Comme la plupart des peintres du 19e siècle, l’art d’Oskar Kokoschka, percutant et brut, se heurte aux goûts de la bourgeoisie de l’époque. À travers un portrait de sa vie tourmentée par l’amour et la passion, Max Vento retrace, pas à pas, son parcours dans cette biographie graphique complète.
Portrait d’un amour expressionniste, bousculant le monde de l’art en son temps par l’excentricité et l’originalité de son personnage.
À retrouver aux Éditions Steinkis !! (+14)
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Le décor :
Vienne, 1914 … L’effervescence créatrice provoquée par l’arrivée d’une population limitrophe après la révolution, propulse Vienne au rang de « ville de l’art et de la pensée » ! Dans son atelier, le maître tente désespérément de trouver cette étincelle qui fera de son tableau le chef d’œuvre, qui lui permettra de retrouver sa bien-aimée…
« En tant qu’homme et, en tant qu’être humain, Oskar Kokoschka est un alliage étrange. Il a belle allure, mais il a aussi quelque chose de dérangeant. » Alma Mahlern, Ma vie
Retour en 1912 en Suisse. Recommandé par Adolf Loos, Oskar arrive devant la maison du Docteur Forel, afin de faire son portrait. Le vieil homme n’a pas l’air très convaincu du talent de ce jeune peintre. Il a accepté à cause de l’insistance de Loos. Aussi, la rencontre n’est pas particulièrement amicale. Ni bienvenue. Tout le monde l’ignore le temps qu’il fasse son « travail » d’artiste. Et, lorsque le portrait est terminé, le Docteur le qualifie « d’épouvantable » et ne veut même pas le lui acheter !
C’est bien dommage, car le pauvre Oskar a un besoin urgent de faire rentrer de l’argent. Sans quoi, il devra quitter son appartement et rentrer chez ses parents qui lui reprocheront d’avoir choisi l’art !!! …
Son « combat » contre les goûts de la bourgeoisie ne fait que commencer, pour le mener jusqu’à une personne qui appréciera son art à sa juste valeur !!!
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Le point sur la BD :
Il fallait bien un Max Vento ( Cf post : Le vieil homme et les Narcos) pour décrire le portrait d’un tel artiste. À la manière d’Oskar Kokoschka, l’auteur possède ce trait particulier, à la fois lourd et en mouvement. Quelquefois sombre, d’autres fois, illuminé par la beauté du regard !
Il convient parfaitement pour reproduire cette biographie, publiée aux Éditions Steinkis, et nous plonger dans ce monde artistique « tourmenté » et cette vie d’amour passionné avec cette femme aux mœurs avant-garde. On assiste à un « chassé-croisé » de mentalité de deux personnages qui s’adorent, et qui se déchirent par leurs différences. Max Vento expose chaque partie de cette histoire vouée à l’échec, grâce aux différents chapitres et aux citations d’autres artistes.
Au milieu du tumulte amoureux qu’il nous fait « subir », on découvre cet homme jaloux, possessif, si talentueux pourtant, exprimant ses sentiments par son art singulier. Avec une verve et un style inédit qui mettra du temps à être reconnu. On ressent le désarroi de l’artiste dans toute sa sensibilité grâce à la narration, les échanges, mais également les « explications » derrière certains de ses tableaux.
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La conclusion :
Décidément, les Éditions Steinkis nous passionnent plus que jamais avec des biographies d’artistes-peintres. Kokoschka, portrait d’un amour expressionniste, plonge au plus profond des sentiments et de l’affect de ce personnage singulier, tout en décortiquant toute cette dévotion, cette passion artistique et amoureuse qui l’animait. On reste admiratif, et perturbé en refermant cette œuvre, autant que l’a été la vie de cet homme et de son style : en perpétuel mouvement.