Suzane était au Festival Crossover : Interview

A Nice, même si la rentrée a eu lieu depuis quelques jours, les festivals et les concerts font toujours le plein. Du 8 au 11 septembre, le festival Crossover a ainsi rassemblé plusieurs milliers de spectateurs au théâtre de Verdure. Après notamment IAM, Boris Brejcha ou Laylow, le festival s’est achevé dimanche soir avec NTO, L’Impératrice et Suzane.

Originaire d’Avignon, Suzane connaît bien le sud de la France et c’est toujours avec un immense plaisir qu’elle vient dans la région. En juin dernier elle était au Broc, et, on se souvient qu’en 2020, pendant la pandémie de Covid, elle avait donné un concert en streaming au Musée des Arts asiatiques de Nice.

Le premier album de Suzane, Toï Toï, enrichi de cinq titres l’année dernière, a été certifié disque d’or il y a quelques mois. C’est donc avec une certaine impatience que ses fans attendent le deuxième.  Deux titres sont déjà sortis, « Clit is good » qui évoque le plaisir féminin, dont le clip a été très vite censuré sur YouTube, et « Belladonna », un titre évocateur pour parler des relations toxiques dans un couple. L’album sortira avant la fin de l’année mais Suzane en donne déjà un joli aperçu en concert. Seule sur scène, avec une énergie toujours aussi communicative, elle a parcouru tout l’été les festivals. Le 22 septembre, elle se produira à l’Olympia pour un concert qui affiche complet depuis longtemps.

Nous avons rencontré Suzane à Nice, quelques heures avant qu’elle ne monte sur scène. Souriante et disponible, elle nous a parlé de ce deuxième album très attendu, de ses inspirations et de son concert à l’Olympia, qui approche à grands pas.

France Net Infos : Après le Musée des Arts Asiatiques et le Broc, vous êtes donc de retour dans la région….

Suzane : La dernière fois que je suis venue à Nice, c’était effectivement au Musée des Arts Asiatiques. On était en pleine pandémie et on essayait de faire de belles choses. Ce concert en livestream était un super moment. On attendait de voir le public en vrai ! Le festival Crossover avait été reporté. On avait hâte que ça se fasse ! Je suis du Sud Est et je venais souvent me promener à Nice quand j’étais enfant. C’est toujours un endroit que j’attends. Ce matin, je me suis baladée dans le centre ville et j’ai croisé des personnes qui m’ont reconnue et qui m’ont dit qu’elles m’avaient vue à Carros au mois de juin et qu’elles revenaient au festival Crossover !

France Net Infos : A Nice, comme dans les autres concerts que vous avez faits cet été, vous allez présenter quelques titres de votre nouvel album…La scène est toujours aussi importante pour vous ?

Suzane : En concert, j’interprète toujours des titres de Toï Toï, mon premier album. C’est vraiment grâce au public qu’il a été disque d’or et que j’ai pu faire toutes ces scènes. J’avais envie de continuer à me raconter sur scène. C’est comme ça que j’ai commencé. Je n’avais pas sorti encore de single que j’avais déjà la chance d’être sur scène. Donc, pour tous les gens qui me suivent, j’avais envie que ce soit de l’inédit. Pour moi, le live, ce sont de vraies émotions. Evidemment, j’ai hâte que mon public écoute mon album mais je voulais quand même partager mes chansons, dans la vraie vie, en live ! J’ai écrit ce deuxième album un peu pendant la pandémie et c’est un plus qu’une envie, un besoin de jouer les titres sur scène !

