“Jukebox Motel” le premier roman de Tom Graffin

“Jukebox Motel” sonne comme un titre Country des années 70, il s’agit pourtant bien là du roman écrit par Tom Graffin aux Éditions JC Lattés. Je n’irai pas par quatre chemins : “This book is amazing !”. À tel point que j’ai cru à une imposture lorsque j’ai su qu’il s’agissait là de son premier roman. Quelle plume ! Je n’ai franchement pas l’habitude d’être aussi enjouée lorsque je vous présente un nouveau livre. Aussi, j’espère ne pas trop vous en révéler, de façon à ce que vous ayez le même effet de surprise que moi, du début jusqu’à la fin.

La quatrième de couverture :

"Jukebox Motel" le premier roman de Tom Graffin
Jukebox Motel – Tom Graffin

“Je suis arrivé à Los Angeles à l’heure où les bars commencent à se vider. Je venais de traverser les États‑Unis comme dans un film. Une lumière héroïque voilait ma vue d’un rayonnement fossile de faible intensité, comme si la peau rouge de l’Amérique s’était à jamais imprimée sur ma rétine.”

1965 : Fuyant l’étroit univers familial, le jeune Thomas Shaper part sillonner les États-Unis et découvre la peinture. Dix toiles et une fortune plus tard, c’est un homme riche mais déraciné, étourdi par la folie du monde qui l’entoure. Sa rencontre avec Johnny Cash, dans un bar de Los Angeles, est de celles qui aimantent une vie. Le chanteur, pourtant au sommet de sa gloire, ne se reconnaît plus et rêve d’un endroit où trouver la paix. Thomas Shaper n’aura de cesse de trouver cet endroit. Le Jukebox Motel, où les hommes renaissent au monde. Où les femmes reviennent toujours. Où les lumières se voilent. Pour mieux rayonner ensuite.

Mon avis :

Il est rare que je rentre aussi facilement dans l’univers d’un auteur, et pourtant… “Jukebox Motel” m’a saisi directement. Je me suis prêtée bien volontiers au jeu du rêve américain, en suivant Thomas Shaper dans sa recherche du bonheur, depuis le “Pays Natal” jusqu’à la “Terre Promise”.

Car oui, je raffole de ce genre d’histoire. Oui, je suis très admirative des gens qui osent tout quitter pour voyager et se lancer dans de nouveaux projets, voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Thomas Shaper est un exemple de courage. Il a le courage d’assumer ses choix, de quitter ses terres – sa famille et ses racines – sans vraiment savoir ce qui l’attend. Il est d’autant plus courageux qu’il se met à dos une partie de sa famille, notamment son père. Mais les ambitions qui animent Tom sont différentes, il souhaite tracer sa route en accord avec ses propres choix. Il quitte donc les champs de fraises du Québec pour la “Fortune” californienne, en quête de réussite et de reconnaissance. La narration est rythmée au son des rencontres qu’il fait avec les plus grands chanteurs que nous connaissons, tels que Johnny Cash, Jimmy, ou encore Elvis. Ils se réfugient tous dans son diable d’endroit – le Jukebox Motel – qu’il a construit de ses mains et dont il est très fier.

Le personnage de Tom Shaper ou Robert Fury (appelez-le comme vous voulez) est vraiment très intéressant : on arrive à discerner l’enfant fortement enraciné à ses terres (qu’il s’efforce de rejeter) et son côté aventurier (qu’il s’efforce d’assumer). En tout cas, au départ… Car, si le personnage de Tom paraît s’accommoder facilement de la situation, on se rend vite compte qu’il est en fait très complexe, ne sachant pas toujours s’il est heureux et fier de ce qu’il entreprend. Constamment tiraillé, il aura tendance à se perdre dans ce Jukebox Motel. Mais alors, qui est réellement Tom Shaper ? Un artiste ? Un mec qui s’est trouvé au bon endroit au bon moment ? Pas vraiment ! Pour moi, cela ne fait aucun doute, Tom Shaper possède clairement des valeurs paternelles, sinon comment aurait-il pu s’imposer comme le riche peintre Robert Fury ? Il n’en reste pas moins un être sensible aux faiblesses palpables, telles que l’indamour, sa fille ou encore ses parents. Tom se retrouve très souvent face à lui-même : difficulté de fonder quelque chose de solide, mais toujours déterminé à réussir. Au fond, n’est-il pas encore plus difficile de revenir en arrière ?

On retrouve des passages écrits avec énormément de pudeur, la plume de l’auteur est sincère et touchante. J’ai été charmé par ce naturel qui découle de chaque mot prononcé, de chacune des histoires narrées alors qu’elles résident directement de l’imagination de l’auteur. Il a l’art et la manière de nous faire croire à une histoire vraie, c’est incroyable. Entre rencontres, amours, musiques country, projets, voyages, on le suit avec énormément de plaisir et d’attention. On passe par un tas de sentiments : joies, surprises, blessures, nostalgie, amertumes, amours, tristesse, etc.

Dans ce livre, énormément de sujets chers à mon cœur y sont abordés : la forte connexion avec ses origines, la recherche de soi, l’amour, et cette famille que l’on se crée pour combler l’absence des siens. Mais surtout l’espoir, l’espoir que les choses peuvent aller mieux, qu’elles peuvent changer si on s’en donne les moyens. J’ai été très émue par la BO qui accompagne le livre. Je vous conseille de l’écouter une fois que vous l’aurez refermé. J’ai été empreinte d’une telle émotion que cela a créée en moi l’envie de le réouvrir et de le lire à nouveau.

Ah, j’oubliais … J’ai enfin compris la signification que pouvait avoir un diable d’endroit… Merci Tom Graffin !

 

 

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