La tige, le poil et le neutrino !

Les lumières s’éteignent, et comme par magie, la ville disparaît. Echappé d’un cinéma entre Wes Anderson et Jacques Tati, Thierry Gibault apparaît une valise à la main, une étincelle dans les yeux et une langue bien pendu

 

Le quartier est bruyant et bordélique, la rue, déserte et bétonnée, le décor, abandonné et presque inquiétant. Pourtant, au beau milieu du XVIIIème arrondissement de Paris, une vingtaine de spectateurs attendent assis sous une tente colorée que La tige, le poil et le neutrino montre le bout de son nez. Les lumières s’éteignent, et comme par magie, la ville disparaît. Echappé d’un cinéma entre Wes Anderson et Jacques Tati, Thierry Gibault apparaît une valise à la main, une étincelle dans les yeux et une langue bien pendue. Il s’agira pendant une soixantaine de minutes d’écouter les demi-plaintes absurdes d’un voyageur abasourdi par les complications de l’existence, la reproduction des escargots, l’œuvre du Big Bang, la vie d’un ver solitaire et la vitesse de la lumière. Le programme est fou, le processus, attachant. Le public est pris dans le fil de la réflexion – notamment une femme qui partagera un verre de vin avec le comédien, en pleine imitation de mollusque amoureux – tandis que le décor pourtant très abstrait évolue pour créer un lieu empreint de fantastique.

 

La tige, le poil et le neutrino

Le non-spectacle de Thierry Gibault – qui est apparu chez Jeunet et Tavernier en plus de ses participations actives au théâtre – n’est pas exempt de défauts et de failles. La narration est décousue et fébrile, et le sujet, si vaste et passionnant que l’entendre s’extasier sur certains éléments nous poussent à espérer qu’il en fasse de même pour beaucoup d’autres. Toutefois, lorsque la lumière et l’homme disparaissent pour laisser place à l’épilogue – où le spectateur est invité à découvrir l’infini dans le minuscule – il devient évident qu’un essai de cette ampleur ne devrait en aucun cas pâtir de ses limites mais être encouragé à poursuivre dans une voie si peu ordinaire.

 

La tige, le poil et le neutrino

Mis en scène et écrit par Thierry Gibault

Du 14 avril au 1er mai au Grand Parquet, 20 bis rue du Département, 75018 Paris

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