Richard PERMIN « Superheroes of Stoke » : Passion et frissons…

Richard Permin

Interview de Richard Permin pour la sortie du film Superheroes of stoke en DVD

le 28 octobre 2012…

 Faire corps avec la nature…

Athlète de haut niveau, skieur acrobate, performateur, Richard Permin est tout cela. Le français qui se classe parmi les meilleurs skieurs acrobates du monde et le canadien Sean Pettit nous ont proposé l’avant-première du film Superheroes of Stoke, dans le cadre insolite et enchanteur du cinéma la Pagode, dans le 7ème arrondissement de Paris. Présenté par Matchstick, ce film très spectaculaire, va vous couper le souffle…  Pourtant il ne sortira chez nous qu’en version DVD dès le 28 octobre. Récompensé pour sa performance dans le film, le sportif a bien voulu nous parler davantage de son métier . Je l’en remercie vivement… Alors à quoi ressemble la vie d’un athlète de haut niveau, quelles sont ses motivations et ses objectifs ? Suivons cet exemple de parcours.

– France Net Infos (FNI par la suite) : Bonjour Richard, merci pour ta disponibilité. Tu exerces un métier  très spectaculaire. C’est pourquoi tout d’abord j’aimerais savoir comment le ski est entré dans ta vie.

– Richard Permin (RP par la suite) : Tout simplement par le hasard de ma vie personnelle. Mon beau-père Patrick aimait beaucoup skier et disposait d’un appartement à la montagne. Je n’avais que deux ans et demi quand avec ma mère et lui, nous nous y rendions à la première opportunité. Ainsi, j’ai fait beaucoup  de ski alpin à partir de cet âge-là et jusqu’à mes 15 ans.

FNI : Et comment décide-t-on d’en faire son métier  ?

RP : J’ai quitté l’école tôt, après la 3ème avec le désir de travailler dans le sport, la plongée sous-marine en complément l’été, mais d’abord le ski en hiver. La chance a fait qu’au bout de deux années d’une telle organisation, l’émergence du freeski et du freeride commençaient à devenir palpable. J’avais des copains qui avaient déjà leurs sponsors. Et c’est comme cela que j’ai moi-même pu commencer à m’entraîner et à finir par obtenir le mien. Les voyages se sont enchaînés, les performances aussi. L’année qui a suivi, je suis devenu un professionnel.

FNI : Pour réaliser un film comme Superheroes of Stoke, quelle est l’organisation ? Qui décide du lieu de tournage ?

RP : C’est une grosse logistique. Nous avons besoin d’énormément de choses. Les cameramen ont des appareils comme les professionnels d’Hollywood. Nous formons une équipe de 5 personnes : un caméraman, un photographe et 3 athlètes.Comme nous nous déplaçons en hélicoptère, le pilote et un guide de montagne voyagent  toujours avec nous. D’ailleurs c’est ce dernier qui décide de notre journée. Il sait où la neige est stable, si la température est favorable, s’il y a ou pas risque d’avalanches. Nous écoutons toujours ce qu’il dit. Puis nous nous arrêtons quand nous savons que les conditions sont belles et que nous pouvons faire de bonnes images. Mais c’est généralement la course. Pour réaliser 6 mn de film, comme la séquence du début du film où j’apparais à l’écran, cela représente 5 mois de dure labeur. Nous sommes de vrais sportifs avec une préparation physique exigeante, qui toutefois se servent de leur expérience pour mesurer leur engagement ou pas dans une figure acrobatique.

FNI : Que ressens-tu au moment de tes acrobaties ? Du plaisir uniquement ? Et la notion de danger ?

RP : Je prends énormément de plaisir mais je suis complètement conscient de ce que je fais et de ce qui arrivera si jamais je tombe. Cela demande beaucoup de concentration, comme dans tous les autres sports du reste. Moi, je ne vois pas la notion de danger puisque je suis confiant dans mes capacités. Je rappelle que je pratique le ski depuis longtemps et que c’est seulement maintenant à 27 ans que je réalise les plus belles figures.

Richard Permin sans ses skis

 FNI : Comment se présente un entraînement de sportif de haut niveau comme toi ?

RP : Notre entraînement se base essentiellement sur des exercices cardio. Nous faisons du vélo, de la course à pied  et de la musculation. Mais d’un type spécifique car elle doit être tonique tout en préservant notre légèreté, donc ne pas engendrer de la masse. Il faut faire attention à ses genoux car ils prennent des chocs et trop de chocs provoquent de l’inertie. En résumé, nous devons rester toniques et avoir de l’endurance.

FNI : Concernant les figures que tu réalises, te sont-elles imposées par une feuille de route précise au départ ? Comment cela se passe-t-il   ?

RP : Notre sport est un sport qui nécessite une réelle alliance avec la nature, comme d’autres, notamment le surf. Pour cette raison, je suis seul à décider de A à Z de ce que je vais faire et comment le faire. Je choisis où je vais skier et personne ne trouvera rien à en redire. Bien sûr je partage avec mon réalisateur, les autres athlètes et sollicitent des avis. Mais personne ne me pousse à quoi que ce soit.

