Mélanie Laurent : l’actrice aux multiples talents

Mélanie, on l’a vue comédienne, puis chanteuse, puis rousse, maitresse de cérémonie, puis blonde, réalisatrice et pour finir mannequin. Enfin pour commencer. Parce que Mélanie, elle veut tout, elle a tout et elle devient tout. « Je ne me suis jamais vue actrice, mais artiste » proclame-t-elle. Son sourire et ses talents font des jaloux.
C’est se jeter dans la mare aux crocodiles que d’essayer de cerner le vrai phénomène « Mélanie Laurent », la fille à qui tout réussi. Don naturel pour la scène ou pour le piston ?

 

En effet, après avoir été remarquée en 1998 par Gérard Depardieu alors qu’elle accompagnait une amie sur le tournage de “Astérix et Obélix contre César”, Mélanie Laurent démarre une carrière d’actrice. Sa « jolie gueule » lui ouvre la  porte qui la mène quelques années plus tard à son premier rôle en tant qu’héroïne dans “Je vais bien ne t’en fais pas” de Philippe Lioret sorti en 2006. Mélanie Laurent partage l’affiche avec Kad Merad. La même année, son jeu d’actrice est récompensé par le césar du meilleur espoir féminin. En 2009, Mélanie Laurent dévoile une facette internationale en jouant pour la première fois en anglais dans “Inglorious Basterds” de Tarentino. En 2011, elle est à l’affiche de trois films dont “Requiem pour une tueuse” au mois de février où elle joue aux côtés de Clovis Cornillac.

Après s’être essayée à la réalisation de deux courts métrages en 2008, « le vrai passage à l’acte, c’est le long métrage » : le 23 novembre 2011, elle sort son vrai premier film de vraie réalisatrice. La comédie dramatique met en scène quelques acteurs et actrices naissants du grand et petit écran français : Audrey Lamy, Marie Denarnaud et Denis Ménochet.
Plus drame que comédie, “Les Adoptés” raconte les péripéties d’une famille de femmes bouleversée par l’arrivée du prince charmant. La dimension psychologique est à son paroxysme lorsque sa bien-aimée est victime d’un accident et tombe dans le coma : les vies de ses proches entremêlent des sentiments d’espoir, de tristesse, culpabilité, solidarité…
« C’est un film honnête » : esthétisme et émotion sont les maîtres mots du long métrage de Mélanie Laurent.

 

Les critiques sont aussi bien positives que négatives, les avis sont mitigés :
Première : «  “Les Adoptés” est parcouru de secousses intimes d’une magnitude telle que l’on en ressent les ondes bien après la projection » ;
Les Fiches du Cinéma : « Pour son premier long métrage, Mélanie Laurent nous offre une comédie généreuse et inspirée, mais son “film de femmes” extravagant exploite trop souvent le pathos ».

L’histoire de “Les Adoptés” est inventée de toute pièce, elle ne fait aucune référence biographique. Mélanie Laurent précise qu’elle souhaitait « ne rien raconter de ce [qu’elle a] vécu ». Où est donc cette honnêteté ? La contradiction amène une grande partie des spectateurs à s’interroger sur le but que cherchait à mettre en œuvre la réalisatrice. L’exacerbation des émotions est le talent des acteurs mais quel est celui de la réalisatrice ?

Néanmoins, “Les Adoptés” a reçu également trois prix et cinq nominations. Pour un premier long-métrage, son succès est assez inattendu : il compte 103 502 entrées françaises et se place au top 10 du box office la semaine de sa sortie, devant “L’Art d’aimer” de Emmanuel Mouret (une comédie française jouée par les têtes d’affiche de l’année 2011 : François Cluzet, Julie Depardieu…) sorti le même jour.
Finalement, le talent de la réalisatrice serait peut-être celui de mener un jeune acteur sur le chemin de la célébrité. Denis Menochet, dont sa rencontre avec Mélanie Laurent remonte au tournage de “Inglorious Basterds“, a été récompensé du meilleur espoir masculin par Les Lumières de la Presse Etrangère de 2012 à paris le 13 janvier dernier.

Sage réplique que Mélanie Laurent nous livre tout sourire : « ce que j’ai appris des meilleurs c’est qu’ils s’entourent des meilleurs ».