Rencontre avec Alberto Jimenez Alburquerque pour Letter 44 au Paris Comics Expo 2016

Lors du Paris Comics Expo 2016, et grâce à Glénat Comics, nous avons eu la chance de rencontrer Alberto Jimenez Alburquerque. L’occasion pour nous de l’interroger sur Letter 44 (avec Charles Soule au scénario) et d’en apprendre un peu plus sur AJA.

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France Net Infos : Bonjour Alberto, et merci de nous accorder un peu de votre temps. Pouvez-vous nous parler de votre parcours dans le monde des comics ?

Alberto Jimenez Alburquerque : J’ai commencé il y a 11 ans avec la publication d’un 1er album (Fugitifs de l’ombre édité chez Paquet), c’était de la BD franco-belge et j’ai travaillé dessus pendant 3 ans. Puis ensuite chez Soleil sur la série Elle avec Elie Chouraqui au scenario. Lorsque cette série s’est arrêtée j’ai voulu changer. J’ai finalement rencontré Oni Press aux Etats-Unis où l’on m’a proposé Letter 44. Cela fait maintenant 4 ans que l’on travaille ensemble.

FNI : Comment s’est passé votre passage de la BD franco-belge aux comics ?

AJA : Ecoutez, pour moi je trouve que c’est pareil, c’est le même milieu. Bon il y a bien sûr des choses à ajuster : les mises en page par exemple sont différentes. Mais aujourd’hui les comics et même les mangas influencent le franco-belge et inversement je crois. Ce qui n’était pas forcément le cas avant. Aujourd’hui, on retrouve dans la BD des influences très marquées et issues du monde des comics : la notion de spectaculaire par exemple avec de grandes cases qui changent beaucoup l’aspect visuel.

FNI : En tant qu’européen, est-ce que cela a été difficile pour vous de travailler dans cette industrie ?

AJA : Pas forcément. Il faut comprendre la société américaine, comment elle fonctionne. Mais nous sommes tellement habitués à leur culture (typiquement les séries) que ce soit en France ou en Espagne. Les scénaristes avec qui j’ai travaillé mon aidé dans mon travail, les éditeurs également. Donc non, cela n’a pas été trop compliqué.

FNI : Parlons maintenant de Letter 44, pouvez-vous dire comment ce projet est né  et comment avez-vous rencontré Charles Soule ?

AJA : Le projet a été créé par Charles, il l’a ensuite proposé à Oni Press qu’ils l’ont publié. Ils se sont mis ensuite à chercher un dessinateur. En fait, j’ai fait un voyage aux Etats-Unis il y a quelques années où j’ai pu rencontrer les éditeurs d’Oni Press. C’était lors d’un festival à Portland, j’ai pu leur montrer mes travaux et c’est suite à ça qu’ils m’ont mis en contact avec Charles. Et là on a commencé à échanger puis à travailler ensemble par mail, avec skype. Il y a eu une petite période d’ajustement au départ mais très vite on a trouvé notre rythme et ça a été assez facile. Charles est quelqu’un de très rigoureux et de très pro, il a tout fait tout pour faciliter mon travail.

FNI : Comment travaillez-vous ensemble ? On dit que c’est un bourreau de travail, vous confirmez ?

AJA : Oui il n’arrête pas, jamais (rires). Je crois que ça vient de son métier d’avocat. Nous avons été ensemble quatre jours cette année au festival d’Angoulême … et il a travaillé tous les jours !! Le matin il se levait plus tôt, il travaillait dans le train. Moi j’ai réussi à arrêter et faire un break pendant le festival. Mais pas lui (rires).

Après, lorsque l’on travaille ensemble le rythme n’est pas une contrainte. Aux Etats-Unis Letter 44 est publié mensuellement en fascicule, et je reçois chaque fois le scénario des 6 fascicules. Ça me permet d’organiser mon travail. Il me donne le scénario et je travaille dessus. Et au final je découvre en même temps que le lecteur l’avancée de l’histoire. Il m’a demandé au début si je voulais connaitre la fin mais je n’ai pas voulu.

