Le Temps des secrets de Christophe Barratier au cinéma le 23 mars : rencontre avec l’équipe du film

Le Temps des secrets de Christophe Barratier sortira mercredi 23 mars au cinéma. Le réalisateur des Choristes a adapté le troisième tome des souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol, après La Gloire de mon père et Le Château de ma mère qui avaient été portés à l’écran par Yves Robert dans les années 90. Christophe Barratier invite le spectateur à un voyage dans le temps, au début du siècle dernier, au cœur de la Provence si chère à Pagnol. Dans ce troisième volet, Marcel retrouve les collines du Garlaban et son ami Lili. Il entre aussi dans le monde des adultes et découvre les premiers émois amoureux. Pour incarner les parents de Marcel, Christophe Barratier a fait appel à Mélanie Doutey et Guillaume de Tonquédec. Quant à l’oncle Jules et la tante Rose, ils sont incarnés par Anne Charrier et François-Xavier Demaison. Lors de la troisième édition du festival Cinéroman qui s’est tenu à Nice en octobre dernier, nous avions pu interviewer les quatre comédiens ainsi que Christophe Barratier. Ils étaient venus à la rencontre du public au Pathé Gare du Sud, où le film avait été présenté en avant-première. Ils avaient pu constater à quel point la magie de Pagnol opère toujours, chez les enfants comme chez les adultes.

France Net Infos : Quand on décide d’adapter Pagnol, on touche à un monument national….

Charistophe Barratier : Je dois avouer que Pagnol fait partie de mon enfance. Ma grand-mère, qui était comédienne, a joué avec Charpin, Raimu notamment. Son salon était rempli de photos de films de Pagnol. Par conséquent, il est lié à un profond souvenir d’enfance. Quand on m’a proposé d’adapter Pagnol, je me suis donc dit que c’était naturel, qu’il y avait quelque chose de l’ordre de la prémonition.

France Net Infos : L’histoire se déroule au début du XXème siècle. Il pouvait y avoir une crainte que le film soit démodé, ne plaise pas aux plus jeunes….

Chrsitophe Barratier : Je n’ai eu aucun doute là-dessus. Je pense que tous les thèmes sont d’aujourd’hui à partir du moment où ils font appel à nos souvenirs d’enfance. Cela est intemporel. Je pense que les péoccupations du jeune Pagnol sont celles des jeunes d’aujourd’hui. Le Temps des secrets raconte qu’à l’adolescence, on se rend compte que les adultes peuvent mentir. Ce sont souvent les premiers émois amoureux qui nous font rentrer derrière cette porte, qui est le passage de l’adolescence à l’âge adulte.

Mélanie Doutey : Je pense que c’est aussi une façon d’offrir à nos enfants l’histoire de l’enfance de Pagnol.

Guillaume de Tonquédec : Beaucoup de gens disent que le film leur a fait du bien parce qu’ils ont retrouvé l’enfance, l’innocence, l’apprentissage de l’amitié, de l’amour, un nouveau regard sur les parents. Tout cela est universel !

François-Xavier Demaison : Les gens vont avoir envie de faire découvrir le film à leurs enfants. Il y a un côté transmission. Le film peut faire une sorte de relais entre les générations.

France Net Infos : Plusieurs scènes ont été tournées dans la bastide que l’on voit aussi dans les films d’Yves Robert. Pourquoi ?

Christophe Barratier : Sincèrement, on a cherché mais on n’a pas trouvé plus belle bastide. Celle où Pagnol a passé son enfance n’est plus praticable ; elle se trouve dans le milieu urbain maintenant.

Guillaume de Tonquédec : Moi, je trouve que c’est un très joli passage de relais d’un metteur en scène à l’autre, d’une équipe d’acteurs à une autre. C’est un peu comme un décor de théâtre qui serait resté dans cette nature et qu’on a rouvert pour notre film. C’est très joli que ce soit la même maison.

France Net Infos : Ce film montre à la fois la ville et la nature…

Christophe Barratier : oui parce que Pagnol était à la fois citadin et de nature rurale. Son petit frère Paul est devenu chevrier. Après la mort d’Augustine, il y a eu de vives tensions entre Pagnol et son père. Il s’est ensuite installé à Paris. Lorsqu’il est revenu des années plus tard, il a fait beaucoup d’oeuvres très rattachées à sa région natale. Il a même racheté l’endroit où sa mère était enterrée.

