Vive la France, la nouvelle comédie de Michaël Youn

Quatre ans après Fatal, Michaël Youn revient en tant que réalisateur avec son nouveau long-métrage Vive La France. Comédie décalée, on y retrouve deux protagonistes issus du Taboulistan, en Asie Centrale, qui se rendent en France dans le but de réaliser un attentat. France Net Infos a rencontré l’équipe du film à Aix-en-Provence, pour un entretien sur le terrorisme, le Taboulistan, et le PSG.

VIVE LA FRANCESynopsis Muzafar (José Garcia) et Feruz (Michaël Youn) sont deux bergers originaires du Taboulistan, pays d’Asie centrale reculé de tout, à l’existence tranquille. Un jour, ils se voient confier une importante mission:détruire la Tour Eiffel à Paris, avec, à la clé, l’accès au paradis. Aidés par une jeune journaliste, Marianne (Isabelle Funaro), ils effectuent alors un périple à travers la France, découvrant des lieux tels que Marseille, la Corse, etc. Ils découvrent un autre visage de la France:celui d’une terre d’accueil magnifique et généreuse, où il fait bon d’y vivre.

Michaël Youn semble soucieux. Venu présenter son film à Aix-en-Provence (13), l’acteur/réalisateur et ancien animateur du Morning Live sur M6 a soigné son apparence. “On dirait David Beckam !” lui lance José Garcia lorsqu’il l’aperçoit à la sortie de l’ascenseur, qui a quant à lui opté pour une tenue plus décontractée. Aux côtés de Michaël Youn, de son vrai nom Benayoun, on retrouve Isabelle Furano, sa compagne depuis 2008 qui joue également dans le film. Bien que l’ambiance soit décontractée, le réalisateur appréhende la diffusion à Marseille et ses environs à cause d’une scène sur le Vieux-Port à Marseille, où  l’un des personnage revêt le maillot du PSG. “Tourner cette scène a été un vrai défi”, affirme la réalisateur. Pour son deuxième film, Michaël Youn repasse derrière, mais aussi devant la caméra. Après Fatal, où il jouait déjà avec sa compagne Isabelle Funaro, le voilà de retour avec une nouvelle comédie:Vive la France. Une fiction aux origines véritables, puisque tirées d’un fait divers survenu en Italie, à Naples. “Deux terroristes d’Al-Qaïda, qui étaient censés commettre un attentat à Milan s’étaient retrouvés à bord d’un avion détournée sur Naples pour des raisons techniques, raconte Michaël Youn. Au bout d’une semaine, l’un était tué par la Camorra, l’autre poignardé par des enfants qui voulaient lui piquer ses affaires. C’est un formidable exemple d’arroseur arrosé.” Youn se dit alors qu’il y a là ‘un vrai sujet de comédie’ et se met à l’écriture du scénario.

Borat et l’islamisme radical

Les comparaisons entre Vive la France et Borat (réalisé par Larry Charles en 2006), Youn les a appréhendées, mais a tout fait pour les éviter. « Nous ne nous sommes inspiré de Borat du tout, raconte-t-il. Au contraire. Mes inspirations ont été La Grande Vadrouille et Les Visiteurs. » Le réalisateur a également cherché à éviter les clichés du Maghreb et de l’islamisme radical. C’est pour cela que Muzafar et Feruz portent une moustache, et non pas une barbe, et sont issus de l’Asie Centrale, et non pas du Maghreb. Youn a également cherché à utiliser des costumes drôles, inhabituels, tout en les déguisant volontairement en terroristes des années 70 au début du film. “Ils étaient censés les faire passer inaperçu, mais ils leurs donnent en réalité un air louche !” explique-t-il.

