3 questions à… Céline Musmeaux, auteure de romans young adult

Invitée du premier Salon du livre des auteurs indépendants de Marseille qui aura lieu le dimanche 27 octobre 2019 dans le cadre prestigieux de la Faculté de Droit, l’auteure de romans Young Adult Céline Musmeaux nous a particulièrement émus par sa sincérité et son talent ! Elle a accepté de répondre à nos 3 questions à...

Céline Musmeaux

L’interview :

FranceNetInfos : Bonjour Céline, tu as sorti un nombre impressionnant de livres, bravo ! Tu veux bien nous raconter ton parcours d’auteure ?

Céline Musmeaux : J’ai commencé à écrire au club journal de mon collège (Château Forbin, dans le 11e). Je n’aimais absolument pas lire et je n’aime d’ailleurs toujours pas.

J’étais une enfant précoce non détectée. Aussi, j’étais très dyslexique à la lecture orale, et par manque d’attention, à l’écrit également. J’excellais dans certains domaines et dans d’autres, je brillais par mon désintérêt.

Du coup, je me suis passionnée tout de suite pour ce nouveau moyen d’expression qu’étaient les mots, à savoir qu’avant je ne me dévoilais qu’à travers le dessin.

Complaintes d’adolescente

C’est au lycée (Marcel Pagnol, dans le 10e) que j’ai commencé réellement à écrire « pour moi ». Je couchais sur le papier mes souffrances d’adolescente puisque je subissais une forme de harcèlement scolaire du fait de ma différence. D’ailleurs, j’ai publié le recueil de ces textes sous l’intitulé « Complaintes d’adolescente : les larmes d’un ange ».

Quelques années plus tard, je suis revenue à l’écriture à travers des chroniques réalisées pour des éditeurs de mangas. J’ai été l’une des premières « Kana-testeuses ».

En retrouvant le goût de m’exprimer par les mots, j’ai décidé de composer mes propres histoires au lieu de chroniquer celles des autres. C’est ainsi que je me suis lancée en 2013 dans la rédaction de mon premier roman « Ne m’oublie pas : l’histoire d’une promesse ».

Livres de Céline

J’ai tout de suite compris que c’était ce dont j’avais besoin pour me canaliser. En effet, mon cerveau a toujours été très surchargé du fait de ma précocité. Par conséquent, utiliser ma capacité d’empathie et ma créativité pour coucher les mots sur le papier ou plutôt l’ordinateur est devenu une évidence.

De là, j’ai comme beaucoup tenté l’aventure de l’édition traditionnelle. Mais j’ai très vite compris que je n’y étais pas adaptée.

Livres de Céline Musmeaux

FNI : Dans ton livre A un autre que lui, le récit se construit essentiellement à partir de tes personnages avec une grande importance accordée aux dialogues. Il y a même des dialogues intérieurs qui font penser à la “petite voix” qu’on a parfois dans la tête ! Comment naissent tes romans, comment les développes-tu ?

CM : Oui, j’accorde beaucoup d’importance aux dialogues, car, pour moi, c’est ce qui rend réalistes et vivants mes livres. C’est mon style. La « petite voix intérieure » est également ma touche de fabrique puisque cela rend plus réels les sentiments du personnage à mes yeux. Une personne normale va avoir tendance à ressasser ses problèmes et à les analyser, c’est ce que je mets en avant de cette façon.

Pour répondre à votre question, mes romans naissent d’un point précis. Il peut m’apparaître au cours d’une conversation, devant la télé ou peu importe. Cela peut être un thème ou une situation qui m’inspire. Ensuite, je vais construire une histoire de toutes pièces et souvent sans aucun rapport avec le fait ou la parole qui m’a inspirée à l’origine. Mon imagination fait son travail. Par exemple, pour « Un baiser pour le cœur d’un garçon », j’ai monté la trame du roman après une simple discussion avec une amie qui me disait manger des bonbons en lisant mon livre.

C’est pour cela que je suis capable d’aborder une multitude de thèmes, car je pioche à la fois dans ma tête et dans la réalité pour les trouver. D’ailleurs, exprimer des sentiments profonds et vrais quel que soit le contexte est primordial pour moi.

Céline Musmeaux livres

FNI :  Tu participes fin octobre au tout premier Salon du livre des auteurs indépendants à Marseille. Est-ce un choix d’être indépendante dans ce milieu ? Comment as-tu réagi à l’annonce de cet évènement ? Quels conseils peux-tu donner aux auteurs qui cherchent à être édités ?

CM : Comme énoncé un peu plus haut, j’ai très vite compris que je n’étais pas faite pour l’édition traditionnelle. Déjà, je n’entrais pas dans les codes avec ce premier roman se déroulant au Japon. Ensuite, je me suis sentie rejetée à cause de ma dyslexie, car elle n’a laissé aucune chance à mon texte. J’ai donc rapidement fait le choix de me lancer en indépendant et de « tout faire » moi-même.

Étant une artiste, j’ai démarré en illustrant mes couvertures. En parallèle, j’ai cherché à canaliser ma dyslexie afin de réduire son impact. J’en ai profité pour développer ma capacité d’analyse de l’orthographe et de la grammaire afin de faire de moins en moins de fautes.

Les livres se sont enchaînés très vite, ce qui m’a confortée dans l’idée qu’un éditeur traditionnel n’aurait pas pu suivre et accepter ma périodicité de parution, qui est à présent d’un livre par mois. C’est là que j’ai décidé de réellement me professionnaliser.

Salon du livre des auteurs indépendants

Aujourd’hui, je totalise 61 romans parus. J’ai mes propres méthodes de travail, que ce soit au niveau de l’écriture, du graphisme ou de la correction. Je suis complètement indépendante au niveau créatif, ce qui me permet d’écrire ce que j’aime et de passer d’un contexte adolescent à un jeune adulte ou à un fantastique.

Concernant l’annonce du premier Salon du livre des auteurs indépendants, j’ai été très surprise ! Native de Marseille, j’ai rarement vu des évènements culturels autour du livre. Paraît-il que nous ne serions pas des littéraires ? Pourtant, bon nombre d’auteurs ayant marqué l’Histoire étaient provençaux. Quoi qu’il en soit, l’invitation que j’ai reçue m’a beaucoup touchée, car faire mon premier salon dans ma ville natale est un honneur.

Pour finir, je n’ai pas vraiment de conseils à donner aux auteurs qui souhaiteraient se lancer. Je suis du genre à vivre mes passions à cent pour cent. J’écris avec mon cœur, et je ne saurais qu’exhorter les autres à faire de même.

 

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