Candida Höfer est réputée pour la précision de sa méthodologie, et de sa technique, tout juste “auréolée” du prestigieux prix “Sony World Photography Awards” (SWPA pour sa contribution 2018), elle expose à Nîmes des grands formats jusqu’au 16 septembre (hall d’exposition du musée d’Art Contemporain-visite gratuite).
En partenariat avec “Les Rencontres d’Arles”, l’artiste Allemande à l’allure “Luthérienne” n’en demeure pas moins, une immense photographe exposée dans le monde entier. Le public était nombreux, lors de ce vernissage du samedi 5 mai. Bibliothécaires, personnel de la D.R.A.C (Direction Régional de l’Art Contemporain), élèves de l’Ecole de la Photographie (Arles), et bon nombre de plasticiens étaient venus pour approcher l’icône de l’image, en chambre photographique.
Pour les 25 ans du musée d’Art Contemporain, l’enjeu était de taille dans l’édifice en partie rénové, l’architecte des lieux Norman Foster (82 ans) a dit-on lui-même suivi les améliorations, pour les expositions temporaires dans le hall, proche de l’entrée.
À ce titre Candida Höfer est la première artiste à bénéficier des dernières technologies d’éclairage, les supports étant aussi installés sur un système pivotant, au gré des installations. Pour celle qui est toujours à la proue du modernisme de la photo, native d’Eberswalde (1944), son travail issu de l’apprentissage des techniques de la photographie (Kunstakademie-Dusseldorf), à résonné depuis les années 70 jusqu’à nos jours. Au contact de Bernd Becher et de son épouse Hilla, elle a été influencée par la vision frontale d’installations industrielles, où les lignes horizontales multiplient l’horizon ou vis versa.
La photographe reste une talentueuse témoin oculaire, alliant l’esthétisme et l’objectivité vers une certaine forme de minimalisme, même si ses oeuvres se complaisent dans de grands formats génériques. Issue de ce courant Allemand proche du documentaire, et des séries typologiques de bâtiments industriels, Candida Höfer a toujours oeuvré pour l’élaboration d’images, où la précision du cliché rivalise d’ingéniosité, par son principe singulier de l’évocation d’oeuvres humaines, sans terriens, sans une présence vivante…Si l’oeil de l’artiste s’arrête sur des ensembles architecturaux vides, c’est pour mieux capter l’esthétisme qui se décroche des vues, que ce soit un théâtre, un hall de bibliothèque, un musée, un escalier mécanique ou une banque d’archives en autre.
Son style narratif, lié à l’architecture donne une connotation presque intime, dans son angle de vision, par le champ élargi de la photo, mais aussi par l’extrême précision des pixels, qui donne un aspect satiné et rigoureux dans sa forme. Certes, admettre son travail, le contempler, impose du regard des visiteurs une certaine approche d’esthète, voir de curiosité dans un ensemble homogène, où tout est mis en place pour nous offrir un espace complet de la photographie, dans son aspect le plus noble.
A Nîmes, cette exposition fait déjà partie des grands évènements pour les Rencontres de la Photographie (Arles-2018), des détails sur l’artiste sont sur http://www.carreartmusee.com
Eric Fontaine