Yoko Tsuno, Le Maléfice de l’Améthyste, interview de Roger Leloup.

C’est à la mi-novembre 2012 que l’on a enfin pu découvrir, le tome 26, des aventures de Yoko Tsuno, Le Maléfice de l’Améthyste, chez Dupuis. A l’occasion de cette sortie tant attendu, nous avons interviewé son créateur, Roger Leloup.

A Saint Petersbourg, Yoko et Emilia sont sur le point de quitter Olga, mais avant de repartir à bord du Tsar, cette dernière laisse à Emilia son chien Raspoutine. Après un long vol, les deux amies sont de retour au cottage, où elles retrouvent tous leurs amis, mais également un notaire qui a une lettre à remettre à Emilia. Cette lettre vient de son arrière grande-tante, qui lui offre son cottage en héritage pour la remercier de lui avoir sauvée la vie en 1934 !

Cette nouvelle aventure, vous l’aurez compris, nous amène dans le passé, et plus précisément, dans les années 30, pour découvrir un peu plus Emilia. Une fois de plus le scénario de Roger Leloup tient la route, tous se décomposent au fur et à mesure afin de nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page de l’album, quant au dessin il est toujours très travaillé, rien n’est laissé de côté, très détaillé, la perfection !

INTERVIEW DE ROGER LELOUP PAR CELINE DURINDEL

 

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Comment est venu cet amour de la bande dessinée, et ce travail pour la bande dessinée ?

Mais, parce qu’elle faisait partie de mes lectures d’adolescent et qu’étant porté sur le dessin, j’ai eu envie de raconter aussi des histoires en images.

Quels sont les faits marquants de votre histoire dans la bande dessinée ? Qu’est-ce qui vous réjouit dans cette réussite de la série Yoko Tsuno ?

Certainement le fait d’avoir travaillé auprès d’Hergé durant 15 ans et d’avoir pu ensuite placer Yoko dans les séries crédibles…

Dans ce 26ème album,  « Le Maléfice de l’Améthyste », Yoko nous entraîne dans une nouvelle aventure, où il s’agit de la famille d’Emilia. Emilia ne quitte donc plus Yoko ?

Emilia était destinée à une série…J’avais donc des idées pour elle… N’ayant pas le temps  pour mener deux séries à la fois,  sous peine de longs espaces entre les aventures, j’ai trouvé plus simple de joindre Emilia à Yoko. Elle apportait par sa fantaisie et sa jeunesse  de quoi  « amuser » Yoko et faire le contrepoint avec son esprit très zen… Emilia ne quittera plus Yoko mais n’aura pas toujours le rôle de partage aussi accentué que dans le maléfice de l’améthyste, où Yoko met toute sa volonté à la protéger… Il fallait au moins trois album pour donner à Emilia sa personnalité…

A la fin de cet album Yoko et Emilia reviennent avec un nouveau personnage, Bonnie, une nouvelle arrivée au cottage. Aura-t-elle le loisir de participer aux aventures prochaines de Yoko (et Emilia), où restera-t-elle au cottage avec Mieke pour s’occuper de tout cette petite famille ?

Mieke est un lien possible  pour un retour vers son passé et Bruges… Bonnie pour une amorce d’aventure au Kénya…Encore faut-il pouvoir réaliser ces albums… Toutes deux ont un rôle plus effacé mais combien utile dans certaines circonstances.

Yoko reviendra-t-elle un jour d’une aventure avec un être masculin ? Pol et Vic sont déjà si peu présents !?

Je dessine les aventures de Yoko Tsuno que je désire garder  libre pour tout lecteur qui rêverait d’être son compagnon de vie… Une aventure avec un autre compagnon que Vic poserait la question de la nature de leurs relations…  Ou elle le dominerait, ou le contraire…Avec ses amies, elles sont plus en égalité.

Nous savons qu’il n’y aura jamais rien de plus entre Yoko et Vic, à part un grand respect et une profonde amitié. Mais Yoko, inconsciemment, créer sa petite famille au cottage ?

Il y a plus que de l’amitié entre Yoko et Vic et je n’en montre que la tendresse…La force de l’amour entre deux êtres se définit plus par l’expression de leurs pensées secrètes…En BD, l’action physique  et les textes qui la justifie écartent souvent les émois de l’âme que seul un texte littéraire peut exprimer… Et puis  les secrets de la vie sentimentale de Yoko lui appartiennent et c’est un autre genre d’histoire qui se rapproche plus du roman…A chacun de lire et d’imaginer, entre les albums et selon son souhait,  tout ce qui n’est pas dit ou dessiné.

Vous avez déjà dit à plusieurs reprises que Yoko est comme votre fille, vous voulez aussi peut être la préserver ?

Yoko est avant tout ma confidente, mais c’est vrai que je la protège comme le ferait un père qui ne fait pas élever sa fille par le voisin…

Pour Emilia elle serait plus la petite fille effrontée  dont les fantaisies verbales amusent le grand-père virtuel que j’ai le bonheur d’être… Retrouver leur fraîcheur morale et physique chaque matin à ma table de dessin me motive de les faire vivre…

Comment vous viennent ces idées et sujets de scénario, qui nous surprennent toujours ?

Parfois  d’un coup, parfois en  creusant plus…mais je ne livre jamais des choses qui se répètent ou  qui ne me passionnent pas.

Comment ces scénarios nous tiennent-ils en haleine jusqu’à la fin ? Quel est votre secret ?

Il n’y a aucun secret mais une passion de raconter…  Avant de prétendre à « passionner » mes lecteurs, je dois  l’être en premier… C’est parfois beaucoup de travail sur le scénario et les dialogues.

Quel est votre public et est-il fidèle ?

Yoko a la chance d’avoir un lectorat composé d’ autant de filles que de garçons et aussi de fidèles amis et amies qui ont grandi avec elle en transmettant  à leurs enfants le rêve sans limite d’âge.

Un prochain album est-il en projet ?

L’album 27 est en chantier et emmènera Yoko et Emilia dans l’espace  sans quitter notre système solaire… Khâny y sera très présente… A suivre !

 Roger leloup.

A propos celine.durindel

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