La boucle d’oreille rose – Une pure merveille !

Il y a des livres vertigineux qui nous frappent droit au cœur, et la BD jeunesse « La boucle d’oreille rose » en fait partie. Publié aux Éditions Motus, les autrices Séraphine Menu et Sylvie Serprix forment un duo incroyable autour d’un thème convoité de tous, à savoir la liberté. Notamment celle de faire ses propres choix au cœur d’une société rigide et militante. Et dire que tout cela a été provoqué par une boucle d’oreille rose, LA boucle d’oreille rose !

La boucle d’oreille rose
La boucle d’oreille rose – Éditions Motus

Quelques mots sur l’histoire

« La boucle d’oreille rose » raconte l’histoire de Mia qui trouve une boucle d’oreille rose sur un banc un matin d’automne. Anaïs, la jeune fille la plus convoitée du village, lui demande si elle peut lui donner, et Mia accepte. Et si le geste paraît anodin au premier abord, il est pourtant le point de départ d’un changement dramatique au cœur du village.

Les amies de Mia et d’Anaïs décident de créer leur propre boucle d’oreille rose. Et commence à se former un groupe de femmes militantes, se faisant appeler « les étoiles ». Tel un ralliement politique, elles commencent à s’isoler de ceux qui ne souhaitent pas arborer la boucle d’oreille, au point de les exclure complètement de la société. Deux groupes bien distincts se créent alors, ceux qui suivent la « politique de la boucle d’oreille rose » et ceux qui ne souhaitent pas rentrer dans les rangs.

Il règne alors un climat de rébellion, de dénonciation, de rejet. Un mouvement collectif qui provoque l’isolement de ceux qui refusent de porter la boucle d’oreille rose, au point de détruire cette paix qui régnait jusqu’alors, de saison en saison. En tout cas, jusqu’à ce que l’on fête les 1 an de la boucle d’oreille rose, en hommage à Anaïs, et que celle-ci ne soit pas au rendez-vous. Pour quelle raison ? Une infection du lobe de l’oreille selon ses parents.

Mais qu’est-ce que cela cache réellement ? Anaïs est-elle finalement prête à continuer à vivre dans ce climat où la différenciation sociale n’existe plus ? Ou encore, à renoncer aux plaisirs simples de la vie ? En un mot : être !

Notre avis

« La boucle d’oreille rose » évoque un sujet fort déjà bien connu de tous, celui des mouvements collectifs, et de ce que cela peut provoquer pour soi-même et les autres : de la violence, du rejet, de l’isolement également. Plus encore, cet engrenage bien trop puissant auquel il est difficile de faire face, celui de ne pas suivre le mouvement pour des raisons plus ou moins politiques.

La métaphore de la boucle d’oreille rose est incroyable. Elle est d’autant plus touchante qu’elle représente au départ la beauté, la douceur également, l’élégance. Et qu’elle va devenir la marque d’une rébellion assumée, transmise de génération en génération, formant ainsi une société à part des plus intransigeante.

Un roman graphique bluffant ! 

Ce roman graphique est fort, dans le message qu’il fait passer, mais aussi dans les illustrations réalisées par Sylvie Serprix. Quelle harmonie ! Les sujets évoqués sont certes militants, et pourtant, tout est délicieusement doux : les couleurs notamment. Il n’y a pas cette dureté à laquelle on pourrait s’attendre, pas du tout. Elle se met à la portée des enfants, leur donnant envie de plonger au cœur même de l’histoire. Et quelle histoire, quelle imagination, quel talent d’écriture ! Séraphine Menu est une pépite dans son domaine, nous vous encourageons vivement à découvrir son travail autour de ses précédentes BD aux Éditions Motus.

La boucle d’oreille rose
Venez découvrir ce beau roman

Il y a quand même des moments forts, notamment le refus à la féminité, celle qu’on assume depuis plusieurs années maintenant. Notamment autour d’actes et d’images très parlantes : la renonciation aux produits de beauté, au maquillage, à la coiffure. Tout cela pour ne laisser qu’entrevoir cette boucle d’oreille rose, signe de militantisme, pourtant résolument féminine.

Soit, une perte d’identité relatée et illustrée avec force.

« La boucle d’oreille rose » est un roman graphique incroyable qu’il faut avoir lu pour comprendre à quel point le militantisme peut être dangereux. Et qu’il est parfois difficile de s’en détacher, provoquant un isolement destructeur, pour soi et les autres.

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