Mon cousin : rencontre avec le réalisateur Jan Kounen

Mon cousin, à l’affiche le 30 septembre, dispose de toutes les qualités pour plaire aux spectateurs : deux acteurs formidables, Vincent Lindon et François Damiens pour incarner un duo improbable mais terriblement attachant, et des moments de comédie où l’émotion n’est jamais très loin. En voyant ces deux cousins complètement différents réunis à l’occasion d’une signature chez un notaire, on pense bien évidemment à toutes ces comédies françaises qui reposaient sur des tandems ( La chèvre, L’emmerdeur, pour ne citer que ces films) et qui plaisaient tant au public. Jan Kounen, à qui l’on doit notamment Dobermann, 99 francs ou Blueberry a relevé le défi en réussissant une comédie tout public et sentimentale, promise sans nul doute à un beau succès. Quelques jours avant la sortie du film, il est venu à Nice au cinéma Mercury à la rencontre du public.  Nous avons pu lui poser quelques questions avant la séance.

France Net Infos : Vous êtes attaché à la région, c’était important pour vous de venir présenter le film à Nice ?

Jan Kounen : Je n’ai pas pu venir à l’avant-première du film fin août avec François et Vincent. Nice et Cannes sont des villes auxquelles je suis attaché. J’ai fait les arts décoratifs pendant cinq ans à la villa Arson. Ma mère vit toujours à Grasse et j’y vais régulièrement pour la voir.

France Net Infos : Vincent Lindon s’est beaucoup impliqué dans le projet du film. Est-ce cela qui vous a incité à faire le film ?

Jan Kounen : La nature de son implication, à savoir l’idée du film, a pesé. Le producteur m’a proposé une comédie avec Vincent et François. C’est le tandem qui me plaisait. L’idée de voir Vincent Lindon jouer un grand patron en jet privé, c’est excitant pour le spectateur que je suis. Après, j’aime aussi faire des choses que je n’imaginais pas faire. Quand je regarde des univers très différents du mien, je me demande toujours ce que moi je ferais dans cet espace. Il y a une dimension de défi. Ce qui m’intéressait, c’est que le film pouvait devenir une comédie sentimentale. J’ai alors proposé au producteur de faire une adaptation. Vincent est à l’origine du projet. Je n’ai rien fait concernant son personnage ; je lui ai juste proposé des situations auxquelles le personnage ne s’attendait pas, notamment dans la deuxième partie du film.

 

France Net Infos : Vous aviez déjà réalisé une comédie avec 99 Francs ?

Jan Kounen : C’était plutôt un pamphlet mais il y avait des éléments de comédie. Pour moi, un film est un film. Lorsqu’on m’a proposé de faire Mon cousin, j’ai vu que c’était un film très ouvert, différent des autres. J’ai regardé d’autres films pour voir quels sont les arcanes du genre.  Je voulais qu’il touche des sensations que j’avais eues en voyant certains films quand j’avais 14 ans.

 

France Net Infos : A quels films vous pensiez ?

Jan Kounen : Des comédies avec des duos : L’Emmerdeur, Le corniaud, les films de Francis Veber. Je ne les avais pas revus depuis des années. Comme je voulais faire des plans séquences, j’ai aussi revu des films de Blake Edwards. J’ai aussi regardé des comédies sentimentales et notamment Happiness Therapy parce qu’il y avait quelque chose à l’intérieur qui pouvait correspondre à un mécanisme du film.

France Net Infos : Pourquoi avez-vous mis dix ans pour revenir au cinéma ?

Jan Kounen : Le cinéma a changé et il est devenu plus contraignant. Je n’ai pas réussi à monter les films que je voulais faire. On m’a aussi proposé des films que je ne voulais pas faire ! Mais j’ai fait plein d’autres choses pendant ce temps : une série (« The show » sur la plateforme Blackpills), de la réalité virtuelle, des documentaires. La fiction, c’est un territoire au cinéma. Le long métrage aujourd’hui, c’est devenu beaucoup de pression. J’aime bien faire des films où il y a un travail sur l’image donc c’est un artisanat un peu coûteux. Ces derniers temps, j’ai pu faire des fictions très peu chères avec beaucoup de liberté. Si c’est pour faire un long métrage et avoir des difficultés…. Je trouve qu’il n’y a rien de plus joli que d’avoir une certaine liberté artistique ! J’ai eu énormément de chance dans ma vie de cinéaste. J’aime tous mes films. Je ne pense pas que j’aurais fait ce film il y a 6 ou 7 ans. Comme j’étais convaincu  que je ne ferais plus de cinéma, j’étais beaucoup plus libre par rapport à mes choix. Quand on m’a fait la proposition de Mon cousin, je me suis lancé dans l’aventure. Je voulais  depuis longtemps creuser la veine sentimentale. J’imaginais une belle histoire d’amour entre deux jeunes et je me retrouve avec  ces « deux vieillards » ! Mais c’est intéressant de travailler aussi sur le cercle de la famille, de la différence. Tantôt je suis Pierre, emporté dans mes occupations, et tantôt je suis Adrien. J’ai un peu des deux personnages !

Mon cousin de Jan Kounen avec Vincent Lindon, François Damiens, Alix Poisson, Pascale Arbillot au cinéma le 30 septembre.

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