75e Festival de Cannes : nos coups de coeur et le palmarès du jury

La 75e édition du Festival de Cannes s’est achevée samedi soir. Une édition anniversaire sous le soleil et la chaleur, marquée par plusieurs temps forts. Nous avons vu de très bons films, avons parfois été déçu. Pas de chefs d’oeuvres mais plusieurs coups de cœur. Cette année, il était difficile d’établir de pronostics ; même si Close de Lukas Dhont a conquis le public et la presse, aucun film n’a véritablement fait l’unanimité. Vincent Lindon et son jury ont fait le choix de récompenser des films très différents. Après The Square, le réalisateur Ruben Ostlund a obtenu une deuxième Palme d’Or avec Triangle of sadness, une satire mordante sur le culte de la beauté et de la richesse.

Les temps forts et nos coups de cœur de cette 75e édition

L’année dernière, le festival s’était tenu en juillet, avec obligation de porter le masque. Cette édition anniversaire a été marquée par le retour de la fête et de la convivialité. Les stars internationales étaient de retour pour le plus grand plaisir du public. Tom Cruise est venu présenter la suite de Top Gun avec une montée des marches mémorable, conclue par le passage de la patrouille de France au-dessus du Palais. Tom Hanks avait fait le déplacement pour accompagner Elvis, le dernier film de Baz Luhrmann. Pour célébrer Elvis Presley, de très nombreuses personnalités se sont succédé sur le tapis rouge : kylie Minogue, Shakira, Ricky Martin, Sharon Stone…Mais s’il fallait retenir un événement cette année, ce serait la soirée anniversaire du Festival. Plus d’une certaine de comédiens, comédiennes, réalisateurs et réalisatrices, anciens lauréats de la Palme d’Or, ont foulé le tapis rouge avant de poser pour une photo de famille historique sur la scène du Grand Théâtre Lumière.

Pendant douze jours, nous avons peu dormi, peu mangé. Ce qui comptait, c’était de voir des films, d’être surpris, émus, bouleversés.

Parmi les films sélectionnés en compétition officielle, nous avons eu plusieurs coups de cœur. Tout d’abord, le très beau Les Amandiers de Valeria Bruni-Tedeschi, qui raconte ses années dans la troupe de Patrice Chéreau, dans les années 80. Un film bouillonnant, plein d’énergie, porté par de formidables jeunes acteurs. C’était notre Palme d’Or. Autre coup de cœur : Armageddon Time, le dernier film très personnel de James Gray, qui aurait mérité d’avoir sa place au palmarès. Nous avons aussi été ébloui par la beauté formelle de Tchaikovski’s wife du réalisateur Kirill Serebrennikov, qui aurait pu valoir à son actrice un prix d’interprétation. Le japonais Kore-Eda nous a encore touché en racontant de nouveau une histoire de famille si particulière, avec Broker. Comme tous ceux qui l’ont vu, nous avons été bouleversé par Close de Lukas Dhont, qui a été très justement récompensé par le jury. Tori et Lokita des frères Dardenne nous a également beaucoup touché. Le film a reçu le prix du 75e anniversaire. Il ne pouvait pas ne pas figurer au Palmarès. Tout comme la satire grinçante et jouissive de Ruben Ostlund,Triangle of sadness qui nous a fait beaucoup rire. Nous n’avons pas été étonné qu’il reçoive la Palme d’Or.

A Cannes, il n’y a pas que la compétition officielle. Cette année, les belles surprises sont surtout venues des sélections parallèles et de la section Cannes Première. La quinzaine des réalisateurs présentaient plusieurs films français très réussis, qui auraient eu toute leur place en compétition. Hasard ou pas, nos trois coups de cœur étaient réalisés par des femmes : Un beau matin de Mia Hansen-Love avec Léa Seydoux, Melvil Poupaud et Pascal Greggory, Revoir Paris d’Alice Winocour avec Virginie Efira et Benoît Magimel et Les cinq diables de Léa Mysius, avec Adèle Exarchopoulos. A la Semaine de la critique, c’est Goutte d’Or de Clément Cogitore avec le formidable Karim Leklou qui nous a épaté.

Lors de la soirée du 75e anniversaire du Festival, nous avons vu, L’innocent de Louis Garrel, une comédie toute en finesse, très réussie de Louis Garrel servie par Anouk Grinberg, Noémie Merland, Roschdy Zem et Louis Garrel lui-même. Dans la section Cannes Première, les bonnes surprises ont été nombreuses : Nos frangins de Rachid Bouchareb qui évoque l’affaire Malik Oussekine, Chronique d’une liaison passagère d’Emmanuel Mouret avec Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne embarqués dans une comédie sur l’amour et ses hésitations, La nuit du 12 de Dominik Moll, qui s’est plongé dans une affaire de meurtre non résolue et enfin As Bestas de Rodrigo Sorogoyen avec Marina Foïs et Denis Ménochet qui incarnent un couple de Français installés en Galice, menacés par leurs voisins. Un film sous tension permanente, avec une mise en scène au cordeau, qui nous a beaucoup impressionné. Il y a fort à parier que Rodrigo Sorogoyen se retrouvera en compétition dans les prochaines années.

Le Palmarès

Parmi tous les films présentés en compétition, Vincent Lindon et son jury devaient donc élaborer un palmarès. On ne saura rien des délibérations. Lors de la conférence de presse qui a suivi la cérémonie de clôture, l’acteur a bien précisé qu’ils garderaient tous secret ce moment. En revanche, il a insisté sur son immense plaisir de spectateur. Une Palme d’Or, c’est un cadeau pour celui qui la reçoit mais aussi pour celui qui la décerne, a-t-il déclaré. Cette fonction de président du jury, avec de telles personnalités à ses côtés, lui a tellement plu qu’il se verrait bien l’occuper encore plusieurs années ! Pour cette 75e édition, leur choix s’est porté sur des films très différents. Il a sûrement été difficile pour eux de trancher puisqu’ils ont même décidé de remettre des prix ex-aequo. Voici le palmarès complet :

Palme d’Or : Triangle of sadness de Ruben Ostlund

Grand Prix ex-aequo : Close de Lukas Dhont et Stars at noon de Claire Denis

Prix de la mise en scène : Park Chan-Wook pour A decision to leave

Prix du scénario : Tarik Saleh pour Boy from heaven

Prix du jury ex-aequo : Eo de Jerzy Skolimowski et Le otto montagne de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen

Prix du 75e : Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Prix d’interpétation féminine : Zar Amir Ebrahimi dans Holy Spider de Ali Abbasi

Prix d’interprétation masculine : Song Kang-Ho dans Broker de Kore-Eda Hirokazu.

Caméra d’Or : War Pony de Riley Keough et Gina Gammell et mention spéciale à Plan 75 de Hayakawa Chie

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