En moins de 3 ans Sam Stourdzé le Directeur des rencontres d’Arles a réussi à “dynamiter” les codes des expositions traditionnelles, la photo rentre dans la légende et Arles en devient sa bienfaitrice !
Retour à la rédaction pour moi, en cette deuxième semaine de Juillet.Après cette ouverture des Rencontres d’Arles qui se poursuit jusqu’au 24 septembre, de Audrey Tautou (ses clichés intimistes en forme de mini portraits), à la réalité Colombienne sur les narco-trafiquants, la ville s’est offerte corps et âmes aux photographes venus du monde entier !
J’ai écrit une partie de mes notes sur ce quai Arlésien, devant ce bateau échoué dans le Rhône (voir vidéo) qui a presque réussi à rejoindre les vestiges du passé encore enfouis dans la vase du fleuve ! Premier contact avec la série “Architecture of density” le photographe Michael Wolf interroge la forme actuelle des villes et des grands ensembles. Ces compartiments de vies, où séjournent les habitants constituent un terreau pour l’Artiste. L’urbanité, la densité étouffante qui parfois dépasse les 50 000 habitations au kilomètre carré, pousse le spectateur à s’interroger et surtout à contempler ces clichés d’une manière moins subjective, vis à vis de la mise en forme des grands formats, formant un esthétisme dans l’image.
Autre vision et point de vue avec “Iran année 38” où 66 jeunes photographes démontrent que leur talent réciproque n’est pas bâillonné comme on veut le croire…Bien entendu, si l’ultra conservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009 par sa re-élection, a provoqué les pires manifestations du pays, Newsha Tavakolian journaliste et photographe, se voit confisquer sa carte de presse. Elle prendra la voie des studios où son oeuvre se manifestera ailleurs, sur les murs des grandes expositions internationales, comme à Arles. La lauréate du prix Carmignac devient Commissaire de l’exposition aux Rencontres d’Arles, à l’église Sainte-Anne elle a réuni ces photographes sous la bannière de la liberté d’expression. On restera amusé des clichés de Babak Kazemi sur son clin d’oeil à “Roméo et Juliette” sur les contraintes de l’amour !
Quand Dune Varela prend les armes et métamorphose les déchirures des impacts sur des clichés en monochromes on comprend rapidement son combat et son point de vue sur une humanité décadente “Il ne faut pas voir mon travail sous uniquement l’angle de la destruction, je pose un doigt sur la gâchette, interroge nos sociétés sur la démocratie, j’ai une idée de l’infini et de la disparition par l’élaboration de traces et de déchirures sur les clichés”.
Les “Gorgan” à Arles “Tout le monde connait…” me disait sourire aux lèvres une caissière du supermarché qui précise “Ninaï est venue faire ses courses avec les 300 euros donnés par le photographe pour cette mise en lumière à la Maison des peintres…” Contente cette mère de famille avec sa monnaie “venue du ciel” ? Au détour d’une rue j’ai croisé sa fille qui préfère évoquer la demande à la mairie d’Arles pour obtenir un bout de terrain, un mobile home avec les douches, un coin cuisine…Pas de réponses des élus qui parlent des installations des gens du voyage dans le tout nouveau quartier social ! Quand à Mathieu Pernot, son intention est de montrer les traces du passé sur une famille qu’il suit depuis la fin des années 90, une misère sociale qui pose des questions quand on sait que les Gitans sont toujours regardés avec un certain regard ! Pour les autres grandes expositions http://www.rencontres-arles.com
Eric Fontaine