Montpellier : La 45ème édition du festival Cinémed a réouvert la voie des films consensuels et libertaires

L’affiche du festival Montpelliérain 2023 Clap de fin, pour le festival Montpelliérain qui s’est déroulé du 20 au 28 octobre. Pour la 8ème année, notre rédaction a été invitée aux rencontres des films de la Méditerranée. Durant cette semaine, j’ai pu encore une fois apprécier une organisation au top, au Corum, avec comme programme une 45ème édition basée sur un ensemble de films et documentaires consensuels et libertaires. Pour, ces  8 jours d’immersion dans la capitale de l’Hérault, nous vous livrons nos reportages “coup de coeur”, pour quelques lignes cinéphiles, ce qui vous permettra une approche de la tendance “Cinémed” 2024, pour les films “art & essai”.

Un palmarès à la hauteur de nos attentes…

L’Antigone d’or a été décernée à “Nuit noire en Anatolie” du Turc Özcan Alper. Ce film raconte l’histoire d’un homme qui, alors que sa mère est mourante, revient dans son village après une longue absence. Mais ce retour est mal accueilli et il y a un secret que tout le monde veut taire. Nuit noire en Anatolie sortira le 24 janvier 2024 en salles, retrouvez notre critique du long métrage.

Compétition fictions :
Antigone d’or : Nuit noire en Anatolie, Özcan Alper
Mention spéciale : Le Déserteur, Dani Rosenberg

Prix de la critique : Le Déserteur, Dani Rosenberg
Prix du public : 20.000 espèces d’abeilles, Estibaliz Urresola Solaguren
Prix du jeune public : Anna, Marco Amenta
Prix de la musique : Yuval Semo pour Le Déserteur

Compétition documentaires :
Prix Ulysse Decipro : Bye Bye Tibériade, Lina Soualem
Mention spéciale : Danser sur un volcan, Cyril Aris

Prix étudiant de la première œuvre : La Mère de tous les mensonges, Asmae El Moudir

Compétition courts métrages :
Grand Prix : La Voix des autres, Fatima Kaci
Mention spéciale : Et si le soleil plongeait ans l’océan des nues, Wissam Charaf

Une cérémonie de clôture marquée par l’actualité

Prix du public : Sokrania 59, Abdallah Al-Khatib
Prix du jeune public : Une histoire non vécue, Ramazan Kilic
Prix Canal+ : Petit Spartacus, Sara Ganem

Des absents, des hommages, un festival qui colle à l’actualité !

Toute l’actualité, mais aussi la violence du monde en ce moment, s’est retrouvée dans les échanges entre les réalisateurs en vidéo-conférence et le public.. Plus que jamais, le Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier (Cinemed) s’est imposé comme une passerelle entre les cultures, une somme d’échanges et surtout de partage. Rattrapée, par l’information au moyen orient, depuis le 7 octobre, par le conflit israélo-palestinien, cette 45e édition a été marquée par la stupeur, la douleur et aussi l’incompréhension face aux territoires en guerre.

En coulisse, Christophe Leparc (le Directeur) avoue : ” il a fallu gérer les empêchements de certains cinéastes dans l’impossibilité de se déplacer, faute de liaisons aériennes, ou désireux de rester sur place pour protéger leur famille, par obligation. Il a fallu prendre en compte les drames ; l’Israélienne Shaylee Atary, dont le film Single Light était sélectionné dans la compétition courts métrages, a perdu son mari, le réalisateur Yahav Winner, tué par un terroriste du Hamas dans le kibboutz de Kfar Aza”.

Nos coups de coeur, entre impressions et reportages vidéos…

LE DESERTEUR :

Resté à Tel Aviv, le réalisateur israélien Dani Rosenberg, a discuté, par zoom, solidaire aux victimes des deux camps, et il a témoigné son angoisse en Israël, face à la montée guerrière, et  au choc ressenti face aux massacres en Palestine. Le réalisateur n’imagine pas une diffusion de son film, en Israël, alors que des scènes de son film Le Déserteur, furent tournées à la frontière de Gaza. Forme prémonitoire surement, sa caméra s’est posée dans des lieux frappés, en autre, par les attaques du Hamas. Brutal présent, quand on pense que la  fiction et réalité se rejoignent.

Le Déserteur

Pour ce long-métrage, primé par le jury presse, dans le cadre d’une compétition passionnée ,  où il fut aussi question de féminisme, de batailles intimes et sociétales, de retour aux valeurs traditionnelles, et du sort de la jeunesse dans des pays troublés. Le film nous rappelle que les jeunes soldats ne sont pas tous pour une cause guerrière, qui au final ne ramènera pas pour autant une paix durable.

LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES : 

Le documentaire de Asmae El Moudir, fait actuellement le tour des festivals dans le monde. Son sujet : La famille et les heures sombres au Maroc du temps d’Hassan II. Alors éminemment politique ? Pas que…Le principe de figurines dans un étage appartement, au coeur de Casa, forme entre la fiction et le documentaire, un genre cinématographique à part. Oui Asmae, a su déterrer du passé l’obscurantisme de l’oppression des années de plomb du temps du père de Mohammed 6…

Le documentaire d’Asmae El Moudir, “La Mère de tous les mensonges”, a été désigné par le Centre cinématographique marocain pour représenter le pays dans la catégorie dédiée aux films étrangers, lors de la 96e cérémonie des Oscars.

Prix de la mise en scène Un Certain Regard, La Mère de tous les mensonges est également co-lauréat de l’Œil d’or du documentaire, avec Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania, qui représentera quant à lui la Tunisie dans la course à l’Oscar.

En séance spéciale…

Autour des moyens de diffusion pour les sourds et muets, c’est “Chien de la casse” de Jean-Baptiste Durand qui nous permet de dire qu’en Occitanie, le réalisateur Montpelliérain (ex des beaux-arts), a marqué le premier pas talentueux d’un régional, au coeur de l’appareil cinématographique. Bravo et lui et à Anthony Bajon et Raphaël Quenard pour un duo d’acteurs hors-norme !

Plus d’infos sur http://www.cinemed.tm.fr

Éric Fontaine à Montpellier

 

 

 

A propos Éric Fontaine

Après des études de commerce (EDC) et de journalisme (Studio Ecole de France) j'ai commencé ma carrière comme Responsable de la Communication (FUN RADIO MONTPELLIER) et ensuite dans la publicité visuelle (Avenir Affichage) et imprimeries...Depuis 2007, je consacre une partie à la réalisation de reportages (videos, court-métrages, interviews) pour le web (Blogs, Youtube, Dailymotion) et France Net Infos !.Depuis 2014 j'ai couvert les événements cinématographiques du Cap Spartel Film Festival à Tanger (Maroc).Depuis 2010 j'effectue des modules Web sur le Festival International du Film de Marrakech (Tapis Rouge) et sur "Cinémed" le festival de Montpellier.Concepteur de clips je réalise des "snapshots" pour les auteurs compositeurs, et des captations pour le théâtre (déplacement en France et à l'étranger).

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