Cali en tournée dans les casinos du groupe Barrière : interview au casino Rhul de Nice

En octobre dernier, est sorti le dernier album de Cali, « Ces jours qu’on a presque oubliés ». Son dixième en vingt ans de carrière ! Le temps passe décidément très vite. En 2003, sortait l’album « L’Amour parfait » avec les titres « C’est quand le bonheur ? », « Elle m’a dit » et « Pensons à l’avenir », qui sont très vite devenus des tubes. Cali a été nommé à plusieurs reprises aux Victoires de la Musique. Ceux qui l’ont vu en concert savent à quel point il est énergique et généreux. En ce moment, c’est dans un cadre intimiste que ses fans peuvent le retrouver puisque, en parallèle de son spectacle « Ne faites jamais confiance à un cow-boy », il vient d’entamer la tournée des casinos du groupe Barrière : vingt dates gratuites pour aller à la rencontre du public. Des moments privilégiés pour le chanteur comme pour les spectateurs qu’il invite volontiers à réagir et à chanter avec lui. Accompagné seulement de sa guitare, il livre des anecdotes, se dévoile en toute simplicité et interprète quelques-uns des titres de son nouvel album mais aussi ses chansons les plus connues, pour le plus grand plaisir du public.

Nous avons rencontré Cali jeudi 12 janvier, au casino Rhul de Nice, quelques minutes avant qu’il ne monte sur scène. Décontracté et très disponible, il nous a parlé de ce dixième album, de la tournée, de ses projets au cinéma comme au théâtre.

France Net Infos : Vous venez d’entamer une tournée dans les casinos du groupe Barrière. Pourquoi ?

Cali : Le héros, c’est pas le chanteur, c’est la chanson ! J’ai joué récemment avec un orchestre philharmonique qui a magnifiquement habillé mes chansons. Je fais du piano-voix. J’ai aussi un groupe de rock qui m’accompagne. Il y a quelques années, j’ai rencontré Philippe Perrot, qui travaille chez Barrière et on a eu l’idée de prendre comme prétexte mon dernier album pour venir à la rencontre du public. Ca me permet de voir des gens très différents et de sillonner la France dans de très beaux lieux. Il y a des gens qui sont déjà venus me voir en concert et qui ne sont jamais entrés dans un casino et d’autres, des habitués du lieu, qui ne me connaissent pas bien. C’est une belle histoire qui est en train de se tisser. Un showcase, c’est une balade musicale. Je vais parler aux gens. C’est un échange et il y aura beaucoup d’improvisation. C’est une performance mais pas seulement la mienne. On discute et il se passe des choses. Je ne sais pas encore ce que je vais jouer tout à l’heure ! [Il a livré un show de plus d’une heure qui s’est terminé par une standing ovation amplement méritée].

France Net Infos : En parrallèle, vous êtes aussi en pleine tournée de votre spectacle « Ne faites jamais confiance à un cow-boy »…En ce moment, vous avez envie de cette proximité avec le public ?

Cali : Oui, j’ai écrit ce spectacle entre théâtre et chanson. Au début, je suis un clochard sur un banc, ma guitare en bandoulière. Quand les gens sont tous entrés dans la salle, on me fait signe discrètement et je me réveille en leur disant « Avant, j’étais chanteur et aujourd’hui, je suis sur mon banc et j’écris la nuit… » Je leur raconte des histoires. Peu importe qu’elles soient vraies ou fausses. Le spectacle est basé sur le film de John Ford « L’homme qui tua Liberty Valence » où on entend la fameuse phrase : « Quand la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende ». Ce spectacle est adapté dans des lieux intimes. J’adore le faire !