Des personnages aux caractères opposés

Le film est très axé sur la relation de frères qu’ont Feruz et Muzafar, bien que les deux personnages soient très différents. “Muzafar est un peu le frère aîné avec une vision du monde très rurale, explique José Garcia. Il est prisonnier des codes traditionnels et est marqué par les valeurs du courage, de l’honneur, et du sacrifice pour la patrie”. Interpréter Feruz était l’occasion idéale pour Michaël Youn d’exploiter un nouveau registre, celui de l’innocence et de la tendresse, et s’éloigner de l’image de ‘tête brûlée’ que l’on a de ses personnages. Un des enjeux du film était de rendre ces deux terroristes sympathiques aux yeux du public. “Il fallait qu’ils soient suffisamment ridicules pour ne pas être méchants, et suffisants manipulés pour devenir attachant dès le départ”, explique Youn. C’est pour Isabelle que ce dernier écrit le personnage de Marianne, dont le nom symbolise les valeurs de la France. Dans le film, c’est une femme libre, de caractère, très déterminée, et oeuvrant pour la justice. “Je me suis dit qu’il y avait une vraie belle image de moi et que c’était une réelle preuve d’amour.” raconte Isabelle Funaro.

José Garcia, Isabelle Funaro et Michaël Youn à l'hôtel Roi René, Aix en Provence. Crédit photo : France Net Infos
José Garcia, Isabelle Funaro et Michaël Youn à l’hôtel Roi René, Aix en Provence. Crédit photo : France Net Infos

Les lieux de tournage

Le tournage s’est déroulé dans cinq régions différentes : le sud marocain, Marseille, le Sud-Ouest, la Corse et Paris. Les scènes se déroulant au Taboulistan ont été tournées au sud du Maroc. Le climat devait correspondre à celui imaginé pour le Taboulistan: rude en hiver comme en été, avec de la caillasse de partout. Le tournage en France a été complexe pour Michaël Youn, qui ne trouvait pas l’inspiration nécessaire. “Je ne suis pas très inspiré par la France, raconte-t-il. On oublie les merveilles à force d’y habiter. J’ai voulu retrouver la fraîcheur et l’émerveillement qu’on éprouve quand on visite la France pour la première fois et qu’on a l’impression d’être dans un décor de cinéma.”  Youn tenait à ce que les protagonistes passent par la ville de Marseille. Le tournage y a d’aileurs été mémorable, notamment avec cette scène où Muzafar porte le maillot sur PSG sur le Vieux-Port. “Même si les Marseillais sont les gens les plus accueillants au monde, ils peuvent aussi vous envoyer un coup de boule si vous avez le malheur de porter un maillot du PSG !”. Youn a cherché à faire ressortir chaque spécialités et particularités des régions où il a tourné. “Certaines régions se sont presque plaintes que l’on n’ait pas tourné chez eux !” ajoute-t-il.

Le trio Youn, Garcia, Funaro

Michaël et José se connaissaient déjà avant de tourner le film. Les deux hommes s’étaient rencontrés pour le doublage du film d’animation Madagascar. Michaël Youn se destinait à l’origine le personnage de Muzafar, qu’il qualifie de “bélier du tandem”. Il lègue finalement le rôle à José Garcia, acteur avec qui il a une grande complicité. “Toutes les difficultés de tournage s’envolent quand on a José Garcia à ses côtés” affirme Youn. Garcia, quant à lui, admire le travail du réalisateur. “Il se donne tous les moyens de parvenir à ses fin, c’est un bosseur acharnée et déterminé qui ne lâche rien », affirme-t-il. D’autant plus que Youn joue son personnage et réalise le film à la fois. “Il a une capacité à se dédoubler extraordinaire”, ajoute José Garcia. Dans le long-métrage, les personnages de Garcia et Youn parle le tabouli, langue inventée pour l’occasion. « C’était compliqué car José adoptait un accent allemand, et moi un accent portugais”, explique-t-il. Quant on demande à Isabelle Funaro comment s’est passé le tournage aux côtés de son conjoint, elle dit avoir pris énormément de plaisir, bien que Michaël soit un réalisateur très « exigent qui ne lâche pas ses acteurs”. L’actrice appréhendait surtout les scènes avec l’interprète de Muzafar. “José incarne un « monstre » en tant qu’acteur, affirme-t-elle. Il n’y a pas une prise où il est mauvais.”

Vive la France, réalisé par Michaël Youn, sortie le 20 février 2013. Durée : 1h35.

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