FNI : Letter 44 est un récit de SF, mais pas que. La politique est aussi très présente. Pourquoi ce choix ?

AJA : C’était clairement volontaire de la part de Charles. C’est est grand passionné d’histoire de SF et d’espace depuis qu’il est petit. Vous connaissez les américains avec les voyages spatiaux, ils adorent ce genre de scénario. Charles est comme ça, il est fan. Mais il s’intéresse aussi beaucoup à l’envers du décor avec par exemple les machinations, les complots. Et dans Letter 44 il a voulu à mélanger ces deux sujets.

FNI : Si les aliens existent vraiment, comment imaginez-vous leur rencontre avec nous ?

AJA : Comme dans Letter 44 (rires). J’imagine, c’est une histoire crédible. Beaucoup de gens ne croient pas aux aliens, que nous sommes seuls. Mais l’univers est tellement grand, on ne peut pas en être certain. La réaction des personnages dans le comics me semble naturel. La peur que cette annonce pourrait provoquer, les guerres, les luttes de pouvoir. Oui, je pense que cela pourrait se passer comme ça.

Alberto Jimenez Alburquerque - Letter 44
Alberto Jimenez Alburquerque – Letter 44

FNI : Qu’est-ce qui a été le plus compliqué à dessiner?

AJA : Et bien, tout (rires) : les vaisseaux spatiaux, les plans répétés avec plusieurs personnages, les aliens, etc. Je dis toujours que trouver une façon de dessiner, de raconter une scène avec plusieurs personnages est super compliqué. Il ne faut pas que le lecteur s’ennuie, qu’il trouve ça répétitif. C’est ce que j’ai essayé de faire.

FNI : Une partie de l’intrigue se passe dans l’espace et donc en apesanteur. Comment avez-vous adapté votre dessin ?

AJA : En fait, pour moi l’apesanteur m’a permis de m’éclater. On est dans l’espace, pas de gravité et on joue avec les personnages. Comme des supers héros, ils volent. Je me sens même plus à l’aise là-dessus.

FNI : Graphiquement, quelles sont vos influences ?

AJA : Je continue à lire de tout : de la BD, des comics et des mangas. Je pense que mon style de dessin est un mélange un peu étrange de tout ça. Je regarde comment un dessinateur de franco-belge travail, les américains, les espagnols, les italiens et ça m’aide à avoir différents points de vue. Par exemple je regarde comment font des dessinateurs pour traiter une scène complexe. Et ça m’aide dans mon propre travail.

FNI : Letter 44 devrait être adapté en série TV, pouvez-vous nous en dire en peu plus sur ce projet?

AJA : Pas grand-chose en fait, on n’a pas beaucoup d’informations. C’est Syfy qui détient les droits sur le projet et cela fait presque deux ans que l’on en parle. La dernière info que j’ai eu date d’avant l’été dernier. Il y aurait un directeur qui travaille sur le scenario du pilote.

FNI : Quels sont vos projets à venir ?

AJA : Je fais une minisérie de 4 numéros chez Dark horse avec le scénariste Paul Tobin, ça s’appelle Mystery Girl. Et en même temps Letter 44, je termine le fascicule 25 aux US donc la moitié du tome 4. Je vais bientôt démarrer le prochain arc qui sera le dernier. Au final il y aura 6 volumes. Le tome 5 sera dessiné par différents artistes et racontera l’histoire des personnages du Clarke. Cela me donnera un peu de temps et me permettra d’attaquer sereinement la suite.

FNI : Si vous pouviez choisir votre prochaine série sur laquelle travailler, ce serait ?

AJA : Wolverine … mais il est mort (rires).

FNI : Merci Alberto.

AJA : Merci à vous.

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