Ecrit en trio par Thomas Ngijol, Fabrice Eboué et Lionel Steketee, le film « Case départ » s’illustre dans un registre peu exploité par le cinéma français, la comédie fantastique. Et c’est bien évidemment en tête d’affiche et au travers de personnages typiques de la société du 21ème siècle, que l’on retrouve les deux anciens compères du Jamel comédie Club.
Leurs personnages, Régis (Fabrice Eboué) et Joël (Thomas Ngijol) sont demi-frère et n’ont en commun que leur père qu’ils connaissent peu et leur origine Antillaise. Un héritage identitaire que l’un renie pour être mieux intégré, entretenant même un racisme étonnant envers les immigrés de France, alors que le second, lui, utilise sa couleur de peau comme pour justifier sa situation de délinquant, prétextant que la « France » est un pays de racistes. Mais voilà que demandé au Sénégal par leur père mourant, ils se rendent dans leur pays natal ou des aventures insolites les attend. Héritant d’un document témoignant de l’affranchissement qui a rendu la liberté à leurs ancêtres esclaves, transmit de génération en génération, et qui n’a qu’une richesse symbolique, va les conduire dans une lointaine époque, en 1780. En remontant le temps, découvrant les souffrances qu’on pu vivre leurs ancêtres, une vrai leçon de vie va s’imposer à eux. Vendu au marché des esclaves, ils devront faire preuve de solidarité pour rentrer chez eux dans leur monde du XXIe siècle.
Le titre du film « Case Départ » prends alors tout son sens. Même si ce voyage surprenant aurait pu être l’occasion de nombreux gags, c’est au final plus un film messager que comique auquel on assiste. Ce retour aux origines rappel sans nuls doutes, le sujet de l’identité qui anime aujourd’hui les débats politiques. Peut être en réponse à ces débats mais surtout pour parler d’un sujet actuel, le film Case départ, ce veut d’être intéressant sur le fond mais parfois décevant sur la forme. Avec notamment la présence de scènes superflus, ou se mêle une déferlante d’injures et une grossièreté assumée, que l’on peut regretter.
M.S