Depuis ce 1er juillet, l’exposition de cette artiste allemande détonne, dans l’univers de l’art conceptuel. À la fois Berlinoise et Parisienne, Katinka (47 ans), évoque dans ses derniers travaux, les matières comme la pierre, la terre, la céramique, comme des éléments intuitifs de son imaginaire, plus que des sculptures originales basées sur un vrai travail de mise en forme. La plasticienne sculptrice confond son art, dans un acheminement de traces, d’empreintes qui évoluent suivant ses expositions. À Sète, Katinka Bock a investi les lieux, jusqu’à nous présenter un ensemble homogène d’oeuvres, qui raconte vraiment un parcours dans la création intuitive de son art singulier. Le centre régional de l’art contemporain, poursuit sa quête d’incubateur, chez des artistes féminins, aussi pluridisciplinaires que la Franco-Allemande Katinka.
Une exposition qui regroupe un travail formulé par l’observation du lieu d’exposition…
“Les sculptures de Katinka Bock, en céramique, pierre, bois ou métal entretiennent des liens profonds avec les sites dans lesquels elle expose, l’architecture du lieu qui l’accueille ou même parfois le contexte culturel, historique ou social d’une ville.
Lorsqu’elle visite pour la première fois le lieu où elle va exposer, elle « prend la température » de l’espace, observe sa forme, l’articulation des salles entre elles, la circulation de la lumière et des fluides du bâtiment, mais également la manière dont celui-ci s’inscrit dans un quartier, une ville, quels usages en font les personnes qui le traversent ou l’habitent. Comment il est « travaillé », de l’intérieur et de l’extérieur.
À Sète, Katinka Bock s’est intéressée à l’omniprésence de l’eau. La mer d’un côté, l’étang de l’autre, les canaux qui structurent la ville imprègnent profondément l’imaginaire et la culture. Le nouveau film produit pour l’exposition, tourné sur les plages et les canaux de Sète, consiste en un montage de plans tournés avec sa caméra Super8, comme une série de notes visuelles. La ville est filmée depuis les canaux, et donne la sensation d’être toujours vue « du bord ». Une notion chère à l’artiste dont les sculptures matérialisent la question du seuil, de la limite, de la distance entre les objets, entre les corps et les espaces.
Elle soulève aussi la question de savoir ce qui nous relie, ce qui nous tient ensemble ou nous sépare” évoque la commissaire de l’exposition Marie Cozette
L’exposition est à découvrir de manière gratuite jusqu’au 7 janvier 2024 : https://www.crac.laregion.fr
Pour ma part, j’ai apprécié les installations dans le lieu Sétois, on est parfois surpris par l’évocation de son travail, à travers la lumière, l’eau, la matière extérieure filmée par une caméra super 8, nous plonge et nous met en immersion dans ce fourmillement artistique qui aussi en quelque sorte évoque la ville et ses trophées marins.
Eric Fontaine