Baisse démographique, vieillissement de la population, départ des jeunes, inégalités sociales, sargasses et chlordécone, et maintenant l’après-covid… Ici en Martinique, notre futur semble de plus en plus incertain. Alors que faire ? Un point de vue de Jean-Pierre MAURICE, paru dans le quotidien FRANCE-ANTILLES MARTINIQUE.
Jean-Pierre MAURICE
DE L’ORDRE, DES REGLES ET DES PRINCIPES
Où va la Martinique ? Face au déclin annoncé, l’heure du sursaut a sonné. Nos responsables et nos élus ont du pain sur la planche.
Alors, que faire ? Se mettre au service de l’intérêt général, bien sûr ! Mais cet appel au sens des responsabilités suffira-t-il à remettre sur pied notre île ? Ne nous faut-il pas également de l’ordre, des règles et des principes ?
JOUER LE JEU : NOUS REUNIR
Car, face à demain, la Martinique apparaît aujourd’hui plus que jamais profondément divisée. Et tournant le dos au puissant message d’un homme né en Guyane dans une famille modeste de cinq enfants. Un homme inhumé au Panthéon, un homme qui a su jouer le jeu républicain. Je veux parler de Félix Eboué, auteur du discours bien connu « Jouer le jeu », prononcé en Guadeloupe en 1937. Cet appel de l’époque à la jeunesse observe alors « que les pauvres humains perdent leur temps à ne vouloir considérer que les nuances qui les différencient, pour ne pas réfléchir (aux) choses précieuses qui les réunissent ».
POUR UNE MARTINIQUE PACIFIEE ET EFFICACE
Si Félix Eboué revenait, il nous dirait, j’en suis sûr, au lieu de nous diviser, de nous réunir autour de trois choses : la chose productive, la chose sociale, la chose citoyenne.
Tout d’abord, pour la Martinique, la modernisation du modèle économique.
Ensuite, la présence de l’activité marchande et administrative, ainsi que du travail sur tout le territoire.
Enfin, l’observation des services publics et des politiques publiques, l’évaluation de leurs missions et de leurs performances. Le fonctionnement effectif des contrepouvoirs et le renforcement de l’Etat de droit.
Produire pour la Martinique, répartir les activités économiques sur le territoire, tout cela en veillant au respect des citoyens : c’est là le prix à payer pour une Martinique pacifiée et efficace.