FNI : Quels sont tes inspirateurs ou la personne qui te donne le plus d’inspiration ?

RP : Deux personnes comptent particulièrement pour moi. Sébastien Michaux qui est une légende du freeski en France et Xavier de Le Rue, multiple champion du monde de freeride en snow board. Ils avaient bien plus d’expérience à leur début que je n’en ai eu aux miens. Grâce à eux, j’ai évité des erreurs et ai pu progresser rapidement.

FNI : Tu les connais    ?

RP : Non seulement je les connais. Mais nous avons tous les trois un sponsor en commun. J’ai beaucoup voyagé et skié avec eux quand j’ai commencé à faire de la haute montagne. Ils m’ont sans aucun doute énormément appris.

FNI : C’est important d’avoir de telles personnes dans son entourage…

RP : Oui, c’est « vachement » important. Notre sport est un sport individuel mais sans esprit de compétition, au contraire des autres sports individuels. En haute montagne, c’est l’esprit de solidarité qui nous anime. Nous faisons tous très attention les uns aux autres. Pas d’esprit de compétition entre nous.

Superheroes of stoke

FNI :  Et quels sont tes objectifs ?

– RP : D’une part faire connaître notre discipline par des films. Ainsi, Superheroes of stoke, qui retrace l’histoire du ski acrobatique des 20 dernières années, a réalisé près de 150 avant-premières aux Etats-Unis, avec une moyenne de 3000 personnes à chaque fois. C’est précieux. D’autre part, chaque année, il y a environ 50 films de skis qui sortent et participent à divers festivals de films de ski. Seul but : obtenir une des multiples récompenses (awards) comme par exemple celui de meilleur skieur de l’année, etc. Cela me motive réellement d’essayer d’en gagner une. Ce qui donne pleinement sens au tournage des vidéos, par ailleurs seul outil d’appréciation à la disposition des jurys des festivals.

FNI : As-tu une fédération de tutelle qui encadre votre discipline ?

– RP : Notre activité ne peut être encadrée par une fédération et ne le sera jamais, car ingérable par une telle entité et trop dangereuse. Nous avons par conséquent des sponsors.  Moi j’en ai quatre. Et ce sont eux qui prennent en charge les frais de production des films. Par exemple, avec mon sponsor principal Red Bull, j’ai pu créer une histoire qui me correspond autour d’une identité fondamentale et d’une ligne conductrice. Nous véhiculons mutuellement notre identité et image de marque…

FNI : Quelle est cette identité et que conseillerais-tu à un jeune qui voudrait faire la même chose que toi ?

– RP : Je suis un performateur et je revendique l’image du sportif sain, libre et cool. Cela ne m’intéresse pas de montrer aux gens ma préparation physique, mais mes performances et du beau ski. Et aux jeunes qui voudraient faire ce que je fais, je leur dirai qu’il faut qu’ils acceptent d’apprendre. Bien sûr qu’ils ne pourront pas aller tout de suite faire ce que je fais au Japon ou en Alaska comme montré dans le film… Cela prend du temps…

FNI : Quel est ton palmarès aujourd’hui  Richard ?

– RP : J’ai été récompensé par un « award of best single shot – meilleure séquence vidéo – de l’année au festival IF3 (International Freeski Film Festival – festival en 3 temps : lancé à Montréal au Canada, il passe par Annecy en septembre et finit sa tournée début octobre à Innsbrück en Autriche. Mais ce que nous attendons surtout, c’est l’International Freeski Film Festival qui débutera le 23 janvier 2013 à Aspen, dans le Colorado. C’est là-bas que seront distribués les prix les plus prestigieux de la discipline : le meilleur skieur de l’année, la meilleure performance de l’année, etc., pour ne citeur que ceux-là…

FNI : Les faits marquants sur ton agenda pour les prochains mois ?

– RP : Ma saison sportive commence début novembre avec ma préparation physique jusqu’ à début janvier. Ensuite, mon sponsor organise un bel événement du 12 au 19 janvier dans la station des Arcs, le Red Bull Linecatcher. C’est une compétition de ski freestyle backcountry qui met en exergue la créativité des 20 freeskieurs qui s’affronteront dans le Cirque de Fonts Blancs. Puis, place aux shootings, synonyme de nombreux déplacements. En outre, il y a aura le Red Bull Color Rush à Silver Town dans le Colorado. Enfin, début avril, ce sera le départ en Alaska. Cette étape intervient en fin de saison, afin de nous permettre de bénéficier de notre meilleur capital physique, nécessaire à la pratique du ski en conditions extrêmes.

– FNI : J’aimerais terminer par deux questions plus personnelles si tu le permets… Quelle est ta recette du succès et pourquoi ce besoin de performance exacerbé ?

– RP : Pour moi, le succès c’est beaucoup de travail, de la chance. Je suis un performateur tout simplement parce que j’aime cela. J’ai réussi à trouver mon mode d’expression, sans avoir à utiliser le langage et ai plaisir à le partager.

 Site de Richard Permin

Teaser Superheroes of Stoke

Red Bull Freeskiing

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