Tour de France : Kittel au sprint, Nibali en patron

KittelLa dernière étape du Tour de France 2014 consacre le plus grand sprinteur actuel, en la personne de Marcel Kittel, l’allemand de l’équipe Garmin-Sharp, victorieux de 4 étapes lors de la 101ème édition, tout comme, Vincenzo Nibali, l’italien de l’équipe Astana, vainqueur de l’épreuve, qui rentre dans le cercle très fermé des coureurs qui ont remporté les 3 Tours, à savoir, le Tour d’Espagne, le Tour d’Italie et le Tour de France.

On retiendra de ce Tour, les abandons des 2 grands favoris, Christopher Froome et Alberto Contador, mais aussi celui de Mark Cavendish. On retiendra aussi la suprématie de Nibali, qui a su faire la différence là où il fallait et au moment où il fallait, que ce soit lors de la deuxième étape qu’il a remporté en s’emparant du maillot jaune, mais aussi sur les pavés, lorsqu’il prend près de 2 minutes à tous ses adversaires à l’arrivée à Arenberg et bien sûr lors des étapes montagneuses.

En l’absence de Froome et Contador, certains relativiseront sa performance. Il est vrai que l’italien n’a pas eu sur ce Tour de rivalité. Celles que l’on a pu voir par le passé, comme celle d’Anquetil-Poulidor, Fignon-Hinault, Delgado-Roche, Fignon-Lemond, ou plus récemment……Tiens je ne vois pas, disons qu’il y a des années, qui ne valent pas le coup d’être évoquées. En tout cas, s’il y avait de grands absents, il faut aussi noter que certains coureurs, très attendus sur ce Tour, ont été décevant, à l’exemple du hollandais Bauke Mollema, 6ème l’an passé, qui termine ce Tour à la 10ème place et à 21 minutes 15 de Nibali ! N’oublions pas l’absence aussi, de Nairo Quintana, 2ème l’an passé, et vainqueur en juin dernier du Tour d’Italie, qui sera à n’en pas douter l’un des prétendants au maillot jaune, dans les années à venir.

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Alors certes, ce Tour a été très beau, on pense bien sûr au Tour des français. Deux français sur le podium, avec Jean-Christophe Péraud et Thibault Pinot, on avait pas vu ça depuis 30 ans, en 1984, avec la victoire de Laurent Fignon devant Bernard Hinault. Mais on relèvera le manque de rivalité. Nibali a quasiment porté le maillot jaune de bout en bout, laissant juste à Tony Gallopin, le soin de le porter une journée. Il remporte donc haut la main ce Tour 2014 avec des écarts considérables, Péraud termine 2ème à 7 minutes 37, toutefois sa victoire n’est pas une surprise. L’italien a consacré toute son année au Tour de France, après avoir remporté la Vuelta en 2010 et le Giro en 2013. On ne saura donc jamais comment il se serait comporté en présence de Froome et Contador au sommet de leur forme. L’avenir nous le dira, espérons le. Le Tour 2015 s’annonce déjà très prometteur !

Concernant les écarts, ils sont encore plus étonnants lorsque l’on regarde le temps du dernier, le chinois, Ji Chen.  Ce dernier termine à la 164ème place à 6h02’24”, alors que l’an dernier, le 164ème, qui était Albert Timmer, pointait à 4h07’19”. Deux heures de plus !

Mais revenons avec nos coureurs français. Péraud, 37 ans, 2ème du Tour, et Pinot, 24 ans, 3ème et meilleur jeune de ce Tour. L’avenir se dessine donc avec Pinot, mais Péraud qui a resigné avec AG2R pour 2 ans, pense déjà à d’autres courses et notamment au Giro. Il s’en explique ci-dessous.

Jean -Christophe Péraud : “Je suis fier de cette équipe, elle m’a porté jusqu’ici. C’est grâce à eux que je suis là et les voir récompensés aussi en montant sur le podium je trouve que c’est un juste retour. Le jour le plus dur sur ce Tour de France a peut-être été l’étape d’Hautacam lorsque je me suis retrouvé dans la roue de Thibaut. Là je me suis vraiment, vraiment accroché. Ça a été une sale journée pour moi. J’ai été un peu moins en difficulté dans la roue de Nibali sur l’étape de Risoul. J’ai souffert mais les sensations étaient quand même meilleures. Ça a été beaucoup d’efforts pendant trois semaines et quand les ils sont récompensés ça fait toujours plaisir ! L’aventure sur route était une aventure que j’avais envie de vivre après avoir passé quinze  années en VTT. C’est Omega qui m’a mis le pied à l’étrier et je les en remercie. J’ai encore l’envie de découvrir. Je n’ai jamais fait le Giro et il me reste deux ans pour le faire ! »nibali

L’avenir du cyclisme français est prometteur, mais n’oublions pas, certes Nibali, mais aussi, Quintana, Froome et Contador pour les prochaines éditions.

Autres réactions à l’arrivée sur les Champs-Elysées, celle de deux coureurs de l’équipe Bretagne-Séché Environnement, qui a su se montrer à son avantage sur ce Tour en plaçant des coureurs dans toutes les échappées, et qui voit son leader Brice Feillu réalisé son meilleur Tour, avec une 16ème place à l’arrivée.

Romain Feillu (10ème de l’étape) :  « J’attendais ce sprint des Champs-Élysées avec impatience.. C’est la première fois que je termine un Tour de France, en cinq participations… J’étais très bien placé place de la Concorde, dans l’aspiration des meilleurs. Mais quand il a fallu encore accélérer sur les pavés, j’ai senti que c’allait être compliqué. Je suis plus léger que les autres, il était difficile de faire mieux… “
Armindo Fonseca (138ème du général) : “J’ai attaqué sur les Champs-Élysées, pas pour montrer mon vélo spécial pour Souffles d’Espoir, mais parce que ç’a été notre façon de faire pendant tout le Tour, pas de raison qu’on ne le fasse pas jusqu’au dernier moment. Mais j’ai sauté dans la montée vers l’Arc-de–Triomphe. Porte, Markov: je m’étais embarqué avec de trop gros moteurs… “
Emmanuel Hubert (Directeur sportif de l’équipe Bretagne-séché Environnement) : « Le parade sur les Champs-Élysées avec mes neuf coureurs, mon équipe au complet, j’en avais rêvé avant le départ. Nous l’avons accompli, c’est très bien. Brice Feillu est seizième du Tour, je lui avait fixé un Top 25 comme objectif. Et nous en avons été acteurs, quasiment chaque jour. Je suis fier de mes coureurs. Cela va nous permettre de grandir. Ici, à Paris, à l’arrivée du Tour, je suis raisonnablement optimiste pour l’avenir de l’équipe. “
Retrouvez tous les classements sur le site du Tour de France.

A propos Guillaume Joubert

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