C’est une belle femme timide qui trône sur le stand Afrobul d‘Alix FUILU, encadrée d’Alix et de KanAd, gardiens attentifs de la première femme auteur(e) de BD d’Afrique. C’est du moins ce qu’affirme Alix, assurant qu’elle a commencé la BD à sa sortie de l’école d’art de Kinshasa. Puis elle a fondé une famille nombreuse et ce n’est qu’aujourd’hui qu’elle revient. Mais quel retour !
Arrivée en 2002 à ROUBAIX et ayant ses quartiers à BRUXELLES, FIFI MUKUNA publie “Kisi le collier” aux Editions Goshen, et nous embarque dans cet autre monde qu’est Matongo, le quartier africain d’Ixelles (quartier de BRUXELLES). Parmi les femmes volubiles et épanouies, toutes les superstitions sont soumises à l’épreuve de la grande ville et du commerce international, qui, chacun le sait ici, dépend de la force des grigris. Le monde est un village, le marabout Congolais ne perd pas ses pouvoirs à distance, et un tour au salon de coiffure peut virer au drame. Fifi, le trait sûr, la couleur réconfortante, installe Kinshasa à Matongo. Ça dépote et ça défuncte tous azimuts. Bien sûr, la police joue un petit rôle dans la vie de la communauté…
KanAd, lui, est un auteur du Togo, qui publie en collectif ( les “Chroniques de Lomé” ) et s’intéresse lui aussi aux faits de société. Ses albums présentés sur le salon :“Haïti mon amour”, “Ziguidi et les animaux”,”Le bon, la bourse et le corrompu”… Lui aussi a le trait sûr et du métier. Voyez par exemple son super-héros Dzitri .
Pas étonnant qu’Alix FUILU revienne chaque année nous présenter la BD africaine au Festival d’Angoulême : c’est une BD de pro, qui dépayse, qui faire rire ou pleurer, qui nous rapproche de l’universel en même temps. Un pied ici, un pied là-bas, la BD africaine danse et nous entraîne.
Alix FUILU : Etudes à l’école des Beaux Arts de Kinshasa. Diplôme en poche, il arrive, en 1988, à l’ERSEP de Tourcoing pour parfaire sa formation. Après un stage tourné vers la bande dessinée à Libramont, en Belgique, il intègre la fameuse école des Beaux Arts de Saint-Gilles (Bruxelles), spécialisée dans le 9e Art, où il a comme professeur Hachel, le dessinateur de Benjamin (Ed. Lombard).
Merci pour l’excellent article et les belles photos. Mais juste une question à propos de Matongo. N’est-ce pas plutôt Matongé?