Clément Althaus et la compagnie START 361° triomphent à Anthéa avec “Après Barbe-Bleue”

Clément Althaus a beaucoup de talent et ce n’est pas sa dernière création qui va le démentir. Après Jean de La Fontaine, la fable musicale et Baudelaire, Prince des Huées, il s’empare d’un personnage bien connu : Barbe-bleue. Dans ce célèbre conte de Perrault bien plus complexe qu’il n’y paraît, il est un homme riche dont les nombreuses épouses ont mystérieusement disparu. La création de Clément Althaus présentée jusqu’au 26 janvier au théâtre Anthéa d’Antibes s’intitule « Après Barbe-Bleue ». Il interprète lui-même cet homme, élégant et séducteur, qui s’apprête à célébrer son septième mariage avec la douce Seven (Gwen Masseglia). Il y a convié les spectateurs, qui, comme dans une sorte de jeu télévisé ou d’émission de télé-réalité, vont être témoins des noces puis du funeste destin de sa nouvelle épouse à qui Barbe-Bleue a formellement interdit d’ouvrir l’une des portes de sa demeure pendant son absence.

Lorsque la pièce commence, la célèbre ritournelle « Chantez, dansez, embrassez qui vous voudrez » se fait entendre dans un décor qui fait penser à une chapelle au fond de laquelle trône un grand orgue. Ces voix semblent venues de loin, un peu comme le choeur des tragédies antiques annonçant de tristes nouvelles. Puis des applaudissement préenregistrés fusent lorsque le révérend Smith (Jérémie Boumendil) lancent les paris à propos de ce mariage que le plus grand nombre juge voué à l’échec. Le ton est ainsi donné : l’ambiance sera rock, festive et funeste. Comme dans les créations précédentes de la compagnie START 361°, la musique tient un rôle très important. Sur scène, les quatre comédiens sont aussi musiciens,(passant de la flûte à la guitare électrique avec une très grande facilité), et chanteurs. Peut-être davantage que dans ses précédentes créations, les chansons qu’interprètent les quatre comédiens sont délicieusement entêtantes. Si la pièce est une vraie réussite, elles y sont pour beaucoup.

Comme tous les contes pour enfants, Barbe-Bleue s’adresse aussi et peut-être même surtout aux adultes, proposant plusieurs niveaux de lecture. En intitulant la pièce « Après Barbe-Bleue », Clément Althaus insiste sur l’aspect intemporel et universel du conte. Qui est véritablement la Barbe-Bleue ? Lorsque Seven, qui a désobéi en ouvrant la porte interdite périt à son tour, c’est Ottavia (Claudia Musso), une femme impétueuse, qui entre en scène, bien décidée à se marier avec la Barbe-Bleue. Pour venger la mort de ses précédentes femmes ? Le conte de Perrault que revisite Clément Athaus prend alors une autre tournure et nous invite à nous questionner sur l’origine du mal. La Barbe Bleue ne sommeille-t-elle pas en chacun de nous, prête à bondir ?

A propos Laurence

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