Actual serpente au milieu des Antilles

SébastienCol©Macif

–    Actual serpente au milieu des Antilles
–    Virbac-Paprec 3 dans 10 heures à Mona passage
–    Class40 : les nordistes se rebiffent

Le dernier quart de course ne sera pas un quart de repos. A l’image idyllique de la navigation sous le soleil tropical dans les eaux tièdes des Antilles se superpose celle d’une compétition sans merci dans une atmosphère tonique où les marins doivent se relayer à la barre sans se soucier des paquets de mer qui balayent le pont. Les alizés sont soutenus. Et malgré la fatigue accumulée après 12 jours de régate océanique, il va falloir continuer à tout donner. Car les enjeux sont nombreux, y compris pour la victoire.

En tête depuis une semaine, Virbac-Paprec 3 n’a aucune certitude. Jean-Pierre Dick et Jérémie Beyou qui devraient passer la République Dominicaine vers 3 heures demain matin, ont jusque-là très bien maîtrisé leur sujet. Mais leurs 63 milles d’avance sur le tandem anglo-espagnol d’Hugo Boss ne les immunise pas de tout. En mer des Caraïbes, les alizés vont frôler les 30 nœuds, il y aura des grains et surtout plusieurs empannages à programmer pour rejoindre Puerto Limon. Personne n’est à l’abri d’une sortie de route, d’une voile d’avant déchirée comme c’est arrivé la nuit dernière à l’équipage de Gamesa dont le gennaker est passé à l’eau (et finalement récupéré) ou àMirabaud,  victime depuis hier d’une avarie de safran. Bref, à 1160 milles de la ligne d’arrivée, rien n’est acquis pour l’équipage du bateau bleu. Rien n’est acquis non plus pour la 3e marche du podium, une position que se disputent Macif, Bureau Vallée et Banque Populaire. A 237 milles des leaders, François Gabart et Sébastien Col occupent pour l’instant cette troisième place mais leur marge de manœuvre n’est pas phénoménale. Les étonnants frères Burton auront peut-être, en tout logique, du mal à tenir la cadence. Mais à bord de Banque Populaire, Armel Le Cléac’h et Christopher Pratt sont les plus rapides ce soir !

Michèle Paret © Mirabaud

Actual dans les îles
En fin de matinée, Yves Le Blévec et Sam Manuard ont passé Saint Barthélémy dans un décor de carte postale. Les voici serpentant dans les îles, en direction de la Barbade, deuxième marque de parcours (à laisser à tribord) avant de faire route vers le Costa Rica. Au pointage de 17 heures, ils naviguaient à moins d’un mille, au vent d’Antigua ! Dès cette nuit, l’équipage de Maître Jacques devrait à son tour s’engouffrer dans ces chapelets de terres.

Class40 : ça carbure pour les nordistes
Les conditions de navigation sont extrêmement contrastées pour la flotte des Class40 aux prises avec l’anticyclone des Açores. Dans le sud, les deux leaders Aquarelle.com et ERDF des Pieds et des Mains, progressent dans un semblant d’alizé faiblard. En 4e, 5e et 6e position, Groupe Picoty, Phoenix Europe Express et 11 Hour Racing sont en train de sortir doucement d’une zone de pétole tandis que les deux derniers Hip Eco Blue et Partouche sont littéralement encalminés au centre des hautes pressions. A l’inverse,  40 Degrees et Solo(respectivement 3e et 4e) qui ont opté pour une route nord, un peu dans la même philosophie que les leaders Imoca, sont en train de profiter d’un bon vent de nord-est sur la face sud d’un autre anticyclone : celui des Bermudes. Leur progression dans les heures à venir est à surveiller de près !

