens qu’il rencontre. Cette gentillesse le disqualifie de sa douce folie. On va partir en tournée la saison prochaine avec cette pièce.

France Net Infos : Y-a-t-il d’autres projets au théâtre et au cinéma ?

Jacques Gamblin : Avec Raphaëlle Delaunay, on va former un duo danse-théâtre, qui va s’appeler Hop. Cela fait plusieurs années que je travaille avec des danseurs ou des musiciens. La pièce verra le jour en novembre à Lorient puis partira en tournée. En septembre sortira Le tigre et le président avec André Dussolier dans le rôle de Clémenceau. J’interprète Deschanel. C’est le premier film de Jean-Marc Peyrefitte, que j’aime beaucoup. On apprend beaucoup de choses sur Paul Deschanel, que tout le monde a considéré comme un dingue à l’époque. Il a proposé de nombreuses idées sociales et humanistes. Il y a aussi le nouveau film de Florence Vignon, qui devrait sortir prochainement.

France Net Infos : Pablo, quels sont vos projets ?

Pablo Pauly : Le film de Florent Gouelou, Trois nuits par semaine, va bientôt sortir. J’ai le rôle principal. Il se passe dans le monde des drags queens. J’ai vu le film une seule fois et je l’ai trouvé sublime. J’aime jouer mais je n’aime pas voir les films dans lesquels je joue en général. Ca m’angoisse et j’ai l’impression que je suis très mauvais. J’ai beaucoup de mal à prendre du recul lors des projections. Ce qui m’excite dans le cinéma, c’est de pouvoir tout jouer, de faire rire et de faire pleurer. Le cinéma a changé ma vie et si je peux apporter quelque chose à une petite fille ou un petit garçon qui veut faire ce métier, c’est fantastique ! Mon métier est d’explorer l’être humain et de raconter des histoires aux gens. Ca paraît un peu prétentieux comme phrase mais j’ai envie de tout jouer ! Au cinéma, je me sens chez moi avec les caméras. Au théâtre, c’est plus violent et ça me fait très peur mais j’avoue que ça me manque beaucoup. J’aimerais rejouer au théâtre. On verra, la vie est bien faite. Ca viendra quand il faudra, je pense. Je l’espère en tout cas…

A propos Laurence

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