Interview de Jackson Richardson au Sportel de Monaco

Le palmarès de Jackson Richardson a de quoi faire tourner les têtes : médaillé de bronze aux JO de Barcelone en 1992 alors que le handball français participait pour la première fois aux Jeux Olympiques, double champion du monde, élu meilleur joueur du monde en 1995 et joueur le plus sélectionné de l’histoire de l’équipe de France de handball. En 2004, il avait été choisi pour être porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques d’Athènes. Vingt après, c’est en tant que chef de mission de la délégation française qu’il a participé aux JO de Paris. « Un rôle de grand frère », comme il nous l’a dit lorsque nous l’avons rencontré à Monaco il y quelques jours lors de la dernière édition des Sportel Awards. Il est également revenu sur son parcours exceptionnel et nous a a parlé de son fils Melvyn, handballeur professionnel lui aussi.

France Net Infos : Quel bilan tirez-vous des JO de Paris ? Vous étiez chef de mission de la délégation…

Jackson Richardson : Avec mon équipe, mon rôle était que les athlètes et les coaches ne se préoccupent que de la compétition et vivent ces JO dans de bonnes conditions. J’étais comme un grand frère, comme un capitaine. Je leur ait dit que je serais là pour les accompagner et les féliciter.

France Net Infos : Vous avez participé à plusieurs jeux olympiques. Vous savez comme c’est important d’être accompagné pendant cette période…

Jackson Richardson : Oui, j’ai eu la chance de participer à quatre JO. Je sais qu’il y a des athlètes qui n’osent pas se mélanger. En étant chef de mission cette année, je servais de passerelle et je leur disais qu’on était tous dans la même équipe et que pour gagner, il fallait aussi s’enrichir des autres athlètes et des autres sports. On a créé un lieu où tous les athlètes pouvaient se croiser et échanger.

France Net Infos : En 2004, vous avez été porte-drapeau de la délégation française. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Jackson Richardson : C’était un très bon souvenir mais en même temps c’était une déception parce qu’en étant porte-drapeau, je cassais un peu le maillon. J’avais l’impression d’avoir un peu trahi la France. C’était magique mais quelque chose m’a manqué. Le handball est un sport collectif. J’étais fier pour mon sport. Si j’ai été désigné porte-drapeau, c’est aussi grâce à mes partenaires. J’étais capitaine de l’équipe de France et à la fois j’avais ce rôle de porte-drapeau. J’ai eu du mal à gérer mes émotions par rapport à tout ça.

France Net Infos : Vous étiez au festival Canneseries cette année pour présenter le documentaire « Handball : une histoire de familles »… C’était important pour vous de mieux faire connaître au public votre sport et son parcours ?

Jackson Richardson : C’était une belle aventure. Ce qui est important dans ce documentaire, c’est de valoriser notre sport et de montrer aux nouvelles générations et pas forcément aux fans de handball d’où on vient et comment on est arrivés là. Moi-même, j’ai dû avoir six mois d’amateur et je suis passé très vite joueur professionnel. J’ai vu l’évolution. J’ai souvent été le fer de lance dans le handball. Je l’ai fait volontiers parce que j’avais besoin que notre sport soit à la hauteur de l’Allemagne ou de l’Espagne. L’image de sport scolaire nous a longtemps collés.

France Net Infos : Votre fils Melvyn marche sur vos pas. Il est un joueur professionnel. Vous lui donnez des conseils ?

Jackson Richardson : Avec lui aussi, j’essaie d’avoir un rôle de grand frère. En dehors de la foule, on retrouve nos moments à nous, entre un père et son fils. Aux JO, c’était le seul qui pouvait venir dans ma chambre !  Que ce soit pour les parents ou pour les enfants, il faut s’efforcer de rester à sa place.

France Net Infos : Maintenant que les JO sont finis, quels sont vos projets ? 

Jackson Richardson : Je continue de temps à temps à faire du coaching dans le développement personnel. Maintenant, je suis courtier en assurances dans le sport. C’est une nouvelle aventure dans laquelle je me projette. C’est important de conseiller et d’accompagner. C’est comme un devoir de vie pour moi. On n’est à l’abri de rien. Ceux qui sont dans l’élite sont bien entourés et ont des agents. Pour les autres, ça peut être plus difficile…

France Net Infos : Là encore, vous avez en quelque sorte ce rôle de grand frère…

Jackson Richardson : J’ai toujours eu à coeur de valoriser mon sport. Et puis, mes parents m’ont transmis des valeurs. Mon père disait toujours que le respect commence par soi-même. La culture et l’éducation que j’ai eues font qu’aujourd’hui je sais pourquoi je suis sur terre. J’ai une mission. On dit que quand on donne un sourire, on reçoit un sourire. Je fonctionne comme ça !

A propos Laurence

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