Jusqu’au 20 octobre 2019, le musée Arlésien présente une trentaine de tableaux de l’artiste Georgien (1862-1918). À Arles au sein de la Fondation Vincent Van Gogh, Niko Pirosmani, l’autodidacte nous délivre une oeuvre moderne entre le naïf et le figuratif !.
Que sait-on de ce peintre disparu à l’Âge de 55 ans ?
D’abord, peintre en lettres et portraitiste sur fresques, il construisit ses premiers travaux dans des tavernes à Tbillissi, innovateur en étant le pionnier de la peinture sur toile cirée noire, il a été précurseur de l’art du primitivisme. Utilisant les lieux de travail, il exposa ses oeuvres de manière temporaire. Pourtant, artiste ignoré du grand public, il vécu modestement de son art, logeant dans de minuscules appartements, parfois dans des loges en bas d’escaliers, il ne doit sa survie que par la générosité des habitants de la Kakhétie, sa région natale.
Faisant des échanges avec ses concitoyens ravis de poser pour lui, on lui offrait le pain et le vin…Il a côtoyé Ilya Zdanevich le propriétaire d’une taverne à la mode “Alexandre Gaanov” qui lui a fait rencontrer la bourgeoisie locale. Amoureux de l’actrice Margarita, celle-ci débaucha Niko Pirosmani, en lui faisant perdre le peu d’argent de son travail d’artiste, et de son salaire de cheminot…Cependant, sa peinture a été jugée avant-gardiste par ses pairs, dont le talentueux Michel Larionov qui s’est inspiré du don du peintre pour développer un courant d’art passant de l’impressionniste au Fauvisme. L’artiste Larionov habitant dans la région du gouvernement de Kherson, a longtemps été inspiré par Niko, l’empire russe se dotant à l’époque de créateurs, d’écrivains, de comédiens de renoms.
Arles a pioché, dans les 220 oeuvres de l’artiste, pour retenir la partie “animalière” de l’auteur et illustrateur de toiles peintes à l’huile. Si l’analogie avec Van Gogh est évidente, par le choix des pigments, des couleurs et des huiles utilisées, l’exposition s’attache à nous faire voir un peintre moderne pour son époque et terriblement doué, par la composition graphique de ses toiles. Son univers est marqué par les animaux sauvages, qu’il a représenté d’après les revues de son époque, girafe ou lion se confondent avec une série de portraits illustrant le monde paysan ou bourgeois villageois.
Pirosmani, orphelin à 8 ans a été élevé par une famille aisée, de bonne éducation son oeuvre illustre bien l’intelligence qu’il a mis dans ses toiles. Issu de cette famille venant de Tiflis, il conserva néanmoins son job au chemin de fer, en charge du freinage. Sa vie misérable fût brisée par l’alcool et la maladie, son esprit vagabond prenant le reste.
Cette exposition est à voir à Arles, pour plus d’infos avec “entre les Mondes” vincent Van Gogh “Vitesse & aplomb” http://www.fondation-vincentvangogh-arles.org
Eric Fontaine