La Chute : un “Malconfort” à vivre

Entre le couvre-feu et le nouvel attentat terroriste à Conflans-Sainte-Honorine, l’idée de s’aérer l’esprit devant “La Chute” peut paraître saugrenue. Un texte crépusculaire qui interroge nos démons refoulés, c’est loin d’être l’antidote à la morosité actuelle. 

Mais c’est sans compter sur Stanislas de la Tousche, qui sublime ce monologue d’Albert Camus. Ainsi que la mise en scène de Geraud Benech, riche en portraits poétiques. On en ressort sonné, certes. Intellectuellement épuisé, et le moral dans les chaussettes. Mais en 1h10, Geraud Benech est parvenu à condenser un texte dépressif en une plaidoirie humaniste.

Jean-Baptiste Clamence se présente comme un « juge-pénitent » et se livre à un inconnu dans un lugubre bar d’Amsterdam. Un beau parleur qui se vante d’avoir eu une vie sans scrupule, jusqu’à ce bruit qui le hante encore. Cette silhouette féminine croisée sur un pont à qui il n’a pu porter secours.

La Chute

Une Chute par procuration

Stanislas de la Tousche incarne les confessions de Clamence tout en naturel.  À l’image de la mise en scène de Geraud Benech qui privilégie la sobriété avec de subtiles artifices. L’introspection qui en découle chez le spectateur se conjugue parfaitement avec la force littéraire de ce monologue.

Ce sinistre jeu des vérités avouées par procuration parvient à nous donner foi en un lendemain meilleur. Dans un “Malconfort” certain, qui nous accompagne alors sur le chemin du retour.  À défaut de pouvoir se prendre un verre dans un bar, et se laisser tenter à des confidences avec un inconnu…

 

La Chute
jusqu’au 3 janvier 2021 au Théâtre de la Contrescarpe

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