France Net Infos : Pour vous qui aimez la proximité avec le public, la période du covid a dû être une très difficile…

Cali : Très ! J’ai même fait une dépression pendant le confinement ! J’ai quatre enfants et j’étais avec eux à la maison et je me demandais quel monde on allait leur laisser. Après, quand cela a été possible, j’ai fait partie de ceux qui ont le plus joué. On s’est pliés aux exigences sanitaires, bien sûr. Les jauges étaient très réduites mais on l’a fait. J’ai aussi joué dans les rues, à Paris. J’en avais assez de voir les cinémas fermés et les fnac ouvertes avec les rayons culture interdits. C’était surréaliste ! C’est dans ces moments-là qu’on réalise encore plus la fragilité de la vie et de la culture. Maintenant, je me dis que ce n’est pas rien de donner un concert et de rencontrer des gens. On a vu que ça pouvait s’arrêter du jour au lendemain ! Je crois que je suis sorti renforcé de cette période…

France Net Infos : Dans ce dixième album, vous faites preuve d’une grande sincérité…

Cali : Je n’ai rien écrit pendant le confinement. Je ne voulais rien lui devoir ! Les chansons sont arrivées après. Dans ce disque-là, il y a beaucoup de confessions. Dans une chanson intitulée « Où vont-elles ? », je dis carrément que je suis fatigué de dire que tout va bien et que j’ai le droit de pleurer. J’adore regarder les gens sur scène et leur dire ces mots. C’est fort quand même ! La sincérité et l’émotion viennent aussi de la manière dont on a enregistré cet album. On a gardé la première prise. J’avais besoin de ça. On entend parfois des chaises en osier craquer, la guitare qui grince ou moi qui chante faux. Tout ça n’est pas grave ; c’est le charme ! Les gens me disent que quand tout est lisse et quand l’album est retravaillé et aseptisé, on met une forme de barrière entre le public et l’artiste.

France Net Infos : L’album s’appelle « Ces jours qu’on a presque oubliés », pourquoi le mot « presque » ?

Cali : Avec ce mot, je pense beaucoup au côté versatile des gens, surtout en amour. On est 8 milliards, ce n’est pas rien de se trouver. Grandir, vieillir et mourir ensemble, c’est compliqué. Le « presque », c’est cette petite braise qui est encore là, sur laquelle on souffle pour faire repartir le feu. J’aime bien cette idée-là.

France Net Infos : Il paraît que vous êtes tout le temps en train d’écrire….

Cali : Oui ! Avant de venir à Nice, j’étais à Cannes et j’ai écrit une chanson dans la voiture par exemple. A la maison, je suis papa à plein temps donc j’écris mes livres et mes chansons sur la route. Je n’arrive pas à écrire à l’ordinateur. Je n’aime pas avoir des lettres de la même taille ! J’écris tout le temps, toutes sortes de choses. Je me base sur ce que dit ma fille de dix ans, quand elle me voit un peu triste : « Tu as un nœud dans le ventre et il faut défaire le lacet ! ». Chacun a sa manière de le faire, moi c’est en écrivant. Je conseille aux gens d’écrire ! Quand j’écris des livres, j’adore poser le stylo et aller me coucher en me demandant ce qui va se passer le lendemain. C’est une seconde vie dans la vie ! En ce moment, je suis en train d’écrire mon quatrième roman.

France Net Infos : On va vous voir très bientôt au cinéma dans «Monsieur Constant »…

Cali : Exactement ! C’est un film d’Alan Simon, un grand musicien qui a écrit des chansons pour Supertramp, Midnight Oil.. « Monsieur Constant » est un film d’amour avec Jean-Claude Drouot, qui est un immense acteur. C’est Thierry la Fronde ! Je joue son fils. On l’a tourné à Paris, en Bretagne et aussi en Sibérie. J’ai dû apprendre quelques répliques en russe. Je ne m’en souviens pas j’ai adoré ! Pour le rôle, j’ai dû apprendre à diriger un orchestre. Je suis très content de ce film. Je vais aussi faire du théâtre, quelque chose de très barré de Sarah Kane. Je m’amuse beaucoup. C’est important !

Le dixième album de Cali, “Ces jours qu’on a presque oubliés” est sorti depuis octobre.

“Monsieur Constant” d’Alan Sinom sera au cinéma le 8 février 2023.

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