Le professeur Laurent Karila sera à la FNAC de Nice samedi 16 mars

Tous ceux qui regardent l’émission “Ca commence aujourd’hui” présentée par Faustine Bollaert, connaissent forcément Laurent Karila. Professeur de psychiatrie à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif, spécialisé dans l’addictologie, également porte-parole de l’association SOS Addictions, il intervient régulièrement dans l’émission de France 2 pour donner ses conseils aux invités venus livrer leurs témoignages. C’est à la Fnac de Nice que le public pourra rencontrer bientôt le célèbre psychiatre. Le 16 mars à 15h, il viendra parler de son dernier livre paru aux éditions Harper Collins Docteur : addict ou pas ?. Il nous a accordé une interview par téléphone, quelques jours avant sa venue sur la Côte d’Azur, une région qu’il connaît bien puisqu’il venait souvent passer ses vacances à Juan-les-Pins et à Cannes lorsqu’il était enfant.

 

France Net Infos : Votre dernier livre Docteur : addict ou pas ? répond à de nombreuses questions que l’on se pose sur les addictions….

Laurent Karila : L’idée du livre, c’était de partir de tous nos comportements de base comme manger, boire, faire l’amour, faire du sport et voir à quel moment ils deviennent excessifs et basculent dans l’addiction. Il y a des questionnaires, des témoignages, des conseils pour évaluer tout ça. Mais il faut bien se dire que tout le monde ne devient pas addict !

France Net Infos : Justement, quels sont les facteurs qui peuvent nous rendre addicts ?

Laurent Karila : Il y a un certain nombre de facteurs qui entrent en jeu et lorsqu’ils sont tous présents, on a plus de risques d’être malades. Il y a notre développement personnel, les troubles psychologiques que nous pouvons avoir, notre environnement, notre génétique et la façon dont notre cerveau évolue, se mature. L’addiction n’est jamais isolée ; il y a souvent des problèmes psychiatriques associés.

France Net Infos :  La passion et l’addiction ne sont pas très éloignées l’une de l’autre…

Laurent Karila : Je considère la passion comme une addiction positive, celle qui apporte une récompense avec du plaisir et des émotions positives. L’addiction, je la définis par un moyen mnémotechnique qui est cinq fois la lettre C pendant un an : la perte de contrôle du comportement, un usage compulsif, un craving (un mot anglais signifiant l’envie irrépressible de consommer), un usage continu et une conséquence sur notre vie sociale, physique, psychique. Quand on a ces cinq C pendant douze mois, on est addict. Quand on est passionné, on peut avoir un, deux ou trois C mais il y a du plaisir et de la récompense.

France Net Infos : L’addiction n’est pas quelque chose de nouveau mais on en parle plus facilement qu’il y a quelques années. Comment l’expliquer ?

Laurent Karila : On en parle davantage depuis les années 90 parce qu’il y a plus de recherches sur le sujet mais aussi parce que de nouvelles addictions ont émergé et que les profils de consommateurs se sont modifiés. Les jeunes ne consomment pas comme les plus vieux ; les séniors ont des addictions alors qu’avant on n’en parlait pas du tout. Les femmes ont des problèmes avec l’alcool un peu différents de ceux des hommes. Et puis, internet a fait émerger plein d’addictions même si c’est un formidable outil. Il y a donc plein de choses qui entrent en jeu.

France Net Infos : De nos jours, les addictions touchent-elles davantage les jeunes ?

Laurent Karila : Les jeunes ont des comportement addictifs potentiels. Ils vont expérimenter le tabac, l’alcool, le cannabis, la pornographie en ligne ou en streaming. Certains vont avoir un comportement excessif et ils vont développer une addiction quand ils sont de jeunes adultes, plutôt à la fin du lycée.

France Net Infos : Le cinéma montre de plus en plus de personnages en proie à des addictions…

Laurent Karila : Oui parce que les addictions font partie de la vie. Tous nos comportements peuvent basculer. Shame de Steve McQueen avec Michael Fassbender est un très bon film sur l’addiction sexuelle. Il y a aussi Nymphomaniac de Lars Von Trier avec Charlotte Gainsbourg qui parle de l’addiction sexuelle chez la femme.

France Net Infos : Quels conseils donneriez-vous aux proches d’une personne en proie à une addiction ? Les deux films que vous citiez montrent justement à quel point cela peut être difficile pour l’entourage.

Laurent Karila : Quand une personne addict se fait traiter, il faut que sa famille et son entourage se fassent aussi accompagner. Ils peuvent se sentir perdus, impuissants, dépassés mais il faut toujours rester dans le dialogue. Même si la personne addict est dans le déni, il faut toujours être là et ne surtout pas avoir un discours culpabilisant.

France Net Infos : Le public vous connaît surtout grâce à l’émission “Ca commence aujourd’hui”. Que vous disent les gens qui viennent à des rencontres comme celles organisées par la Fnac ?

Laurent Karila : Il y a des gens qui me parlent de mon métier de psychiatre et qui évoquent leurs problèmes personnels ou ceux de leurs proches. Il y en a qui me parlent de l’émission, d’autres de ma passion pour le heavy metal. J’adore rencontrer les gens !

France Net Infos : Justement, votre addiction positive, c’est le hard rock. Quels sont vos derniers coups de coeur musicaux ?

Laurent Karila : Je conseillerais le dernier album de Bruce Dickinson, le chanteur d’Iron Maiden. Il y a aussi l’album de Judas Priest, qui vient de sortir. Sans oublier Kiss, qui est mon groupe favori !

 

Laurent Karila sera à la Fnac de Nice samedi 16 mars à 15h.

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