France Net Infos : Deux titres sont déjà sortis, « Clit is good » et « Belladonna ». Ce deuxième album semble aborder des thèmes plus personnels…

Suzane : J’en ai l’impression. Quand on écrit un album, on ne se rend pas compte tout de suite de ce qu’on est en train de lâcher en émotion. On va au fond de soi. C’est un véritable voyage intérieur, mine de rien, et ça peut être déroutant. J’ai l’impression d’aller un peu plus loin dans l’intime. Je crois que c’est le public, en me regardant avec bienveillance, qui m’a donné ce courage de me raconter un peu plus précisément et d’aborder des sujets qui normalement ne doivent pas l’être, comme dans la chanson « Clit is good ». Evidemment, il y a dans l’album des chansons que les gens vont trouver engagées même si moi je ne les trouve pas particulièrement engagées. J’aborde encore la condition de la femme et je parle aussi de deuil et du fait de trouver sa place dans ce monde. J’ai 30 ans et je pense que je ne suis pas la seule à trouver le monde un peu hostile et à me demander comment trouver sa place et s’y sentir bien, en étant soi-même. J’ai l’impression, en écoutant l’album, que c’est à la fin qu’on se rend compte de ce qui ressort. Que ce soit avec Toï Toï ou avec cet album, finalement, il me semble bien que ce qui revient toujours, c’est toujours une espèce de quête de la liberté !

France Net Infos : Musicalement, l’album est quelque peu différent du précédent…

Suzane : Oui, le but n’est pas de refaire toujours le même album. Je ne sais même pas si j’ai envie de les comparer parce que moi-même, je ne me compare pas avec celle que j’étais il y a quatre ans. J’essaie d’être bien dans mes pompes. Musicalement, ce qui m’amuse et me stimule, c’est de continuer d’explorer, sans garder les mêmes recettes. En ce moment, ce qui passe dans ma tête, c’est une mélodie un peu pop, un peu plus urbaine avec des textes plus cash. J’assume. Je pense que j’ai essayé d’écouter chaque émotion sans trop les triturer, en allant à l’essence de ce que j’avais envie de dire. Dans ce nouvel album, il y a des chansons très cash et d’autres plus légères, où on s’envole un peu plus. Sur scène, j’interprète « Clit is good » et « Belladonna ». Même si l’esthétique est différente, plus pop, les gens m’ont reconnue dans ces deux titres. J’utilise ma voix de tête, ce qui était plutôt rare jusqu’à présent. L’album va être assez large. Ce sera un voyage, qui, je l’espère, sera plein de nuances. Ces chansons m’ont accompagnée et j’espère qu’elles accompagneront aussi le public.

France Net Infos : Pour entendre tous les titres de l’album, il faudra encore patienter alors…

Suzane : Oui, il sortira avant 2023. Là, il est parti en fabrication. Je me rends compte que je suis en train de lâcher une espèce de bout de moi. Je ne comprenais pas les artistes qui disaient cela avant, et là, je le ressens assez vivement. Il y a un trac, une impatience. C’est comme acheter un cadeau à quelqu’un. Sur le moment, c’est évident puis sur le trajet on commence à douter et à se demander s’il lui fera plaisir. Quand on le donne, on a envie qu’il soit bien reçu.

France Net Infos : Le 22 septembre, vous serez à l’Olympia. Ce sera un très grand moment. Quelle impression cela vous fait ?

Suzane : Je compte les jours et en même temps je fais un petit déni…Je suis un peu entre deux. J’ai tellement rêvé de ce moment. Maintenant que ça approche, je me demande si ce sera aussi bien et même mieux que dans mes rêves ! Une fois que ce sera passé, je me demande si je vais continuer à rêver d’autres choses. Ca fait toujours peur, car, avoir de grands rêves, c’est ce qui me nourrit ! Je pense que cet Olympia sera encore plus fou que dans mes rêves. J’en rêvais déjà quand j’avais sept ans et je ne pensais pas que ça allait arriver. Quand j’ai écrit la chanson « Suzane », j’étais serveuse dans un bar à Paris. Je n’avais pas aucun pied dans le milieu. Quand je chante ce titre aujourd’hui, je me rends compte qu’il s’est passé quelque chose de fou dans ma vie. C’est un peu fouillis dans ma tête. Je suis en plein dedans ! Peut-être qu’après coup, je pourrai en parler. En ce moment, je suis comme dans un parachute et il va falloir se lancer. Il y a une certaine peur. Mais je sais que j’ai un public très bienveillant, qui m’attend et qui va vouloir passer ce grand moment avec moi !

Suzane (crédit photo Laura Gilli)

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