21 rue des Sources : fantômes sans plus d’affinités

Fantômes sans nostalgie, Nadine et L’Ami marchent dans la maison construite au 21 rue des Sources par le père. Bonheur idéal de famille solide, refuge, et parfois punition. Les murs ont vécu, et ils en ont vu passer des vies. Trois générations, depuis les Trente Glorieuses : les parents, les amis, les enfants, les voisins. Nadine et L’Ami visitent cette maison dont les âmes traversent les murs…

21 rue des Sources” est une pièce étrange. Autant par son sujet, son écriture et sa mise en scène. Philippe Minyana s’est inspiré de la maison de son grand-père pour concevoir le cadre de son histoire. On ressent le vécu dans le moindre détail. Un contraste saisissant au vu du décor épuré,  qui laisse libre cours à l’imagination.

4 chaises, des guirlandes lumineuses au sol pour simuler les murs, et Nicolas Ducloux au piano. Car oui nos deux fantômes sont accompagnés d’un pianiste. Il participe à la visite de la maison, tel un Maître d’hôtel. Il apporte de la chaleur vivante en créant une bande originale live. Originale, sa présence l’est en effet, mais n’apporte pas grande chose à l’intrigue. La pièce est ainsi parsemée de bonnes idées, le plus souvent mal exploitées.

Une maison hantée par des fausses pistes

Philippe Minyana a écrit plus de cinquante pièces. C’est un auteur étudié au bac. Il a reçu en 2010 le Prix de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre. Tout sur papier présageait que “21 rue des Sources” soit une oeuvre atypique. Au final, il y a plus de frustration que d’exaltation. Le pire est que le texte a été pensé pour Catherine Matisse (Nadine) et Laurent Charpentier (L’Ami). Tous deux sont fabuleux, et composent des fantômes riches en émotions.

La pièce n’exploite cependant jamais à fond son concept. Cette déambulation est sympathique dans ses mots. Totalement maîtrisée dans sa mise en scène. Incarnée avec justesse dans ses moindres sous entendus. Mais l’intrigue stagne de trop, sans véritable climax émotionnel. Au delà de sa critique des 30 glorieuses, “21 rue des Sources” n’est qu’artifice. L’originalité annoncée se limite à ces deux fantômes, narrateurs hélas sans âmes, d’une société qui se déshumanise.

21 rue des Sources
Du mardi au samedi – 20H30 / Le dimanche 15H30 au Théâtre du Rond-Point
+ d’infos : ici

2020
30-31 janvier – La Comète à Châlons-en-Champagne (51)
04-06 février – La Comédie à Caen (14)
07 février – Théâtre de Lisieux (14)
04-06 mars – La Liberté à Toulon (83)
02 avril – Théâtre Jean Vilar à St-Quentin (02)

A propos Yohann.Marchand

Mail : yoh.marchand@gmail.com Insta : yohann___marchand

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