Victor Hugo, c’est un peu notre tonton national. L’ancien de la famille, bourru au premier abord, mais qui a en réalité un cœur d’humaniste gros comme ça. Le sage qui a eu mille vies et fervent défenseur des valeurs républicaines. Il a ça dans le sang. C’est le S. Le Goat de la punchline. L’architecte du rap-game : l’argent, l’ego trip, les femmes, la violence et l’engagement. Victor HuGOAT, « Back dans les bacs, contact, contact, à chaque attaque, contact ».
Oui, le Duc de Boulogne Booba face au taulier l’Homme siècle Hugo, c’est un octogone à sens unique de lyrics qui frappent forts doublés d’une sublime poésie. Barthélemy Héran en est convaincu et sa démonstration nous met K.O. Le tonton barbu avait mis les termes dès 1827 : « La langue française n’est pas fixée, et ne se fixera point. Une langue ne se fixe pas. L’esprit humain est toujours en marche, en mouvement, et les langues avec lui. » De Victor Hugo à Jul, il n’y a que des maux.
Victor HuGOAT est un incroyable bootleg ludique et historique. Une conférence brillamment rythmée et incarnée par Barthélemy Héran. On s’instruit, on rit, on réfléchit. Une vibrante leçon littéraire participative d’une incroyable générosité dans sa mise en scène. Le verbe est riche et la forme est tout aussi créative. La vie de tonton Hugo est décryptée, analysée, samplée, jusqu’à un final collégial digne d’un classique du rap français. Le Boss c’est le H, depuis des siècles.
Victor HuGOAT, n°1 du rap français
au Théâtre Le Grand Point Virgule jusqu’au 24 avril 2025.