La 26ème édition des Vieilles Charrues vient de s’achever. J’ai eu le privilège de couvrir ce festival pour France Net Infos . 4 Jours de festivités, 4 scènes et 70 concerts. J’ai donc fait des sauts de puces d’une scène à l’autre pour écouter quelques morceaux des différents concerts.

Les premières notes du festival ont été données par Iseo & Dodosound, suivi de Talisco qui a donné un premier frisson au public avec sa chanson The Keys. « j’ai composé cette chanson dans un petit studio, je suis surpris de voir les gens la connaître et la reprendre » Pour celui qui a commencé à écrire des textes dès l’âge de 13 ans, « c’est hyper difficile de monter sur scène, la scène, c’est pas mon truc, mais les choses se sont décantées avec le temps » On peut le tranquilliser, il a assuré. Puis, c’est au tour de Deluxe d’enflammer la scène Glenmor. Groupe français qui chante en anglais, comme beaucoup (trop?) sur ce festival. Mais beaucoup de plaisir à écouter les mélodies et voir les chorégraphies et les costumes de scène. Un petit instant en compagnie de la jolie Rocky, avant le concert de M, accompagné de Toumani et Sidiki Diabaté et Fatoumata Diawara. Lanomali de M reste un beau spectacle mélangeant les cultures. Très attendu à Carhaix cette année, c’était Manu Chao qui a ravi son public en reprenant ses titres et ceux de la Mano Negra. 2H15 de concert, peut-être un petit peu trop long ! mais entrecoupé d’une revendication paysanne, notamment pour lutter contre Monsanto. Il s’ensuivit une chanson : Fuera Monsanto. Place au rap, avec PNL qui a proposé une belle scénographie avec projection de vidéos et jeux de lumière. Un bémol, la qualité d’écoute a été perturbée par la sono de la scène Grall. Le final de cette première journée a été confié au groupe électro Justice. Petit coup de coeur pour The Inspector Cluzo, groupe rock-funk français qui a introduit son concert de manière humoristique. Musique de film, instrument médiéval avant de « balancer du gros son ».

Journée 2 :
Atmosphère celtisante en ce deuxième jour de festival. Sur la scène Gwernig, Erik Marchand, le chanteur breton et le pianiste de jazz franco-serbe Bojan Z ont débuté cette journée suivi par The Celtic Social Club. Ces derniers, lors de leur tournée ont fait quelques rencontres musicales marquantes et ont décidé d’inviter avec eux spécialement pour les Vieilles Charrues d’autres musiciens : Moustafa Laannbi, génial joueur algérien de darbouka, Gangzi Tulegur, chanteur mongol, Roy Harter, accordéoniste new-yorkais et le sénégalais Faada Freddy. Ça danse devant la scène Kerouac ! Puis ce sont les Dropkick Murphys, groupe originaire de Boston, qui vont poursuivre le show, avec du punk celtique. Chaud, chaud sur la scène Glenmor.

Un petit détour par la scène Grall pour découvrir Sônge, la jeune quimpéroise, étoile montante du R’n’B français, avant d’écouter Faada freddy. » Nous sommes d’une seule patrie : la Terre. Nous sommes d’une seule race : l’humanité » Moment attendu de cette fin d’après-midi, le concert de Renaud. Il est apparu fatigué, mais comme il le dit, il vient de faire près de 110 concerts et malgré tout il se sent un peu stressé ici à Carhaix. Cependant, l’enchaînement de ses tubes repris par un public fidèle fera que tout le monde passera un bon moment, rempli d’émotion. Un petit en-cas, et on passe au rap de MHD, connu pour Champions League, suivi de Phoenix avec un concert sans surprise, Kungs qui n’a pas encore 21 ans, a fait dansé Kerampuilh et finit son concert, 14 juillet oblige, par une Marseillaise. Final du soir, Die Antwoord, groupe sud-africain qui ont ouvert le concert avec l’intro de Carmina Burana, spectacle impeccable.
Journée 3 :
Beaucoup de monde en ce début d’après-midi pour le premier concert du jour, celui de Vianney, qui a vu le public reprendre en choeur ses plus grands tubes : Pas là, Je m’en vais. Puis, c’est Camille qui a laissé un souvenir mitigé par un concert un peu mollasson. Puis gros coup de coeur pour les Naïve New Beaters qui ont fait chalouper le public. Beaucoup d’humour et un accent si particulier ! Un petit crochet vers la scène Gwernig pour assister à la prestation de Gaye Su Akyol, chanteuse engagée turque. Retour aux grandes scènes pour découvrir les rockers anglais de Royal Blood et surtout le rappeur ultra engagé Kery James, qui accuse les médias de manipulation dans sa chanson Vent d’Etat, critique les politiciens dans Racailles. Du lourd ! Les canadiens d’Arcade Fire ont par la suite donné un concert impeccable avant le flop de la soirée. Celui de M.I.A. qui a commencé avec 10 minutes de retard son show et finit 15 minutes plus tôt. Enfin pour finir cette longue soirée, place au roi de l’électro : Jean-Michel Jarre, très en forme qui a livré un set formidable. Il a présenté notamment le titre Exit, composé avec la collaboration d’Edward Snowden à Moscou. Petit message écolo à la fin du spectacle avant le titre Oxygène 4.

Journée 4 :
Dernière journée du festival avec pour débuter le groupe La Femme, complètement déjanté sur scène avec des déguisements parfois de plus ou moins bon goût. Ils ont participé avec le public à un paquito. Sourire garanti après leur prestation. Arrivée remarquée de Seasick Steve sur un tracteur avant de monter sur scène. Le bluesman américain a invité une jolie demoiselle à ses côtés, pour lui chanter une chanson d’amour. Pour la remercier, il lui a offert son disque dédicacé. Place ensuite au rock et funk de FFF, avant peut-être un concert historique, celui de Matmatah. Pour les habitués, il n’y a jamais eu autant de monde devant la scène Glenmor. Tous leurs tubes ont été repris par un public aux anges. Du coup, le concert suivant, celui de Paolo Conte a semblé très confidentiel, faute peut-être à une sono mal réglée. Les fans auront quand même eu l’opportunité de fredonner Via con me avec le crooner italien. L’ambiance repartira de plus belle en compagnie de Macklemore & Ryan Lewis, rappeurs américains. Ce fut pour eux, « the best f..king festival in years » Pour autant, ils n’ont pas donné au public les 10 dernières minutes de concert dont ils disposaient. Les australiens de Midnight Oil ont donné un des plus beaux concerts de cette édition. Le public reprenant tous les tubes : Truganini, The Dead Heart et évidemment Beds are burning. Peter Garrett sensible à la cause environnementale a parlé de la grande barrière de corail et de la place des minorités. Un dernier tour à la scène Gwernig pour découvrir Dengue Dengue Dengue, les deux DJ’s péruviens ont fait danser l’assemblée avec leur son unique. DJ Snake a fait la clôture du festival qui a connu sa plus grande fréquentation. Plus de 280.000 festivaliers se sont retrouvés sur la pelouse carhaisienne cette année. La prochaine édition se tiendra du 19 au 22 juillet 2018.
