« Dieu, ma mère et moi » de Franz-Olivier GIESBERT – Editions Gallimard

 

Journaliste écrivain et directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert « se mêle de ce qui ne le regarde pas » et «s’expose»  sérieusement à une certaine critique, comme il le pressent d’ailleurs si bien lui-même, avec son dernier ouvrage disponible en librairie. Dans « Dieu, ma mère et moi », l’auteur nous dévoile les deux spectres de sa vie sur lesquelles  il lui est nécessaire de s’arrêter : 1°) celui qui l’habite depuis toujours : la religion, ou le sentiment religieux – 2°) celui plus récent, qui le hante néanmoins depuis sa disparition il y a une vingtaine d’année : sa mère. Les deux sont intimement liés car l’un n’existe pas sans l’autre.

C’est donc au cœur d’une double intimité, que l’auteur transgresse, comme il sait si bien le faire,  l’un des nombreux tabous français. Ne serait-ce qu’une étrange coïncidence, précisément en ce début de XXIème siècle, que cet homme public nous amène sur ce terrain sensiblement pentu ? Comment expliquer qu’il aurait-il succombé machinalement à deux prophéties d’André Malraux : « on échappe pas à Dieu » et  « le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas » pour donc briser « son » tabou ?

D’aucuns diront, peu importe les raisons et la manière. Il en ressort que cette écriture faussement introspective a deux principaux mérites : celui de sa plume et celui de sa documentation. Ainsi, un panorama large des pensées, doctrines ou visions spirituelles de tous horizons est exposé. Des synthèses commentées et illustrées. Des auteurs fondamentaux comme St Augustin, Thomas Hobbes, Hegel, Kant, Descartes, Pascal, Spinoza, Leibniz, Nietzsche, Max Jacob, Paul Claudel, André Frossard, Julien Green, Plutarque se répondent. Tout comme des personnages marquant comme Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux, Saint Anselme de Cantorbéry, Hildegarde de Bingen, François d’Assises, Thomas d’Aquin, Simone Weil ou le philosophe Jacques Derrida, voire même Pythagore ou encore son modèle Jack Kérouac qui nous interpellent. Bouddha, Allah, Yahvé, Dieu, tous sont convoqués et sommés d’apporter des éclairages pertinents. C’est de même façon que notre réflexion est pleinement sollicitée, nous qui vivons dans une société d’un matérialisme absorbant, nous entraînant peut-être à la perdition. Cet ouvrage constitue pour ainsi dire, une belle approche philosophique, qui ne manquera pas d’intérêt, non seulement pour tous les candidats au baccalauréat redoutant ou pas l’épreuve de philo sur la question de l’homme et de la spiritualité mais aussi pour « tout autre chacun ».

Enfin, malgré la surprenante thèse émise par l’auteur, l’ouvrage est un vrai délice, à déguster sans modération. Les meneurs de débat sont des denrées tellement rares qu’il serait impertinent de s’en priver. Quant au pourquoi de son existence, nous le questionnerons pas davantage.

Clolive.

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