Cela fait presque 10 années que l’artiste international, n’avait pas présenté des oeuvres récentes dans un musée…Habitué des galeries d’art et des grands rendez-vous de l’art, le plasticien de 87 ans, a su conserver une éternelle jeunesse dans un travail de composition, sur des grands formats. Au musée Paul Valéry de Sète, depuis l’été dernier, c’est l’un des évènements artistiques majeurs, sur l’art contemporain. Martial Raysse confirme l’artiste besogneux qu’il est, avec la présentation de gigantesques tableaux, dont certains lui ont demandé plusieurs mois de conception, étalés sur presque deux ans en atelier, dans son sud-ouest, où séjourne le peintre !
Le musée Paul Valéry organise l’une des grandes expositions d’Occitanie !
Jusqu’au 5 novembre, on pourra admirer le travail de l’artiste, qui a oeuvré pour que ses tableaux puissent parfaitement s’insérer dans un acheminement, prenant forme dans le temps. On savait qu’avec Pierre Soulages, son travail a touché les sommets de la finance artistique avec un record (4,8 millions d’euros-Sotheby’s Londres) pour “l’année dernière à Capri”. En effet, c’est un collectionneur américain qui a déboursé un prix, où la spéculation a dépassé quatre fois l’estimation du chef d’oeuvre.
Mais n’en déplaise aux mauvaises langues, c’est aussi François Pinault qui possède de nombreuses pièces de l’artiste, devenant ainsi le 1er mécène de Martial Raysse. À ce titre, l’homme d’affaires français a permis au plasticien d’exposer au musée d’art moderne de la ville de Paris, ainsi qu’au Palazzo Grassi, coup double pour le peintre, qui dorénavant se hisse au sommet de l’art contemporain.
Méthodiquement Martial Raysse a tissé sa toile…
Dans toutes les écoles des Beaux Arts, les élèves étudient la sculpture et la peinture de l’artiste. Encore une fois, les derniers tableaux du peintre questionnent
Chez Martial Raysse, il y a un avant et un après 1968, même si l’artiste se défend de ne pas vouloir faire de la politique, au sens stricte du terme.Si il est un des rares artistes à rompre avec le marché de l’art, et la venue des années “Pop des années 1960” dont il était un des pionniers, ou porte parole. Aujourd’hui son travail s’accoutume de ses angoisses, peut-être de son pessimisme, mais il permet de mieux cerner l’homme, sur sa face voilée d’un humanisme intemporel.
L’homme puise dans la mythologie et les légendes, pour peaufiner son parcours d’esthète. Évoquant, Diane ou Artémis, il brouille les cartes de la nudité que les romains ont longtemps mis en avant dans leur regard artistique. Commodité ou humour ? Un peu les deux mon commandant, aurais-je tendance à dire. En tout cas sur les deux heures de visite, le charme de sa technique acrylique où l’huile peut se télescoper dans le mélange des genres, forge le respect pour celui qui n’a plus de secret dans l’harmonie des couleurs, seul rempart pour le plasticien qui surement a encore pleins de projets à nous transmettre.
On peut visiter le site Sétois https://www.museepaulvalery-sete.fr
Éric Fontaine (dans la cité de Brassens)