“16 ans” au cinéma : interview de Philippe Lioret

« 16 ans », le nouveau film de Philippe Lioret sort le 4 janvier. Le réalisateur de « Je vais bien ne t’en fais pas » et « Welcome » s’intéresse de nouveau à la jeunesse et revisite le mythe de Roméo et Juliette, confiant à deux jeunes acteurs très prometteurs (Sabrina Levoye et Teïlo Azaïs) les rôles de Nora et Léo, deux lycéens issus de milieux sociaux différents, amoureux, et, bien malgré eux, au cœur de conflits entre leurs deux familles.

Présenté en avant-première aux dernières Rencontres Cinématographiques de Cannes, « 16 ans » a touché en plein cœur les spectateurs, bouleversés par cette histoire d’amour tragique. Nous avons pu interviewer le réalisateur Philippe Lioret qui nous a parlé du film et de ses formidables acteurs.

France Net Infos : Pourquoi avez-vous eu envie de faire un « Roméo et Juliette » contemporain ?

Philippe Lioret : Pendant que je tournais « Je vais bien ne t’en fais pas », un jour, à un arrêt de bus, je suis tombé sur un jeune couple, qui avait l’air de s’aimer très fort mais qui pleurait tout le temps. Je me suis renseigné et on m’a dit qu’il y avait eu un problème dans leurs familles et qu’ils n’avaient plus le droit de se voir. En rentrant chez moi, je me suis dit que c’était un « Roméo et Juliette » contemporain. Et puis, le temps a passé, j’ai fait trois films et cette idée m’est revenue en tête. J’ai pensé que c’était une histoire suffisamment universelle pour être transposée de nos jours.

France Net Infos : Sabrina Levoye et Teïlo Azaïs sont formidables…

Philippe Lioret : Quand je leur ai fait passer des essais, je me suis dit que ce qu’ils donnaient était formidable mais je n’avais aucune idée du résultat final, d’autant plus qu’ils devaient tenir les premiers rôles du film. Tous les deux ont vraiment été à la hauteur, tellement rugueux et intimes à la fois avec leurs personnages que tous les autres acteurs se sont rendus compte qu’on n’était pas là pour faire semblant. Tout le monde s’y est mis très bien et très fort grâce à Sabrina et Teïlo. Le film était habité. J’aimerais bien que ce qui s’est passé avec Mélanie Laurent avec « Je vais bien ne t’en fais pas » se passe aussi avec Sabrina et Teïlo !

France Net Infos : Ce n’est pas la première fois que des jeunes occupent les premiers rôles dans vos films. Pourquoi aimez-vous filmer la jeunesse ou l’entrée dans l’âge adulte ?

Philippe Lioret : C’est l’âge de la folie, de tous les possibles…16 ans est un âge charnière. Je n’aime pas le mot adolescence. Avec tout ce qui leur arrive, Léo et Nora sont tout de suite confrontés à la dureté de la vie. Ils deviennent de jeunes adultes. Ils découvrent l’amour et tout ce qu’on est capable de faire par amour. C’est peut-être une utopie mais les utopies sont tellement nécessaires !

France Net Infos : Nora est sensible et déterminée et Léo est prêt tout pour elle…

Philippe Lioret : Oui, Nora a envie de tout. Elle veut pouvoir aimer Léo et continuer à faire des études. A 16 ans, la scolarité n’est plus obligatoire mais ce n’est pas elle qui décide car elle n’est pas majeure. Quant à Léo, il grimpe des montagnes pour essayer de la sortir de là. Ils me plaisent bien ces deux-là !

France Net Infos : Le film est très actuel aussi puisqu’il montre les différences de classes sociales et les différences culturelles….

Philippe Lioret : Le film montre que Léo et Nora se foutent complètement de ces différences. Ce n’est pas leur problème. Eux, ce qu’ils veulent, c’est qu’ont leur laisse vivre leur histoire d’amour. Ils sont prêts à tout pour y arriver. En faisant le film, j’avais tout le temps en tête l’idée de ne pas faire de caricatures, surtout en revisitant un archétype comme Roméo et Juliette. Je ne voulais pas être démonstratif non plus. Je vois tellement de films démonstratifs. Je pense que c’est un défaut de la télé qui veut tout dire et tout expliquer. Moi, je ne dis rien, je n’explique rien. Je fais le film, sans chercher forcément à plaire…

France Net Infos : Le film va faire pleurer les spectateurs….

Philippe Lioret : Le cinéma est une énorme machine à émouvoir mais aussi à s’identifier. Je trouve que sur ce point, il va plus loin que la littérature. A la sortie de projections en avant-première, des gens d’un certain âge sont venus me dire qu’ils avaient de nouveau 16 ans !

A propos Laurence

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