Entre science fiction et anticipation, la nouvelle adaptation des romans de Julia Verlanger : La croix des décastés, présentée par Les humanoïdes associés, est menée par deux pointures de la BD : Corbeyran et Jorge Miguel !
Les décastés d’Orion, paru le 4 janvier de cette année est un récit en deux tomes, nous exposant l’épopée d’un guerrier du nom de Kohlen, en proie de découvrir un secret qui dépasse son entendement et va bousculer son univers !
Le décor :
Orion –XB12557, une planète rocheuse de classe IV, où les civilisations primaires furent des côlons …
A présent organisés en caste de différents niveaux hiérarchiques, avec au sommet, la caste des officiants : chacune se permettant de mener une guerre « silencieuse » en affaiblissant et en discréditant ceux des autres castes …
Dans le ciel, un vaisseau spatial inconnu et son mystérieux pilote survole les eaux d’Orion, à la recherche d’une épave ; Essuyant l’attaque d’un monstre marin gigantesque, l’engin volant est contraint de mettre sa mission en attente, et d’atterrir pour réparation !
Au même moment, sur la terre ferme, dans la cité d’Augheen, Kohlen, un guerrier reconnu, piégé par la séduisante et manipulatrice prêtresse de la fertilité Liséa, est condamné selon la loi à porter la marque des décastés … Un déshonneur qui prive l’accusé de profiter des privilèges octroyés aux castes, en commençant par transformer la marque qu’il porte fièrement à son bras, par une croix que tous reconnaîtront comme une déchéance !
Son destin semble bien noir et empli d’une rancune sans faille contre ceux qui l’ont précipité dans ce piège grotesque, lorsqu’il arrive à la forteresse pénitenciaire de la ville, promis à on ne sait quel dessein minable … Mais il n’est pas au bout de ses surprises !
C’est en étant contraint d’écouter la bavarde Tryana et les raisons étonnantes de son enfermement dans cette prison, que la vie du grand guerrier va prendre un bien étrange virage … ce qu’elle lui expose, dépasse totalement son entendement : elle lui parle d’un « chariot volant », d’un homme aux cheveux d’or possédant une arme inconnue … et, plus grave, ءىءء مترجم, cet étranger serait de connivence avec les deux castes qui ont précipité Kohlen à sa perte !
Lors de leur transfert, parti à la recherche d’eau, tous deux profitent de l’inattention du garde et réussissent à s’échapper ; le soir venu Kohlen ne rêve que de vengeance, souhaitant retourner vers la cité d’où il vient, tandis que Tryana essaye de le convaincre de s’en éloigner ; au loin, ils aperçoivent un feu de camp …
Ainsi commence l’aventure de nos deux fugitifs, que l’on découvre en même temps qu’eux s’apprivoisent, au fil de leurs révélations, de leurs confidences puis de leurs rencontres au cours du voyage qu’ils entament … dirigés par le scénario intriguant et intense que Corbeyran nous « traduit » du roman initial, le mystère sur la confrontation de ces deux civilisations, l’une évoluée et l’autre un brin médiévale, reste total jusqu’à la fin de ce premier opus, nous poussant à une curiosité maladive !
Un récit qui nous ramène inévitablement à l’obsession des hommes sur la probabilité de l’existence d’autres terres, ou d’intelligences supérieures, un sujet pourtant maintes fois exploité, mais dont le charme ne cesse de nous fasciner grâce à la créativité du récit mère et de son auteure charismatique : Julia Verlanger, ainsi que par l’hommage rendu à la thématique principale de ses romans, par ce binôme talentueux : Corbeyran/ Miguel et par Les Humanoïdes Associés !
Jorge Miguel possède sa part d’impact sur notre avis de lecteurs, avec la manière qu’il a d’exprimer le ressenti de chacun des personnages, nous propulsant directement dans cet univers complet et riche, où chaque caste à une « garde robe » bien définie, une culture propre, une bestiaire intéressant, grâce à ses illustrations réalistes qu’il « interprète » de façon parfaite !
Les décastés d’Orion, une autre bonne surprise dans l’univers de la science-fiction, comme on l’aime : des protagonistes charismatiques, une aventure intrigante nous menant sur des sentiers inconnus … Les Humanoïdes Associés nous prouvent une nouvelle fois, que leur hommage à Julia Verlanger est une audace de « bonne augure » ! Un récit que l’on aimerait déjà voir développé sur une longue saga mais qu’on devra se contenter d’apprécier en seulement deux tomes ! On a hâte de découvrir le prochain !