L’homme qui tue les gens de Stan Jones

Les éditions du Masque présentent le premier épisode d’une série : L’homme qui tue les gens de Stan Jones, aventures policières en Alaska.

l'homme qui tue des gensL’histoire du livre :
L’homme qui tue les gens, l’innukaknaaluk en inupiat, la langue parlée par la communauté esquimau du Nord de l’Alaska, c’est le méchant. Dans le paisible bourg de Chuchki, dans la baie du même nom, la police n’a à régler, en général, que des histoires de bagarres à la sortie du bar du coin, où les autochtones, un peu désœuvrés, sont bien trop alcoolisés. Il faut dire que c’est difficile, pour ces tribus de pêcheurs de baleine et de phoques, de s’adapter à la vie moderne, à l’américaine.

Alcool, chômage, obésité, ennui, misère sociale, violences conjugales sont leur banal quotidien. Depuis peu pourtant, la corporation internationale GeoNord a ouvert une mine au nord de Chuchki, la Gray Wolf, accessible en avion ou, si la glace est assez solide, en motoneige. Elle a donc offert du travail pour de nombreux habitants privilégiant les embauches locales. C’est dire que Nathan Active, state trooper de son état, s’ennuie ferme. Il rêve d’une mutation à Anchorage, la capitale où il a grandi, adopté par des Blancs qui l’ont élevé après que sa mère, âgée de 16 ans à l’époque, l’a abandonné. Pourtant, tout va changer pour Nathan. À quelques jours d’intervalle, deux hommes sont retrouvés morts, après avoir mis fin à leurs jours. Deux suicides dans la même semaine, ça fait beaucoup pour une petite ville comme Chuchki. Interrogeant les témoins, Active tombe sur Tillie, une vieille clocharde complètement imbibée. Elle le prévient : c’est L’innukaknaaluk le responsable. Or une chose est sûre : le point commun entre les deux suicidés, c’est qu’ils étaient l’un et l’autre des employés a priori comblés de la Gray Wolf…

Mon avis de lectrice :

Ce livre détient en lui toute l’âpreté de l’Alaska ! Stan Jones décrit avec précision la magnificence sauvage des paysages, la froideur du climat, le mordant du blizzard. Avec beaucoup de talent, il brosse une galerie de portraits des gens du cru, avec leur roideur, leur langage simpliste qui contraste avec la droiture de leurs valeurs et leur sens de la convivialité. On est complètement dépaysé à la lecture de ce roman, avec les descriptions magnifiques et imagées des paysages du grand Nord. On s’y croirait vraiment… On dit que l’être humain s’adapte à tout, même aux conditions de vie extrêmes, Stan Jones décrit à la perfection le quotidien de ces gens qui luttent contre les éléments à chaque moment de leur vie.

J’ai beaucoup apprécié le récit des coutumes, mélange de croyances esquimau et de fables. L’auteur évoque avec finesse des sujets épineux mais universels comme le suicide des jeunes dans les campagnes reculées, l’alcoolisme qui pousse à la violence sur les autres et sur soi. Il parle aussi de la désertification de ces contrées lointaines, du désespoir d’une génération éloignée de la société de consommation. On s’attache au personnage de Nathan Active, ce policier qui se trouve à enquêter sur une série de suicides qui pourraient être des meurtres. Ce premier volet des aventures de Nathan Active laisse présager une série très originale, dans un univers glacial mais chaleureux à la fois.  A noter l’excellence de la traduction qui retranscrit tout le relief du récit avec les effets d’écriture, de style et de langage que veut rendre l’auteur. Un travail admirable, à lire absolument, bien au chaud sous une couverture…

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