Le baiser de Gustav : le dernier roman de Martine Magnin

Les Editions Pierre Philippe créées en 2011 sont dirigées par Philippe Villette, qui lance en 2016 les Productions Pierre Philippe.

Cette jeune structure indépendante basée en Suisse avec un bureau sur Paris, privilégie l’édition de romans. C’est dans ce cadre qu’elle nous propose le dernier livre de Martine Magnin “Le baiser de Gustav”.

Auteur, essayiste et romancière, Martine Magnin est une femme comme je les aime, passionnée, engagée, amoureuse de la vie, de la littérature et des mots … ces mots qu’elle manie avec une grâce et une dextérité peu communes tout le long de sa belle bibliographie.

Elle nous offre son nouveau roman “Le baiser de Gustav”  que j’aurais bien du mal à qualifier tant j’ai été séduite par l’originalité du propos et la singularité de son écriture picturale qui m’évoque la formule attribuée à Simonidès « la poésie est une peinture parlante et la peinture une poésie muette ».

Fervents admirateurs de Klimt dont les oeuvres sont exposées au Grand Palais, Lucie et son père partagent le bonheur d’être ensemble et la joie de s’émerveiller une fois de plus devant le génie créatif du peintre symboliste autrichien …

… Et puis en rentrant, une bombe explose dans le métro, des  dizaines  de morts dont le père de Lucie celle-ci tombe dans un coma profond. Nous vivons jour après jour, ce long calvaire de retour, d’hypothétique retour, avec Lucie et “les autres”.

Les autres … la soeur, l’amie, le mari aimant, les adorables jumelles qui attendent le coeur battant le retour de leur maman, le corps médical, les tendres murmures prononcés à son oreille, le bruit de la machine qui la relie à la vie, au souffle de la vie, ponctuent ces journées d’hopital tristes et silencieuses.

Près du corps de “la belle dormeuse” les autres, souvent des femmes s’affrontent, s’allient, s’aiment ou osent s’aimer en partageant un quotidien d’incertitude avec un chevalier blanc usé d’amour …

Lucie au coeur de son profond sommeil, luttant pour rester ou pour partir, elle ne sait pas encore “s’enfonce voluptueusement dans son cocon moelleux”, tendrement protégée par les bras de son père.

Son voyage initiatique au travers de l’oeuvre de Klimt, son sommeil pailleté d’or ponctué d’échanges vaporeux avec son père, la comblent de volupté et en même temps d’angoisse.

Les jours, les semaines passent, les autres se démènent avec leur affection, leurs passions, leurs désirs, ou leur égoisme, Lucie la luciole nage en eaux troubles “en vacances de moi-même” dit-elle …

… Elle devient la muse, l’héroine du Cycle de la vie, la Danae endormie de Klimt ou pourquoi par l’Espoir d’une renaissance … “Elle touche les nuages nacrés et se dissout dans leur lumière”, encore hésitante de son devenir que je ne dévoilerai pas.

Le baiser de Gustav est une ode aux femmes, à la mère, à la soeur, à la séductrice … c’est sûr Martine Magnin aime les femmes dans leur liberté et leur générosité, comme Klimt qui “laisse parler ses peintures de la féminité.”

 

 

 

 

 

 

A propos dominique iwan

Parallèlement à une vie professionnelle tournée vers le monde des matériaux polymères et un bref passage dans la sphère publicitaire en tant que maquettiste, ma vie a été guidée par deux passions, l'écriture (un livre que je suis sur le point de terminer ... je me mettrai ensuite en quête d'un éditeur ... des nouvelles pour enfants, et la sculpture avec la création d'un blog en 2014 " entre Ciel Ether ". Je collabore au site www.francenetinfos.com depuis près de 5 ans, particulièrement dans le domaine littéraire, avec déjà l'écriture d'une centaine de chroniques.

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2 commentaires

  1. Corinne Hebert

    merci pour cette chronique qui rend évident le désir urgent de lire ce livre. Déjà un titre très prometteur pour les amoureux de la peinture et particulièrement de Klimt. D’autant plus après la lecture de cette chronique.

    • dominique iwan

      Merci Corinne pour ton commentaire sur ma chronique, ce livre est en effet un coup de coeur littéraire et pictural. Bonne lecture si tu te le procures.

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