Anne Charrier : C’est une nature fantasmée, propice à tous les jeux d’enfants, à la poséie et aux rêves.

France Net Infos : Le père de Marcel était instituteur. Le film montre l’importance de ce métier à l’époque de Pagnol….

Christophe Barratier : On est à l’époque de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Joseph Pagnol apparaît comme un instituteur humain, modéré, progressiste.

Guillaume de Tonquédec : Plusieurs professeurs ont changé ma vie et on ne le leur dit jamais assez.

France Net Infos : Quels souvenirs aviez-vous des films d’Yves Robert, La Gloire de mon père et Le château de ma mère ?

Mélanie Doutey : J’avais adoré cette histoire. J’ai un souvenir incroyable de Philippe Caubère qui incarnait Joseph Pagnol. C’étaient déjà des vacances de regarder ce film.

Guillaume de Tonquédec : Yves Robert était un bon réalisateur pour parler des souvenirs d’enfance de Pagnol. Quand il les a écrits, Pagnol avait un âge déjà avancé. Je les ai lus enfant. Je m’identifais donc beaucoup au personnage de Marcel. Lui, il aimait la chasse et moi c’était plutôt la pêche.

Anne Charrier : Je les avais vus mais pour pour le tournage du film, j’ai relu Pagnol mais je n’ai pas voulu les revoir. Je n’avais pas envie d’être marquée par des images.

François-Xavier Demaison : L’univers de Pagnol est très riche. On a envie de passer du temps avec cette famille. C’est très jubilatoire pour le spectateur de prolonger sa vie au cinéma. J’aimerais beaucoup qu’il y ait une suite.

France Net Infos : La question de l’accent s’est-elle posée pour les comédiens ?

Guillaume de Tonquédec : Oui, c’était un vrai débat ! Apparemment, Joseph Pagnol, que j’interprète, n’avait pas trop d’accent. J’avais de la chance ! La famille de Pagnol nous a beaucoup parlé. Nous ne voulions pas être des acteurs parisiens qui entrions dans cet univers-là. On avait travaillé tous ensemble autour de la table. On s’en est beaucoup remis à Christophe Barratier.

Mélanie Doutey : On a respecté certains codes, avec les « o » et les « é » notamment. On était au service d’un récit : on n’était pas là pour faire un numéro. Le parti pris a été d’évoquer et non pas de chanter…

France Net Infos : Le film montre que les deux sœurs, la mère et la tante de Marcel, assistent à des réunions féministes. Cela était-il présent dans le livre ?

Mélanie Doutey : C’était très succint dans le livre. Christophe ne pouvait pas tout exploiter. Il fallait aussi moderniser certaines choses et dire ce qui se pressentait à l’époque. Ces réunions de féministes existaient.

Anne Charrier : Cet aspect éclairait les personnages féminins d’une autre façon, alors que souvent les femmes sont montrées au service des autres dans les films.

Guillaume de Tonquédec : L’une des plus belles scènes du film, c’est lorsque Joseph, sachant sa femme malade, la pousse à continuer ce combat féministe. C’était très touchant.

France Net Infos : Quel regard portez-vous sur votre personnage ?

Anne Charrier : Je la trouve magnifique. Tante Rose est une femme qui a trouvé l’amour tard. Elle a beaucoup rêvé autour de l’amour. Finalement, elle rencontre l’homme qu’elle souhaitait et c’est le bon ! Ils sont très amoureux. Elle a eu un rapport à son neveu, avant même d’être mère. Marcel a été le témoin des amours naissantes de son oncle et de sa tante.

François-Xavier Demaison : Christophe voulait donner à nos personnages une densité, une histoire. Moi aussi, j’aime beaucoup mon personnage de l’oncle Jules. Il a des principes religieux en particulier mais il a une profonde humanité. C’est la tendresse qui l’emporte toujours !

Le Temps des secrets de Christophe Barratier avec Mélanie Doutey, Anne Charrier, Guillaume de Tonquédec, François-Xavier Demaison au cinéma le 23 mars.

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