Le chômage peut-il être combattu ?

Chiffres du chômage

Le chômage, ce fléau de notre temps peut-il être combattu ?

Suite à l’annonce des mauvais chiffres du chômage, le 26 novembre dernier, de nombreuses voix se font entendre pour réclamer des mesures d’urgence. Avec 1,2% de hausse, soit 42 000 chômeurs de plus en octobre, la courbe enregistre d’ailleurs sa plus forte hausse depuis 2013.

Au regard de l’actualité, l’inversion de la courbe semble n’être qu’une utopie, à moins que la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (la fameuse COP21) qui débute ce lundi 30 novembre, soit le déclencheur d’un réel dynamisme créateur de nouveaux emplois. On peut rêver !

Pour  Force Ouvrière, « l’accalmie n’aura été qu’éphémère et malgré quelques signes timides de reprise économique, les entreprises préfèrent rétablir leurs marges et gagner en productivité en supprimant des postes« .

Pour le Parti Radical, « les engagements de Hollande semblent bien loin. Il est donc urgent de réagir et de ne plus se contenter d’une succession de petites réformes sans effet. »

Selon les Républicains, « il faut que le gouvernement réagisse fort et vite sur le terrain du chômage et de l’emploi. 

Pour l’Union des Démocrates et Indépendants, « il faut que le Président de la République se lance sans plus attendre, dans la vraie bataille de l’emploi, quitte à faire voler en éclat les tabous du Parti Socialiste ». Ce dernier rappelle même, et il a raison en ces temps difficiles, combien l’emploi est important pour assurer la cohésion nationale, tout en rappelant que l' »on ne doit pas laisser nos compatriotes sombrer dans la désespérance et dans la colère ». 

La réponse la plus mordante face aux récents chiffres du chômage est à prendre du côté de l’UPR, emmené par François Asselineau. Pour ce dernier, dont le parti n’est ni classé à gauche, ni à droite, « Emmanuel Macron, tant vanté par les médias, n’est qu’un ectoplasme sans aucune autre idée que de mettre en œuvre servilement les coupes sombres budgétaires et les réformes indispensables exigées par l’oligarchie euro-atlantiste et qui ne font qu’aggraver la situation ».

On le voit, l’ensemble de la classe politique est unanime et réclame des mesures d’urgences tout en apportant ses conclusions sur les mauvais chiffres du chômage. Mais quelles sont les solutions pour inverser la courbe ? Qui apporte des solutions concrètes ? N’en cherchez pas sur le site du Parti Socialiste. Aucun article d’ailleurs sur les récents chiffres du chômage. La première chose qui apparaît c’est « VOTONS ». Est-ce là leur seule préoccupation ?

Nous avons ici et là plus un débat d’idées que des solutions concrètes pour lutter contre le chômage. Pour Jean-Michel Ruiz, Secrétaire départemental du PCF95, tant que le gouvernement privilégiera aveuglément la politique de l’offre (aides sans contrôles aux entreprises) à celle de la demande (nécessaire augmentation du pouvoir d’achat), nous ne sortirons pas de cette spirale infernale. Il est vrai que sans rebond du pouvoir d’achat, la croissance ne risque pas de repartir. Mais cela suffirait-il à faire repartir l’emploi à long terme ? Pas si sûr. 

Et s’il fallait plus regarder du côté de Bruxelles pour lutter contre le chômage ? De cette Union Européenne qui nous impose l’austérité et qui est critiquée du Front National, jusqu’au NPA et que seul l’UPR appelle ouvertement depuis sa création en 2007, à en sortir. Ce dernier demande en effet la sortie unilatérale de l’Union européenne et de l’euro pour mettre en oeuvre une politique permettant de lutter efficacement et durablement contre le chômage de masse et l’appauvrissement des français. En décembre 2014, à la suite des mauvais chiffres du chômage, François Asselineau, fondateur et Président de l’UPR, soulignait déjà que la progression irrésistible du chômage de masse et de la pauvreté sont inéluctables puisque le gouvernement applique de façon criminelle les mesures déflationnistes et récessives exigées par la Commission européenne et la Banque centrale européenne. On ne s’étonnera donc pas que ce parti soit peu invité par les grands médias. Des paroles qui ne sont pas sans rappeler celles de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, interviewé ici même en décembre 2014, qui revenait aussi sur cette Europe qui nous maltraite : « la Commission européenne, la Banque centrale européenne et la Cour de Justice européenne sont trois institutions qui n’ont aucune légitimité démocratique et qui ne sont pas contrôlées par les citoyens ». L’Europe de la finance est donc dénoncée par certains à droite, et elle l’est aussi à gauche, mais certainement trop peu, à l’exemple de Gérard Filoche, membre du PS, et ancien de la Ligue communiste révolutionnaire, qui l’an dernier ici même sur FranceNetInfos critiquait les libéraux qui la gouvernent en affirmant que ces derniers mènent une politique de ponction massives des fruits du travail pour le compte du capital.

Commission EuropéennePlus que l’Europe, le mal viendrait donc de la finance. Face à l’austérité et aux différentes politiques européennes, on le voit, il serait naïf de penser que la lutte contre le chômage ne peut passer aujourd’hui que par une simple politique nationale. Contrairement à l’état d’urgence actuelle, où les politiques peuvent enfin jouir de leur pouvoir, il en est tout autrement du chômage. C’est au niveau de l’Europe que les choses peuvent changer. Mais est-ce possible quand on sait que les décisions se prennent par des non élus ? Comment ces derniers peuvent-ils favoriser l’intérêt général, quand ils favorisent les lobbying ? A ce jour, la lutte contre le chômage est bien complexe, et il faudrait un changement radical, pour que la finance ne soit plus la seule décisionnaire. Cette même finance que notre président, François Hollande souhaitait combattre avant d’être élu et qui n’a que faire de l’emploi ! Où sont passés les  1 000 milliards d’euros débloqués en novembre 2014 pour relancer la croissance européenne, si ce n’est dans les banques où les multi-nationales qui écrasent de plus en plus les petites et moyennes entreprises alors qu’on le sait, c’est ces entreprises là qui sont créateurs d’emplois ?

Aujourd’hui, on voit dans de nombreuses entreprises, une succession de licenciements, parce que notamment à cause de l’austérité, les prix sont au plus bas. Les marges sont donc elles aussi au plus bas et la solution pour préserver l’entreprise est donc de licencier tout en demandant au personnel d’être de plus en plus productif. Certains produits finis se  vendent moins chers aujourd’hui qu’il y a 15 ans ! C’est dire l’état d’urgence. Pourtant on laisse faire !

Ce n’est donc pas les mesurettes de droites, comme de gauches, qui combattront le chômage. On n’éradique pas le mal en pansant les blessures, mais en supprimant le mal, en revenant à la cause. Il faudrait peut être aussi revoir la place de l’homme dans un monde qui ne cesse de se robotiser et dont le rôle est de plus en plus secondaire. L’homme n’est pas la préoccupation de la finance. Tant que ce dernier sera réduit au simple rôle de consommateur ayant acheté le portable dernier cri, la finance se portera bien, et l’homme asservi par la publicité s’en contentera. 

Quel drôle de monde ! Où est l’union nationale pour préserver nos emplois ?

 

A propos Guillaume Joubert

A lire aussi

Internet Love – Amour et réseaux sociaux – Éditions Glénat Manga

À Tokyo, un jeune prothésiste ongulaire tombe amoureux d’un Coréen, postant toute sa vie en …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *