Les filles de Salem, une bande dessinée de Thomas Gilbert

Les filles de Salem s’inspire de l’histoire vraie du procès des sorcières de Salem. Une bande dessinée de Thomas Gilbert, parue aux éditions Dargaud, en septembre 2018, qui offre un récit poignant, angoissant, entre obscurantisme, ignorance, tradition, extrémisme religieux et domination masculine…

les-filles-de-salem-bd-dargaudAbigail est une jeune fille de treize ans, elle habite avec ses parents à Salem Village. Elle a vécu une enfance heureuse, petite, elle était à l’abri des soucis. Mais il y eut un jour fatidique, une journée de forte chaleur, un jour de labeur, d’odeurs entêtantes… Les hommes travaillaient aux champs, ramassant les récoltes. La jeune fille, elle portait à la rivière, pour remplir son seau d’eau. Alors qu’elle saluait tout le monde, Peter l’interpella, lui proposant de porter son seau. Puis il lui rappelle leur enfance, ils étaient tous les deux, avec d’autres amis et jouaient souvent ensemble. Il se souvenait qu’Abigail aimait bien l’âne des O’Davoren, elle adorait lui caresser les oreilles. Aussi, il lui offre un petit âne de bois, qu’il a taillé lui-même en mémoire de ce beau souvenir. Abigail lui saute au cou, le remercie, le jeune garçon est un peu gêné, mais très content. Derrière lui, les hommes se moquent de ses sentiments…

les-filles-de-salem-bd-dargaud-extraitLe récit est très entraînant, captivant et angoissant, découpé en plusieurs chapitres, permettant une lecture plus agréable et bien découpée. La bande dessinée s’inspire des faits réels, et notamment du procès des sorcières de Salem, qui s’est tenu en 1692, à Salem Village, Danvers aujourd’hui. Un drame historique célèbre, qui prend forme ici, avec le témoignage d’une jeune fille, qui sent que les choses basculent, petit à petit, entre incompréhension et hystérie collective, puritanisme et extrémisme religieux. La folie s’empare, petit à petit, des habitants du village, qui voient le mal partout. Pour eux, leurs malheurs qui ne cessent, sont dû aux agissements de sorcières, qui séviraient au sein de leur communauté. La confrontation avec l’obscurantisme est vive, dans cette bande dessinée angoissante, bien menée, assez violente et touchante. Le dessin, aux traits fins et dynamiques, est agréable et atypique.

Les filles de Salem est un bel ouvrage, une bande dessinée violente, touchante et angoissante, inspirée de faits réels, qui revient sur le drame du procès des sorcières de Salem. Un album qui propose le point de vue d’une adolescente, qui se voit confrontée à une hystérie collective, une spirale destructrice, entre obscurantisme et extrémisme religieux.

A propos celine.durindel

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