Seul sur Mars de Ridley Scott, un avant goût de la mission Mars one ?

Depuis plusieurs années, projecteurs et caméras sont à nouveaux tournés vers l’espace. Gravity, et surtout Interstaller ont ouvert en fiction la brèche de l’atmosphère. En parallèle la célèbre mission Mars one, qui entend d’ici une dizaine d’année faire de cette planète une colonie humaine, ancre nos imaginaires dans la réalité. Le réalisateur américain Ridley Scott à nouveau, s’empare du sujet dans un film intergalactique intitulé Seul sur Mars.

The-MartianTout est dans le titre

Nous sommes en 2029. Grâce à un projet ambitieux d’ampleur internationale appelé Arès, une équipe d’astronautes pose pour la première fois les pieds sur Mars. Leur objectif: effectuer des analyses afin d’étudier l’adéquation entre la planète rouge et la vie humaine. Tout se déroule à merveille, les derniers prélèvements d’échantillons arrivent à leurs termes, lorsque, tout à coup, une tempête survient. Le vaisseau est contraint à la fuite, laissant derrière lui un de ses membres, Mark Watney (Matt Damon), plus vif que mort…

Une réalisation innovante compensant une thématique redondante

Après avoir touché à tous les genres ou presque, des fresques historiques (1492: Christophe Colomb, Gladiator, Kingdom of Heaven, Robin des Bois) au thriller (Hannibal) en passant par la pègre (Black Rain, American Gangster), le réalisateur septuagénaire semble revenir à son amour de jeunesse: la science fiction. Passionné par les Star Wars, fasciné par L’odyssée de l’espace, Ridley Scott s’est déjà introduit dans le genre avec Alien (1979), Blade Runner (1982) et plus récemment Prometheus (2012). Il entend désormais relancer la saga d’Alien avec trois nouveaux projets de réalisations et celle de Blade Runner en tant que producteur.
Il s’empare ici d’une thématique déjà abondamment traitée au cinéma: la conquête de Mars. Rien de très original, plus particulièrement depuis que l’homme a conscience que la Terre ne pourra éternellement subvenir aux besoins de l’Humanité… Initialement, la mission Arès se borne uniquement à récolter des informations sur la planète pour déterminer si l’homme à des chances de pouvoir un jour y vivre. Mais en l’espace de quelques instants, le paysage se transforme et l’enjeux aussi. Cette phase de transition marque le passage entre une sorte d’Eden lunaire du silence, de l’uniformité, de la quiétude, à une planète rouge hostile, froide, impropre à la vie. C’est dans ce cadre peu enchanteur, malgré quelques ressemblances avec Ayers Rock en Australie, que Mark Watney essayera tant bien que mal de survivre en colonisant la planète.
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Que cela soit dit d’emblée, il ne sera nullement question dans Seul sur Mars, d’histoires de martiens ou autres extraterrestres. Oubliez la rencontre de l’astronaute avec d’étranges autochtones qui, comme dans Planète rouge, tourne souvent au vinaigre (à l’instar de ce film d’ailleurs: un bien mauvais cru…). Mark Watney est véritablement seul sur cette immense planète, éloignée de 250 millions de kilomètres de la Terre. De sorte que l’on assiste presque à un film réaliste sur la confrontation d’un homme et d’un environnement hostile. Ridley Scott accorde une place remarquable aux détails, à tout ce qui apporte une touche de réalisme. L’alimentation, l’énergie, la communication, la culture aussi, à travers une bande son disco assez anachronique mais qui se révèle finalement adapté au challenge. Bien sûr le cadre déstabilise: il est rare de cultiver son potager en combinaison de cosmonaute ! Néanmoins la transposition de ces problématiques communes à tout survivor, dans ce cadre si particulier qu’est la planète Mars, est réalisée avec talent.

Mark Watney, l’astronaute-botaniste: Hercule ou Prométhée du XXIe siècle ?

Affublé d’une tenue quasiment similaire à celle qu’il portait dans Interstaller il y a un an, Matt Damon reprend le rôle de l’astronaute colon échoué dans l’espace. Une répétition ? Non. Dans Interstaller sa solitude lui avait fait perdre la tête, il sombrait dans la folie et la dernière chose qu’il désirait était de quitter sa planète. Syndrome de Stockholm en bref. Ici, c’est l’inverse. Quelques instants seulement après avoir pris conscience de la situation, il prépare déjà instinctivement son évasion. Sa formation de botaniste lui permet rapidement de devenir le premier producteur bio de pommes de terres martiennes. Sa débrouillardise elle, lui permet de joindre ses copains de la Nasa sur Terre qui le pensaient mort. La volonté dont fait preuve le personnage est touchante: il veut ardemment rester en vie et retourner sur Terre alors qu’il semble n’y avoir aucune attache, ni liens affectif ou sentimental.  Il accepte la situation avec humour et détermination. Aucun cynisme ou pessimisme donc dans la philosophie de Seul sur Mars. Ridley Scott semble croire au surhomme, et cela fait du bien.
Seul sur Mars
Mark Watney serait donc un surhomme ? Le propos doit être relativisé. Contrairement à Cooper (Matthew McConaughey) dans Interstaller et comme le docteur Ryan Stone (Sandra Bullock) avec Matt Kowalsky (Georges Clonney) dans Gravity, notre Robinson a son Vendredi. Il peut compter sur l’appui crucial de la Nasa qui ne l’abandonnera pas. Mieux, l’émouvante mobilisation de l’opinion publique en faveur de son sauvetage permettra l’alliance de l’agence spatiale américaine et de la Chine. Plus on est de fous, plus on rit !
Seul sur Mars nous livre une belle leçon de vie et une vision optimiste de ce beau rêve en phase de devenir réalité: conquérir la planète rouge.

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Un commentaire

  1. Sculpteur 3d

    J’ai vu le film et je pense comme beaucoup (Buzz Aldrin en tête) qu’un aller-simple / sans retour est la meilleure option. Mark Watney, c’est l’Adam (Adam et Eve) du XXIème siècle en effet… Voir carrément le messie martien!

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