Rencontre avec Sami Outalbali bientôt à l’affiche de Novembre de Cédric Jimenez

En avril dernier, Sami Outalbali était membre du jury de la cinquième édition de CANNESERIES aux côtés notamment de Fanny Herrero et Anne Marivin. A 23 ans seulement, il a déjà une longue carrière, faite de choix variés à la télévision comme au cinéma. Il semble à l’aise où qu’il soit : on l’a vu dans plusieurs séries, Fiertés mais aussi Les Grands, Mortel et plus récemment dans Sex Education qui remporte un vif succès sur Netflix. Au cinéma, il passe avec la même aisance des Tuche à l’univers d’Alain Guiraudie. Il était nommé au César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans Une histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid. Le film avait été présenté l’année dernière au Festival de Cannes, à la semaine de la critique, où il avait séduit à la fois le public et la presse. Dans quelques jours, il sera de retour sur la Croisette avec toute l’équipe de Novembre, le nouveau film très attendu de Cédric Jimenez, sur les attentats du 13 novembre. Cannes est décidémént une ville qui semble parfaitement convenir à Sami Outalbali. Nous l’avons rencontré entre deux projections pendant le festival CANNESERIES. Il est revenu sur sa filmographie et nous a parlé de Novembre. Rencontre avec un jeune comédien non seulement talentueux mais aussi passionné et passionnant.

France Net Infos : Vous avez déjà une longue carrière. Votre filmographie est faite de choix très variés, aussi bien à la télévision qu’au cinéma….

Sami Outalbali : En fait, je n’ai pas vraiment de critères. Je lis assez vite les scénarios. En général, quand je mets du temps à lire, ce n’est pas bon signe ! Si je me sens impliqué et que j’ai une petite boule au ventre quand le personnage ne va pas bien, au contraire, c’est plutôt bon signe ! Je m’imagine dedans et je me dis que j’aimerais bien que ce personnage, ce soit moi…

France Net Infos : Vous avez été nommé au César du meilleur jeune espoir masculin. Qu’est-ce qui vous avait attiré dans le personnage d’Ahmed dans Une histoire d’amour et de désir ?

Sami Outalbali : Quand Leyla Bouzid m’avait parlé du scénario, j’avais très envie de le lire et quand je l’ai lu, j’avais très envie de faire partie de cette histoire et de jouer ce garçon. Je ne pouvais pas être plus heureux du film qu’elle a fait. Il a eu une vie magnifique. On a fait la clôture de la Semaine de la critique du Festival de Cannes ; on a eu deux prix au festival d’Angoulême puis il y a eu les César…

France Net Infos : On vous a vu récemment dans le dernier film d’Alain Guiraudie…

Sami Outalbali : J’avais très envie de travailler avec lui. J’avais adoré L’inconnu du lac. D’ailleurs, j’avais passé un casting pour le rôle principal. On m’a ensuite appelé pour son dernier film, Viens je t’emmène. Je suis très content de l’avoir fait. Sur le plateau, Guiraudie est très drôle et très précis. C’était un plaisir de tourner avec lui.

France Net Infos : Ces deux films n’ont rien à voir avec Sex Education, ce qui peut surprendre vos fans…

Sami Outalbali : Je pense que je ne réfléchis pas en terme d’attentes. J’essaie de faire des choix instinctifs, en essayant d’être connecté à mes émotions quand je lis et que je découvre un projet. Je ne pense pas forcément à ce que j’ai fait avant et à la façon dont les gens vont réagir. Si j’ai envie d’accepter un projet, je le fais. Si ça plaît, tant mieux, sinon tant pis. Je suis bien quand je tourne et je me sens encore mieux quand je fais des choses que j’aime.

France Net Infos : Vous serez bientôt à l’affiche de Novembre de Cédric Jimenez. C’est un film très attendu…

Sami Outalbali : Je joue l’un des policiers de la sous-direction anti-terroriste. Dans mon équipe, je suis avec Anaïs Demoustier et Raphaël Quenard. Dans le casting, il y a plein de très bons acteurs : Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain notamment. C’était un très beau tournage. Un vrai plaisir. C’est intéressant de jouer dans un film qui raconte cette histoire-là. On se souvient tous de ce qu’on faisait et de là où on était quand c’est arrivé. On a tous été touchés mais on ne connaît pas l’histoire de ces hommes et de ces femmes, dont le travail est d’empêcher que de telles horreurs arrivent. Devoir raconter leurs histoires, c’était fort. On a travaillé avec des policiers. Il fallait absolument être crédibles. C’est un film important, nécessaire et très utile, qui arrive au bon moment. Jusqu’à maintenant, il n’y avait jamais eu de film sur ces attentats. Je pense que Cédric a fait un film qui va toucher les gens.

France Net Infos : Avez-vous des projets de séries ?

Sami Outalbali : Je suis en train de travailler sur la prochaine création de Canal +. Je n’en dis pas plus…

France Net Infos : Vous semblez très rigoureux. Le travail est important pour vous…

Sami Outalbali : Bien sûr. Le travail paye, à différentes mesures mais ça ne va pas forcément avec le bonheur. Je trouve mon équilibre dans le travail. Je pense que pour le théâtre et le cinéma, le travail, c’est la vraie clé. Quand j’ai eu la chance de rencontrer des acteurs que j’admire énormément, ils m’ont tous parlé de l’importance du travail. C’est le seul conseil que je donnerais à des jeunes qui voudraient faire ce métier. La célébrité n’est pas une finalité. Quand on travaille énormément, la seule personne à qui on peut reprocher quoi que ce soit, c’est soi-même. Le cinéma est un métier où il ne faut rien attendre des autres. Devant la caméra, il n’y a que soi. A la longue, c’est un métier très solitaire. J’ai eu la chance de tourner très jeune et j’ai donc été habitué à accepter les moments de solitude. C’est ce qui m’a beaucoup aidé quand j’ai tourné plusieurs mois à l’étranger Sex Education… Ca aurait été pire si je n’avais pas été habitué à être seul…De même, dans les moments de doute et de difficultés, si je n’avais pas eu comme réflexe de me plonger dans le travail, j’aurais moins bien vécu certaines choses qui me sont arrivées. Se plonger dans ce mécanisme de travail, je trouve que c’est très salvateur.

France Net Infos : Dans ces moments de solitude, y-a-t-il des lectures qui vous nourrissent ?

Sami Outalbali : Je suis un grand fan d’Amin Maalouf, que je lis et relis. La lecture me fait du bien, alors que quand j’étais au collège et au lycée, j’avais du mal avec les livres obligatoires. J’étais en terminale littéraire et on m’a donné à lire des livres vraiment bien, ce qui m’a réconcilié avec la lecture. Maintenant, c’est devenu très important pour moi de lire. Quand je lis, j’arrive à rester concentré et ça me fait du bien ; c’est comme quand je tourne.

A propos Laurence

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