Depuis cet été, et encore visible jusqu’au 19 novembre, Pascale Marthine Tayou nous dévoile ses dernières oeuvres. L’hôtel de Montfaucon met en valeur l’artiste camerounais qui est déjà un habitué de la cité papale ( il a participé à une grande exposition dans l’ancienne prison Sainte-Anne). Avec ses 23 installations, le public a vraiment l’occasion de rentrer dans un univers particulier, où la mappemonde se partage allègrement dans la couleur et la performance artistique.
En ce mois d’octobre indien, nu-pieds pour les filles de rigueur, composant avec le parcours de l’art (évènement avignonnais), j’ai pu admirer les deux étages consacré à l’artiste…
Certes, des branches coiffées de sacs en plastique colorés, une haie d’honneur, des chants d’oiseaux et des toits de tôles ondulées, font que le commissaire de l’exposition Stéphane Ibars, rentre totalement dans un cycle de l’art, qui pose nettement la question de l’inutilité ou plutôt de l’interrogation, dans un monde bouleversé par la géo-politique des peuples, où l’étendard de l’exposition et de l’implosion, conforte l’idée même de se souvenir de nos flâneries artistiques au milieu chaotique d’oeuvres singulières.
Pascale Marthine Tayou…
Né en 1966 à Nkongsamba au Cameroun, autodidacte, il fût l’un des assembleurs du graffiti en Afrique et par le monde. À 56 ans l’homme au prénom féminin s’illustre dans un courant créatif où les matériaux se mixent entre eux, où l’inverse des oeuvres positionne notre regard dans un chemin pas forcément linéaire, mais plutôt instruisant des voies hors des boulevards de l’art classique.
Certes le bonhomme travaille en Europe à Gand, en Belgique et son job de créatif est d’illustrer sa vision du monde. Le thème “petits riens” entremêlé d’une vision iconoclaste de la poésie artistique, du fait de l’utilisation de matériaux de récupération, irradié par la forme des objets détournés, permet au plasticien d’apposer les teintes des drapeaux, références à l’histoire de l’esclavage.
Avec “Tornado” il est question de l’ONU, du climat et des mensonges, en opposition avec “plastic tree” où les sacs en plastique noués aux branches d’arbres morts, confectionnent des mandalas, nous avertissant de la fin d’une culture d’abondance…
Chemin pris, l’exposition rayonne dans les lieux de la collection, forge un attrait respectueux de la nature et nous aide à avancer dans une conviction nihiliste de dame nature, qui elle-même s’auto-détruirait si on n’y prenait garde ! L’exposition est à voir en visite à Avignon http://www.collectionlambert.com
Eric Fontaine