Ils ont dit : 

Mike Golding (Gamesa) : « Nous payons le prix de notre contournement… »
« Nous avons souffert de notre décision de contourner cette zone de vent faible et nous en payons le prix aujourd’hui. Nous avons eu un petit problème la nuit dernière avec l’un de nos enrouleurs. Du coup, le gennaker est passé à l’eau. Nous avons passé deux heures et demie à le remonter à bord, ça nous a pris beaucoup d’énergie. Nous sommes tous deux très fatigués, c’était assez difficile de ramener la voile sur le bateau, nous allons la lainer pour pouvoir la hisser de nouveau. Nous avons récupéré un peu, la navigation est agréable sous une belle journée ensoleillée avec 20-25 nœuds de vent. Le bateau est rapide aux allures portantes. Le routage dans les Caraïbes semble un peu simple. Les options sont bien moins nombreuses que ce qu’elles étaient dans l’Atlantique ces deux dernières semaines, ce qui est dommage parce que cela signifie moins de possibilités, mais une course comme celle-ci n’est jamais terminée tant que la ligne n’est pas franchie. »

Yoann Richomme (ERDF, Des Pieds et des Mains) : « Rattraper les fleuristes»
« On essaie d’échapper à l’anticyclone. Ce n’est pas évident, mais on a une belle moyenne depuis ce matin ; on retourne chercher un peu plus de vent de l’autre côté de l’anticyclone. Ça s’est moins bien passé qu’on espérait hier, on a eu une journée difficile avec des vents très instables, on espère bien se rattraper dans les jours qui viennent. On surveille les équipages partis sur la route nord, même si on pense qu’on est assez loin pour ne pas être inquiétés. On est sous spi depuis trois jours. On a passé de bonnes nuits, on est très reposés. On fait tout ce qu’on peut pour rattraper les fleuristes !»

Christopher Pratt (Banque Populaire) : « Loin d’être des vacances»
«  On est dans un alizé un peu costaud, ça avance bien, ça mouille et on se relaye à la barre avec Armel. Hier, on naviguait à vue avec Macif, les options diffèrent un peu par rapport aux points d’empannages et on s’est un peu éloigné. C’est loin d’être les vacances ; tout est trempé à bord, on est sous l’eau à la barre, même s’il fait très chaud. Mais on n’est pas fatigué ! On ne se pose pas la question, on est dans notre rythme maintenant et le corps s’habitue. La fatigue viendra, une fois à l’arrivée. Il ne faut pas s’emballer sur les classements. Tout se jouera à l’arrivée à Puerto Limon, il faut rester au contact.  Je viens de finir mon petit déjeuner, je laisse Armel se prendre les paquets de mer et moi je vais retourner à la bannette !»

Yves Le Blévec (Actual) : « on se méfie des îles trop hautes»
« C’était super sympa, ce passage de Saint-Barth, très carte postale. Bon, on serait mieux sur la terrasse d’un bistrot en plein « after » mais c’était un très beau passage ! Maintenant c’est une lutte, un peu contre le vent et la mer, pour aller passer toutes ces îles sachant qu’on se méfie énormément de celles qui sont hautes. On a une avance confortable sur Maître Jacques mais on a vu ce que ça donnait, ca peut se réduire comme neige au soleil. Le but est d’arriver, le bateau a été très sollicité, on y fait très attention on veut s’emmener mutuellement à bon port. Dire qu’on est en pleine forme serait mentir mais le fond de fatigue est très bien géré. On se met vite à quatre pattes pour se déplacer, on n’a pas un équilibre super efficace.»

  
Les positions des bateaux ce lundi 14 novembre à 17h00:

IMOCA 
1 – Virbac Paprec 3 (Jean-Pierre Dick – Jérémie Beyou) : 1160,8 milles de l’arrivée
2 – Hugo Boss (Alex Thomson – Guillermo Altadill) : 63,8 milles du leader
3 – Macif (François Gabart – Sébastien Col) : 237,4 milles du leader

Multi50
1 – Actual (Yves Le Blevec – Samuel Manuard) : 1680,2 milles de l’arrivée
2 – Maitre Jacques (Loïc Fequet – Loïc Escoffier) : 200,4 milles du leader

Class40
1 – Aquarelle.com (Yannick Bestaven – Eric Drouglazet) : 2356,5 milles de l’arrivée
2 – ERDF Des Pieds et des Mains (Damien Seguin – Yoann Richomme) : 137 milles du leader
3 – 40 degrees (Hannah Jenner – Jesse Naiwark) : 249,9 milles du leader

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